
PUBLICATIONS V
Poèmes
I like musicians who look at the public. You have to bring the music to the largest number. Otherwise, we'll [the Jazz players] stay in the clubs. Jazz must be accessible to everyone.
Dee Dee Bridgewater
Don't terrorize. Organize. Don't burn. Give kids a chance to learn . . . The real answer to race problems in this country is education. Not burning and killing. Be ready. Be qualified. Own something. Be somebody. That's Black Power.
James Brown


LE PRAGMATISME DES ARTISTES
Qu’est-ce qu'une pensée qui trotte dans la tête ?
Un ensemble de mots se devant d’être tu
Mais organisé selon et être entendu,
Je crois, pourvu que rien en soi ne l’interprète.
Car toute erreur vient de ce que l’on interprète
Une chose qui pour cela n’est pas conçue ;
Néanmoins sollicitant l’ouïe et la vue
Et, de la sorte, provenant du seul poète.
Ou ne pouvant aller au-delà du poème,
Il demeure nécessaire d’y être à même ;
Je veux dire ne bien s’en tenir qu’à l’écrit
Sans dépasser les combinaisons acoustiques,
Sans croire à des idées autres que sa rythmique ;
Sous peine d’à vau-l’eau partir et – Qu’est-c' qu’il dit ?
Jean-Michel TARTAYRE

MADAME LE JUGE DE CHANTILLY
Suivant le mouvement de la main on nous sert,
Par là augmentant le volume de ce plat
Que des fruits exotiques composent en tas,
Pourtant selon un ordre de dressage hors pair.
Les senteurs de la vanille et du citron vert
Se joignent à l'idée de justice et de droit
Lors que la main ajoute le blanc adéquat
De cette crème qui comble notre dessert.
Ainsi mon goût va s’éduquant à la substance
Où le sucre se mêle à l’onctuosité dense
D’une création soumise aux lois très sévères
Des palais et du guide, ici même au Château.
Nous goûtons certes et jusqu’au moindre défaut,
Concluant que Vatel sur ce point sait nous plaire.
Jean-Michel TARTAYRE

SPLENDEUR OCÉANIQUE
pour Elle
Tout est vaste sur cette étendue d’or,
La plage en l’occurrence où je m’endors
Peu à peu au grand soleil des Tropiques,
Sis au confort de ma phase onirique,
Quand l’île, tel un berceau, me transporte
Vers les rives du sommeil dont la porte,
Pareille à celle d’un palais vert bleu,
S’ouvre à moi lors que j’ai fermé les yeux ;
Je m’endors, après avoir nagé bien,
Tranquille, sous le ciel azuréen,
Au milieu des vagues de l’océan
Puis gagné ma serviette d’un pas lent.
Tranquille, entouré des longs cocotiers
Dressant leurs chevelures étoffées
Où les oiseaux aux gros becs vont et viennent,
Chantant des airs familiers que reprennent
Plusieurs musiciens, non loin, d’un seul chœur
Et ainsi berçant ma tête et mon cœur.
Un cocktail d’ananas et de coco
Bu en leur honneur m’invite au dodo ;
Je m’endors et entre au sein du palais
Non moins beau que mon cadre bien-aimé.
Jean-Michel TARTAYRE

JAZZ PERFORMER
Sans complaisance avec soi, il écrit
Et selon l’inspiration du moment
Un paysage, un portrait, ce qu’il sent
D’après le rythme du motif choisi.
L’ensemble s’organise en rhapsodie,
Ballade, – structures à plusieurs temps
Que rehaussent syncope et contretemps
Grâce auxquels maint silence se traduit.
Car sa musique explore tous les sons
Et, de la sorte, leurs combinaisons ;
D’une singularité propre au style.
Ou salvatrice par sa diffusion,
En cela généreux dans son action, –
Sachant donner l’or des sons qu’il distille.
Jean-Michel TARTAYRE

SAVEURS LYONNAISES
In memoriam Monsieur Paul Bocuse
La table est mise au jour dit des banquets,
Vu le guide, table du premier choix ;
Nous avisons les cartes ; vins et mets
Demeurent luxueux à ces endroits.
L’accueil princier nous ravit en effet,
Tout brille ici et du plus grand éclat,
Des lustres au plafond, jusqu’au parquet,
La tenue des chefs et leur regard froid.
Les spécialités nous sont présentées
Avec détail, mais sans le moindre émoi ;
Le pâté, le saucisson brioché …
La liste est digne des reines et rois.
L’assiette est servie, immense respect –
Qui se mérite et du meilleur aloi ;
J’y goûte, à mes papilles révélé –
Le miracle en substance qui échoit.
Jean-Michel TARTAYRE

UN CHEF-D’ŒUVRE
Ce que l’on peut en dire est peu de chose
Relativement à l’œuvre accomplie,
Puisque les mots, quelle que soit la cause,
Ne valent que pour ce que l’auteur dit.
Au-delà du texte vit autre chose
Relevant de l’action et de l’esprit ;
Les Enfoirés en cela seul qu’ils osent
Aller sur le terrain sauver la vie
Des pauvres, réalisent leurs idées
Émises dans des textes éclairés
En amont, par là aimant leur métier
D’artistes engagés pour le salut
Des âmes que nombre d’autres excluent ; –
Œuvre et dons que Coluche a initiés.
Jean-Michel TARTAYRE

UN ANGLE DE LUMIÈRE
Par défaut d’incidence sis devant
Le mur s’éclaire en ce soir estival,
D’un angle ouvert ainsi qu’un récipient
Où la lumière de saison s’installe.
Tel un objet abstrait et éclairant
Que le peintre propose sur sa toile,
Le regard s’y oriente à bon escient
Et, selon le même défaut, s’étoile.
On voit – rien ne bouge, sauf insensible
Le temps par quoi le rayon se déplace
D’heure en heure où, sur ce plan invisible
Devenu, le bleu des nuits lors prend place.
Néanmoins maintenant toujours visible. –
On voit sans émotion comment la casse,
Pareille à celle de l’or, rend lisible
L’adéquation du jour avec sa masse.
Jean-Michel TARTAYRE

UNE MUSIQUE D’ÉTÉ
Pris d'improvisation sous le ciel bleu
Regardant se produire les nuages
Sur leur scène – d’où l’idée d’une page
À écrire se conçoit et par jeu.
Ils sont musiciens, changeant de volume
Tandis que le décor comme une toile
S’accorde aux performances qu’ils dévoilent ; ̶
Ensemble cristallisé dans la plume.
Jean-Michel TARTAYRE

L’ORDONNANCE VÉNUSIENNE
Par le sens ouvert sur le cadre ici,
Du seul fait de demeurer disponible ;
Ainsi passant le regard à ce crible
Nommé poème grâce à ces mots sis.
Ou structurés selon l’idée choisie
Leur conférant la faculté lisible
Et suffisante des sens accessibles
Que le rythme transmue en mélodie.
Idée en l’occurrence de l’amour
Pour laquelle j’opte en ce poème
Et la traitant du meilleur de moi-même,
Je veux dire, ne jouant pas de tours.
Car il est vrai que rien n’est sans amour,
Rien n’existe sans lui et dire j’aime
Doit s’entendre suivant les lois d’un schème
Qui n’admet rien de soi sauf par amour.
Schème ou ancrage majeur de l’idée
Dans l’écriture dite de sagesse
Et proposée en la stance à l’adresse
De quiconque lit et peut apprécier.
Un poème donc, écrit en été ;
Sans imaginer rien, ni par paresse
Mais au vu des impressions que laisse
La saison, ̶ où Vénus s’est incarnée.
Jean-Michel TARTAYRE

DE RAISON OU D’INSPIRATION
Ce – ou par la raison que j’obéis,
Même élan du geste et de la pensée
Conduisant à établir un écrit
Qui s’organise autour de la beauté.
De fait fidèle à ce que raison dit,
Ne cherchant à m’en départir jamais,
Soucieux du bon sens maintenant ici
Le regard sur les choses bien ancré
En ces limites que fixe l’esprit
Des gens de justice et de charité
Que l’on définit par philosophie,
Grâce auquel je me sens en liberté.
Porté par la joie que m’offre la vie,
Seule émotion propre à la volonté
D’écrire sereinement l’or des nuits,
Le bleu du jour, – je me rends aux clartés.
Jean-Michel TARTAYRE

AIMER LA VIE
Car la vue in situ et en l’état
Des choses s’avère nécessité,
Je crois n’être pas un privilégié
Mais d’obédience majeure en tout cas.
À elles redevable, non à moi,
Il m’incombe de toujours m’effacer
Au profit de la ferme volonté
De laisser s’accomplir ce qui se doit
Grâce au don cristallisé dans l’instant,
Selon des lois que le bon sens défend ;
Ainsi l’idée d’une école pour tous
Dont l’intraitable teneur me conduit
À retenir ce qu’enseigne la vie –
Accepter, telle une plante qui pousse.
Jean-Michel TARTAYRE

IMPRESSIONS MUSICALES
Car tout est langage ou par le regard
Saisissant du monde dans le silence
Formes et structures à mon départ,
Pris de fait aux rythmes qu’elles dispensent.
L’écriture ainsi va et m’accapare
Telle une embarcation – parmi les stances
Qu’orientent vers le nord les champs de l’Art,
En l’idéal pays de sa confiance.
Ne cherchant pas mais pris dans l’air je vois
Éclore les signes qu’elle désire
D’après un ordre qui n’est pas de moi
Mais instamment de ce que Muse inspire.
Et dans l’air d’une musique où s’accroît
Mon désir, que ses surfaces attirent –
Mobiles ou fixes, lui donnant droit
De n’exprimer ce à quoi Muse aspire.
J’écris sous l’effet d’impressions nombreuses –
Des paysages, que maint son transmue
En un texte de teneur silencieuse
Participant de la matière lue.
Quoique l’air fait d’essences capiteuses
M’ait ravi par goût, soit à mon insu
Et m’incombe de rendre Muse heureuse,
Cela seul – selon l’Ordre des Vertus.
Jean-Michel TARTAYRE

QUOTIDIEN
In memoriam John Coltrane
Je – n’imaginant rien mais bien ici
À regarder le ciel et ses nuages
Par beau temps ou non, sur un banc assis –
Suis en gare avec mon mince bagage
Pour regagner la maison où je vis,
Sachant que le train, de son fort tonnage
Puissant, sur ces rails comme dans un lit,
Stoppera devant moi pour mon voyage
Quotidien vers les villes ou les bourgs,
Vers la maison où j’ai bâti des tours
Et des jardins où s’épanchent les fleurs
En toute saison ; – oui je vais chez moi,
Retour du travail comme chaque fois. –
Tiens, voici notre train ! C’est déjà l’heure.
Jean-Michel TARTAYRE

UNE CHORÉGRAPHIE
Et ne parlant pas face à ces prouesses
Limitées stricto sensu au carré
Où élégamment, en forme de tresses
Elles s’étreignent – là, les fleurs d’été
Tout en figures telles les déesses,
S’imposent par leur musicalité –
Fixant sur mes yeux de douces caresses
Chromatiques autour du bleu acier.
Leur pose s’apparente à une danse
En effet, de la rose et du jasmin
Dressés dessus le vase en l’occurrence,
Que je regarde dans leur carré plein
Formé selon un cadre de fenêtre –
D’où la lumière se plaît à paraître.
Jean-Michel TARTAYRE

VILLA
Ne sachant voir qu’avec les yeux les choses
Et le sentiment que je ne suis rien
À fortiori quand j’en cherche les causes ;
Non, chaque instant se suffit et c’est bien.
Quant à imaginer, faisant des poses
Ainsi que tout le monde au quotidien
Sur maints supports, respectueux des clauses
Que le bon sens dans l’absolu détient.
Je pense à une demeure au Soleil,
Sans leçons à donner ni sans tristesse
Pour mon sort – mais un lieu propre à l’éveil
Où il n’est question que de vivre en liesse
Selon ce que la forge nécessite
De travail et d’adaptation au site.
Jean-Michel TARTAYRE

UN MAESTRO
In memoriam Miles Davis
Passé outre le doute, en vraie confiance
Il écrit pour des rythmes orchestraux
Des partitions qui libèrent des maux –
Soit par catharsis, toute de silence.
Nulle angoisse ne se heurte à la danse
Que ses notes proposent – seul l’écho
D’une harmonie faisant songer aux eaux
Calmes des mers se fond en transparence.
Il écrit à même l’air les idées,
Comme gravant dans l’or le forgeron –
Des signes révélateurs de lumière.
Sans paroles mais par instinct guidées
Ses mélodies solennisent le son –
En l’accordant au langage de pierre.
Jean-Michel TARTAYRE

La Cité médiévale de Cordes-sur-Ciel. Un document Wikipédia.
Photographie de Adrien Béron.
CORDES-SUR-CIEL
Comme tout près du ciel la pierre s’élève,
Taillée de mains d’hommes en épais massif
De maisons, de monuments – tel un récif
S’ordonnant très bien avec le fond de grève
Auquel la plaine autour ressemble, en ce rêve
Que la cité propose, – un lieu créatif
De fait, ou sur quoi tout regard réactif
Peut se poser et voir le ciel qui l’enlève.
Ainsi confondue avec le bleu azur,
La pierre se transmue jusqu’à disparaître
Pour laisser place à la matière aérienne.
Elle devient mélodie d’un chant très pur
Dont le temps s’est révélé le facteur maître –
L’actualisant à sa façon musicienne.
Jean-Michel TARTAYRE

HORMIS L’EGO
N’étant plus là mais au profit des figures,
Absorbé comme – par leur rythme divers
Que les nombres fixèrent, j’écris en vers
Selon les signes inspirés d’idées sûres
Des textes dont les sens sont de vraies structures
S’organisant, à l’endroit ou à l’envers,
Autour de nuances entre bleu et vert –
D’où émanent les lignes, les quadratures.
Je vais, quoique résidant en mon palais
Du fait de l’ordre certain de chaque chose,
Dans un site de nature alphabétique
Sur le plan duquel la parole a sa cause,
Site où les mots sont par défaut des étais –
Néanmoins piliers lorsqu’ils servent l’éthique.
Jean-Michel TARTAYRE

LES PIERRES DU DÉSERT
Au fait des choses, me devant sans conteste
En matière d’attention, pour que j’y sois –
Par respect au seul hasard, auquel je dois
D’être à même le jour sur le plan céleste.
À même le jour, dont l’or se manifeste
De façon suffisante selon ses lois –
Y adhérant avec volonté, nul choix ;
Les sens en alerte, bien vivant au reste.
Inscrit dans un espace-temps désiré,
Comme assis là sous les ordres de Fortune –
Par les pierres mon regard est attiré.
Lors au hasard dû, non sans raison aucune,
Je suis son rythme en cet espace inspiré –
Ou tel le champ des pierres dessus la dune.
Jean-Michel TARTAYRE

CARYATIDES
Denses naturellement quant à la masse,
Elles fixent l’horizon des mers azur
Sises aux temples et d’un regard très sûr
En lequel les fidèles croient – sur leur face
Immuable, ce malgré le temps qui passe –
Rien n’est changé de leur symbole si pur,
À savoir celui du guet contre le mur –
Surveillant, pour que le silence se fasse.
Les fidèles croient en elles par raison
Et au sein des temples, parmi les vestiges –
Voyant qu’elles demeurent d’un grand éclat.
Chacun peut penser aux antiques prestiges
Que le temps laissa intacts dans sa maison –
Ceux des arts, dont chacun par Zeus hérita.
Jean-Michel TARTAYRE

LE MIME
Certainement ou n’écoutant que vos lemmes,
Sans mot dire mais bien assis par les sens –
Je suis à vous de raison obéissant
Au titre d’invité, confiant en vos thèmes.
Tout va, tout va bien, les ordres et les schèmes
Puisqu’on ne les discute pas, forcément –
Ce dans la mesure où personne ne ment
Chez vous, quant à vous voir ou aux idées mêmes
Que vous développez d’un regard, d’un signe –
Il suffit, nul besoin que vous nous parliez,
La clarté qui émane de vous le fait.
En montrant, à défaut de mots, un métier
Où tous vos mouvements, vos regards, font signe –
Au spectateur que vous parlez en effet.
Jean-Michel TARTAYRE

LE CERCLE D’UNE PAGE
Indéfectible par nature l’idée,
Selon les signes sur un support m’échoit –
Page blanche en l’occurrence dont je vois
S’inscrire le vers ou la phrase rythmée.
Procédant sous le fait de la chose aimée,
Ainsi le ciel bleu qui trône sur ce toit
Et m’inspire ; puis le rythme suit sa loi –
Un poème s’écrit là sous sa dictée.
La page s’orne de lettres sur fond bleu
Tel ce toit contre lequel semble le ciel –
Me sentant lors dévoué à une amie.
Confiant dans les signes de masse arc-en-ciel
Qu’elle me suggère par-delà le jeu
Des sonorités, page – où l’idée s’appuie.
Jean-Michel TARTAYRE

VOULOIR
Non, je ne me souffre
N’adhérant rien qu’à la paix –
Par choix manifeste.
Ainsi soit la vie
Tant aimée par tant de gens –
Tendons-lui la main.
Il n’est pas de gouffre
Là où le bonheur se plaît –
Aucun mot du reste.
Nous, l’âme ravie
Sommes surtout non-violents –
Envers le prochain.
Jean-Michel TARTAYRE

MONTMARTRE
Un accordéon qui joue des airs anciens
Des théâtres sous les lampions à l’entrée
Des aquarelles devant les bars et restaurants
Où des artistes exposent
Les ouvrières les ouvriers
Des gens des familles heureuses
On ne sait quelle heure peu importe
Et toi qui passes et traverses
Les places du quartier observes
Regardes tranquille silhouette dans la brume
Parmi les autres
Avec les autres
Il est peut-être tard
Vaguement tu t’assoies là
Il est peut-être tard
Sur ce banc où des gens parlent
Tu n’écoutes pas
Et n’entends que le climat
Climat certes que tu composeras recomposé
En une chanson que toi seule sait composer
Cette chanson cette mélodie
Au piano
Un saxophone une trompette une guitare
Un accordéon qui joue des airs anciens
Des théâtres des aquarelles des toiles
Les artistes les ouvrières les ouvriers
Les ouvriers les artistes les ouvrières
Le halo des lampions sous lesquels
Des silhouettes passent
Jean-Michel TARTAYRE

DYNAMIQUE
Yeux grands ouverts je chasse toute lubie
Ce y compris dans les brumes par raison
N’étant à moi-même qu’un air de chanson –
Je siffle des marches, des chants et m’oublie.
Car me suffisant telle qu’elle est la vie
Je m’y dois – j’entends m’y tenir sans façon
Tel face au gros œuvre signé le maçon
Se doit de le réaliser, on l’en prie.
Ferme en cela que je n’ai du tout le choix
Puisque inscrit sur un plan en trois dimensions
Où tous nous nous situons – voilà l’idée,
Il m’incombe de donner à mes actions
Un but limité forcément à sa loi –
Ne sachant point de cause autre qu’innée.
Jean-Michel TARTAYRE

UN ORDRE, UN RYTHME
Soit posé ce thème.
L’axiome va l’augmentant. –
Raison d’une lyre.
AN ORDER, A RHYTHM
Be asked this theme.
The axiom increases it. –
Reason of a lyre.
Jean-Michel TARTAYRE

Tantallon Castle, photographed by Sarah White. Un document VisitScotland.
SKYE
Éclat verdoyant.
Des cieux et mers insulaires.–
L'aurore se lève.
SKYE
Verdant shine.
Islanders skies and seas. –
Dawn rises.
Jean-Michel TARTAYRE

LE PAVÉ DES RUES
Nuances gris bleu.
Voie des ponts et des immeubles. –
Telle une muraille.
Jean-Michel TARTAYRE

ABSOLU DE PARFUM
Cascade et fontaine.
On sublima les bouquets. –
Elle, en sa teneur.
Jean-Michel TARTAYRE

JOUR D’HALLOWEEN
Chromatismes d’or.
L’enfance sème la joie. –
Au tamis des contes.
HALLOWEEN DAY
Gold chromaticism.
Childhood sows joy. –
Through the fairy sieve.
Jean-Michel TARTAYRE

MUR DU SON
Vu un certain seuil.
Entre autres plans la vitesse. –
Cette flèche bleue.
WALL OF SOUND
Saw some threshold.
Among other plans speed. –
That blue arrow.
Jean-Michel TARTAYRE

Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre devant la statue de Balzac, à Paris. Un document des Archives Gallimard, publié par Wikipédia.

DE BEAUVOIR & SARTRE
Deux œuvres distinctes.
Un combat philosophique. –
Ils sont alliés.
Jean-Michel TARTAYRE

AIMER LA VIE
Demeurer modeste.
Ne sachant rien de la vie. –
Se laisser porter.
Du ciel s’inspirer.
Par les sens l’âme ravie. –
Nul ego du reste.
Ignorant l’envie.
Quelque chose d’assez preste. –
Non sans évoquer.
Cette idée obvie.
Qui là vient s’organiser. –
Du décret céleste.
Jean-Michel TARTAYRE

CHAMPAGNE
Plaine polychrome.
La vigne côtoie le chêne. –
Mon palais scintille.
Jean-Michel TARTAYRE

D’HOMÈRE ET D’ULYSSE
Le souverain poète Homère,
Seigneur de très hautes chansons,
Qui sur tous autres vole,
A guise d'aigle.
Dante Alighieri
Sans manières ni caprices il dédie
L’œuvre narrant l’existence d’un guerrier ;
Ainsi ces périples dans le monde entier –
À la Muse qui aux braves donna vie.
Calliope, – par Elle Odyssée fut choisie.
D’abord une invocation pour l’en prier
De trouver les mots, comment les allier –
Puis le récit enchâssé au sens obvie.
Récit d’un héros certes de grand renom,
Dont les aventures sont connues de tous –
Ayant grâce au génie traversé les âges.
Homère est ce génie apprécié de tous
Par le fait qu’il sait conter avec raison –
Ce que Calliope lui dit des personnages.
Jean-Michel TARTAYRE

UN AIR FRATERNEL
Un ciel presque blanc se voit à la fenêtre,
Brumeux sans l’être – simplement épaissi ;
Sous lequel les murs des façades sont sis
Et se confondent à lui comme on s’empêtre.
Il est vague ce ciel qui ne veut paraître,
Du moins paraissant dans son manteau blanchi ;
De fait fidèle à novembre, à son esprit –
À la fois pudique et acteur du bien-être.
Car novembre est ce pont menant à l’hiver,
Son froid, ses neiges, favorable au partage –
Son ciel, pesant qu’en apparence, y prépare.
Sans doute par la raison qu’il encourage
Chacune, chacun, à s’entendre sur l’air –
Soit les rythmes dont la nature se pare.
Jean-Michel TARTAYRE

SELON LA DIVA
Du regard avec le souffle la dictée
Qu’elle réalise à ta simple attention
Te demande d’obéir en proportion –
Ainsi l’énonciation par sa voix actée.
Une musique d’abord s’est invitée
Dont chaque vocable traduit la tension
Soit un point où s’opère la réflexion –
Puis suivant la rythmique ici impactée.
Dans ce texte aux formes de partition
Que sa voix prononce avec austérité –
Mais à l’égard du ton non sans certitude.
Elle dit elle chante la vérité
Des choses et de l’humaine condition –
Et te suggérant la joie pour habitude.
Jean-Michel TARTAYRE

DANS L’AIR SERTIE
Octroyant ses rythmes.
Elle est fixation sublime. –
J’entends une harpe.
IN THE AIR CRIMPED
Granting her rhythms.
She is sublime fixation. –
I hear a harp.
Jean-Michel TARTAYRE

TOPAZE
Mariages d'azur.
À croire toujours l'été. –
Son timbre de voix.
TOPAZ
Azure weddings.
As though always in summer. –
Her tone of voice.
Jean-Michel TARTAYRE

MEDIA
Sis devant objet.
Une porte sur le monde. –
Aux sens magnétique.
Jean-Michel TARTAYRE

LE TRAIN DE L'AUBE
Rayons électriques.
Ceints d'azur tissé à l'or. –
Filant sur les rails.
THE DAWN TRAIN
Electric rays.
Surrounded by an azure woven in gold. –
Running on the rails.