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PUBLICATIONS III

​

Poèmes, fable et propos

Rien ne s'ajoute, rien ne se perd.

​

Anaximandre

Nina Simone - Ain't Got No, I Got Life. Un document YouTube.

Marvin Gaye - What's Going On (Live At Montreux, 1980). Un document YouTube.

Voyage en train

TRANSITION

 

Matin calme et bleu

Au-dessus des Pyrénées –

L’aurore en suspens

 

Le train suit sa voie

En direction des montagnes –

Lever du Soleil

 

Derrière la vitre

Nous observons cet instant –

Passage du jour

​

​

​

Jean-Michel TARTAYRE

Statue Oriental

 

DEVANT LA STATUE

​

 

En l'instant la pierre

Et ce par la captation

Que l'idée conduit

​

Arbore un sourire

De grâce et de fixité

Au comble du sens.

​

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​

Jean-Michel TARTAYRE

​

Bâtiment blanc moderne

À LA MUSE

​

​

Désir ou besoin

D'Art et de ses expressions

De désir nul autre.

​

Car Elle en est l'Âme

En Elle demeure l'Art.

Ses rythmes ses voix.

​

De besoin nul autre

Que celui de l'Art en qui

Le rythme et la voix

​

Contiennent l'Idée

Sur l'Art et sur sa praxis

Ses rythmes ses voix.

​

Car Elle en est l'Âme

En Elle naît le vocable

De l'Idée porteur.

​

Et d'une oeuvre à l'autre

Elle insuffle les idées

Le rythme et la voix.

​

​

​

Jean-Michel TARTAYRE

​

​

​

Paysage

FABLE

​

​

Mieux vaut servir l'Art que son propre intérêt.

​

Un Aigle s'entretenait un jour avec un Cobra sur la plus haute tour d'un village de France. Le propos était d'importance car il consistait dans la gestion du patrimoine artistique et culturel de la commune, dont l'un et l'autre comptaient parmi les élues et les élus.

​

  "- Il nous faudrait récolter des fonds pour permettre à nos concitoyens d'aller au musée ou d'aller se divertir simplement en tous les lieux d'accueil touristique dont nous disposons, la tour, par exemple, où nous nous tenons, dit l'Aigle.

   - Certes, répondit le Cobra, faire en sorte que tous aient accès à l'Art ; faire en somme de l'Art l'objet essentiel de leurs sorties.

   - Il est entendu que nous nous engageons fermement à financer l'ensemble en plébiscitant l'intérêt que les villageois et les visiteurs y trouveront.

    - Oui, l'Art comme intérêt majeur."

​

Survint alors le Corbeau qui était attendu, mais un peu plus tard. Le Corbeau connaissait l'objet du débat et demanda :

​

   "- Qui allons-nous solliciter pour recueillir les fonds, chers amis ?

Le Cobra proposa d'imputer un modique crédit d'impôt sur les revenus des salariés et mit ses amis d'accord.

   - Quant aux chômeurs ? interrogea néanmoins le Corbeau.

      -  Ils seront embauchés dans tous ces lieux dédiés à l'Art, un immense complexe de fait, constitutif de la nouvelle structure urbaine, que nous construirons, répondit le Cobra.

       - Que nous construirons, ajouta l'Aigle.

       - Que nous construirons, confirma le Corbeau.

      - Il est bien entendu, conclut l'Aigle, que nous parlons de tous les arts, en l'occurrence."

​

L'intérêt fut pris très au sérieux par leurs concitoyens, à telle enseigne que, dès le lendemain, il n'en fut pas un parmi eux qui ne s'engagea pas à servir fidèlement l'Art. Aussi, la tour devint-elle château et la commune agglomération prisée.

​

​

​

                                        Jean-Michel TARTAYRE

​

​

​

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Mer calme

 

CAMAÏEU

 

 

Je crois beaucoup plus en ce qui nous échappe qu'en ce que nous croyons saisir.

​

                                         Bernard Giraudeau

​

Les mots se sont tus

À la surface des mers

Moment de silence.

​

Le marin regarde

Se mouvoir l'horizon bleu –

Par vagues autour.

​

Il ne voit rien d'autre

Que nuances d'océan –

Clair et lumineux.

​

Le bateau progresse –

Lentement il va il vogue

Vers la ligne bleue

​

De ses objectifs –

Accoster le quai au loin

Qu'un point signifie

​

Sur l'écran radar –

De sa cabine l'homme voit –

L'état de la mer

​

Tantôt agitée

Tantôt pas ou reposante –

Moment de silence.

​

Le marin regarde

Une mer calme aujourd'hui –

Se mouvant à peine

​

Par vagues autour –

Comme si ce peu d'émoi

Était fixité.

​

​

​

Jean-Michel TARTAYRE

Fenêtre bleue

PAN DE FENÊTRE

​

​

Je regarde par la fenêtre

​

Sous le ciel d'un bleu printanier

Découvrant des formes bétonnées

​

Des toits de tuile

Des cheminées

Des murs pleins.

​

Là assis et devant ma fenêtre

Tel je suis –

Partie intégrante d'un ensemble

De masses comme unies

​

Soit des pierres constitué.

​

​

​

​

       Jean-Michel TARTAYRE

Chefs discutant sur la nourriture

SALUER LES TOQUES

​

​

Manger est besoin

D'absolue nécessité

Et je m'y emploie.

​

Devant moi l'assiette

Dans laquelle je savoure –

Par la sensation

​

Des yeux et du nez

Puis du goût ou par la bouche –

L'art du gastronome.

​

J'ai faim et dévore

Avec toujours l'appétit –

D'un grand amoureux.

​

Ce sont des saveurs

Dépaysantes d'Orient –

Où je me retrouve.

​

Devant moi l'assiette

Dans laquelle je savoure –

Ce qu'elle dégage

​

Ce qui en émane  –

Ce en quoi la manne donne

Au banquet son sens.

​

Et de tous les sens

Exulte notre palais –

Qu'un grand chef honore.

​

Je lève mon verre

En l'honneur du cordon bleu –

Intraitable et froid.

​

​

​

Jean-Michel TARTAYRE

​

Les amateurs sur une plage rocheuse

 

​

 

Remercier la vie

Pour ce qu'elle signifie

Ni joie ni peine.

​

Comme se fixant

Au réel sans intérêt

Autre qu'elle-même.

​

​

​

Jean-Michel TARTAYRE

lettre Imprimer

PROPOS SUR LA LETTRE

​

 

La lettre est par définition un signe inclus dans un ensemble constitué d’autres signes, un ensemble qui se conçoit comme un signifiant, lui-même constitutif d’un signifié ou de plusieurs signifiés et ce, d’après les recherches des sémiologues et sémioticiens dont Umberto Eco est l’un des plus grands représentants.

 

En d’autres termes, la lettre est une structure inscrite dans un ensemble de structures qui forment ainsi une phénoménologie d’ordre lexical et sémantique. Et, je pense, la lettre ne peut être dissociée de son ensemble. La lettre et les mots, dont elle est la figure et l’unité, se comprennent d’abord, selon moi, comme des outils de communication. Aussi en ai-je besoin pour écrire et pour parler. Il s’agit d’outils de langage qui servent la langue.

 

L’ensemble des lettres forme un alphabet et leurs combinaisons multiples vont entraîner la formation du mot, la formation de la phrase, du discours, du texte.

 

Au-delà de cette utilité, la lettre demeure la voie d’accès au savoir et un don de nature. Grâce à elle furent établis l’ordre des signifiés, la pluralité des langues et des signifiants.

​

​

​

 

                                               Jean-Michel TARTAYRE

Doing Homework

PROPOS SUR LA VALEUR TRAVAIL

 

 

   Ne doute pas, c'est ce qui me rend plus fort.

​

                                              Marvin Hagler

​

 

Poursuivre la route. C’est peut-être une phrase qui justifie le mieux ce que représente la valeur travail. Mais qu’est-ce que signifie le mot travail ? Il a pour référent l’énergie et trois périodes temporelles : celles du Paléolithique, du Mésolithique puis du Néolithique, périodes où les sociétés humaines s’organisent autour de la fabrication, des travaux des champs et de la construction des grandes cités, dont Babylone est la plus célèbre. Travailler nécessite de mobiliser ses forces pour accomplir un projet. Le travail est donc une marche en avant vers une réalisation optimale pour le bienfait de l’humanité, pour soi et sa famille. Il est d'ordre exclusivement intellectuel. Sa fonction demeure essentielle, elle appartient aux phénomènes naturels.

 

La nature, dont nous sommes partie intégrante, est un ensemble d’énergies parfaitement équilibré et inscrit l’être humain dans son processus.

 

Mais, dans quelle mesure peut-considérer que le travail est une valeur ? Je pense que c’est sa dimension quantitative, où il faut inclure l'éducation, l'apprentissage, leur financement, et les qualités humaines, naturelles, les qualités sociales et économiques, qui déterminent ce fait. Le travail est une valeur car il permet à l’être humain de prendre part à l’activité économique d’une société donnée et de subvenir à ses besoins et aux besoins de sa famille, s’il est marié, s’il a des enfants, par exemple. Et, en tant que tel, il demeure, ainsi que dit précédemment, d'ordre exclusivement intellectuel.

 

Le travail est voie de sociabilisation et d’autosuffisance et il doit porter lui-même les valeurs d’égalité, de fraternité et de liberté. La valeur qu’il représente ne peut se départir de ces valeurs-là, car elles le fondent. Elles sont le fondement de toute activité humaine, la source de l’entente démocratique. Que serait le travail de quelqu’une, de quelqu’un, s’ils n’étaient pas protégés par ces valeurs-là ?

 

Enfin, la valeur travail peut-elle aller sans la valeur argent ? Non. La société humaine, depuis l’Antiquité, depuis les textes, les codes, les échanges commerciaux mis en forme chiffrée, place l’argent au rang des valeurs essentielles pour que l’ordre relatif à la propriété et à l’autonomie, plus simplement à la viabilité d’une entreprise, entreprise publique, privée, individuelle, familiale, soit respecté. L’argent est une valeur fiduciaire qui complète la valeur travail. Elle en est la rétribution. Le système bancaire demeure à cet égard indispensable, étant donné qu'il permet l'articulation de l'épargne et de la dépense sur le plan tabulaire, une juste articulation. De plus il est l'institution monétaire.

​

 

 

                                                            Jean-Michel TARTAYRE

Les arbres forestiers

CAMAÏEU (II)

​

 

La forêt s’épanche

En grandes fleurs polychromes –

Et en d’hirsutes cris.

 

Parfois tout s’étoile

De sublimes coloris –

Qu’un chant d’oiseau lance

 

Dans l’immensité

Qui s’orne alors de colliers –

Des plus belles gemmes.

 

Le Soleil ajoute

À cela ses reflets d’or –

Voilà l’émeraude.

 

Voici le saphir –

L’enchantement prend son vol

Au chant de l’oiseau.

 

Et tous les cris tus

Par cet instant de magie –

Se sont transmués

 

En ravissement –

Au passage de l’oiseau

Béni du Soleil.

 

La forêt se pare

De ses plus belles couleurs

Oui – comme une fée

 

Au regard de ciel

Et que le ciel considère –

De son regard grave.

 

Car grave est la chose

Qui les réunit ici –

Éden est son nom.

 

 

 

                   Jean-Michel TARTAYRE

Aube

CAMAÏEU (III)

​

​

L'aube s'est levée

Dans le murmure des mers

Sur ton beau visage.

​

La felouque à quai

Dort encore et le clapot

Anime tes rêves.

​

​

​

​

Jean-Michel TARTAYRE

Sculpture

UNE ARTISTE DE LA PIERRE

​

 

Taillant la matière

Robustes lames en main –

Et ce après l’esquisse.

 

Elle fait éclore

La figure devant soi –

Ici dans le marbre.

 

Venue de Carrara

La pierre était attendue –

Par inspiration.

 

C’est en mouvements

Multiples et pourtant fixes –

Qu’elle se révèle.

 

Une forme naît –

Voici le visage ému

Comme réfléchi.

 

En l’ajour offert

Chacun peut s’y retrouver –

Un regard suffit.

​

​

 

 

                     Jean-Michel TARTAYRE

Jeu de Rugby

LE CHOIX CRÉATIF

 

​

Laisser les gens libres

Libres de leurs choix –

Et selon l’instinct.

 

Les laisser créer

Pour que vive le beau jeu –

Est loi pour le moins.

 

Sachant s’effacer

En faveur de l’expression –

Que tout art exige.

 

Libres comme l’air –

De droit et d’intelligence –

Ou dans les limites

 

Dont tout un chacun

Est l’obligé nécessaire –

Soit sans au-delà.

​

 

 

                    Jean-Michel TARTAYRE

Relation amicale

 

CONFIANCE

​

 

Par cela seul que

Je ne suis rien sans l'ensemble

Le devoir m'incombe

​

De n'en pas m'extraire

Mais de droit y demeurer

Nonobstant l'ego.

​

​

​

​

​

         Jean-Michel TARTAYRE

​

​

​

Montagnes dans les nuages

 

SFUMATO

​

Elle le pays

De jade et d'albâtre ô ciel

Halé par l'hiver

​

Qu'un printemps rencontre

Au seuil de vertes prairies

Ou fondu au blanc.

​

​

​

​

​

         Jean-Michel TARTAYRE

​

Fille à New York

NOS DEMEURES

​

 

Dans l’angle de rue

Entrouverte sur le ciel –

Se tient ma demeure.

 

Au bout d’une rue

Qu’on dirait montant au ciel –

Sis ici un toit.

 

Et beaucoup de gens

Dans cette rue se promènent –

De joie l’animant.

 

Dans l’angle de rue

Entrouverte sur le ciel –

Elle se tient fière.

 

Sur le roc bâtie

Elle demeure et résiste –

Aux intempéries.

 

Je crois nous croyons

En nos puissantes demeures –

Qu’un maçon dressa.

 

 

 

Jean-Michel TARTAYRE

Ensemble au sommet

L’EFFACEMENT

​

 

Seuls deux ou trois mots

Suffisent – appropriés

Au sujet voulu.

 

Quel est le sujet –

Il n’est sujet qu’objet –

La libération.

 

Ainsi l’écriture

Ne peut se concevoir sans –

L’une avec l’autre.

 

Comme soi pensant

Ni demeurant sans les autres –

Est chose impossible.

 

L’acte universel

Quel est-il si ce n’est loi –

À soi relative.

 

Car à soi tout tient –

Et surtout la volonté

D’habiter l’ici.

 

Ou nul autre temps

Que celui de maintenant –

De gravité rare.

 

Les mots ne sont plus

Là où se clôt le poème –

Excepté le sens.

​

 

 

Jean-Michel TARTAYRE

Dans la classe

LE TABLEAU

​

 

Support d’un écrit –

Où se conjuguent les nombres

Avec les lettres.

 

Où s’éclaire le signe.

 

Tel un pan de mur

À la parole destiné

De même qu’à l’instruction.

 

Imposant de fait

Mais simple en sa forme –

Presque inaperçu

Si ce n’est quand il est sollicité. –

 

Ou que connaissance défend.

 

Suivant ainsi la ligne

D’un angle à l’autre –

Lettre ou chiffre. –

 

Par notre regard en son axe parallèle

Toujours inscrit.

​

​

​

 

 

Jean-Michel TARTAYRE

Le trafic de la ville la nuit

Échappées des conduites souterraines

Les vapeurs     sur l'asphalte

​

S'ouvrent par moments

Aux nuances céruléennes

De la pleine lune     rehaussées

​

Du passage dans les flaques

De cette femme en blue-jean.

​

​

​

​

​

​

Jean-Michel TARTAYRE

Poème extrait d'Ombres Bleues,

aux éditions La Porte, 2017.

Swing Time

À LA FAVEUR DU POÈME

​

 

Le Printemps s’annonce

Au rythme des fleurs premières –

Çà et là perçues.

 

Jour après jour suit

Le mécanisme des cycles –

Juste après l’hiver.

 

Il est dit que Mars

Dieu de la guerre l’invite –

À parler beaux jours.

 

C’est un grand palais

Qui en constitue le cadre –

Lumineux et froid.

 

Ensemble ils débattent

De l’art et des belles choses –

Que nature impose.

 

Face à face ils trônent

Dans le grand palais de Mars –

Soit au bleu séjour.

 

Nature sourit

À leur propos poétique. –

Adoubant l’idée.

 

 C’est la vie nouvelle –

Dont il s’agit gravement

De se montrer digne.

 

C’est la vie nouvelle

Dont il s’agit d’augmenter –

La prégnance reine.

 

En ce grand palais –

Lieu du propos et des Muses –

À qui tout est dû.

​

 

 

 

Jean-Michel TARTAYRE

Crime Enquêteur Scène

DYNAMIQUE

​

 

L’enquête aboutit

Ou pas – fait des contingences

Et de la Fortune.

 

Elle va au-devant

Des faits et de leurs indices

À fin de justice.

 

L’enquêteur est seul –

Seul juge de son action

Pour le bien d’autrui.

 

Il sert par décret

L’autorité et la loi –

Concis en cela.

 

Pour que tout avance

Sans n'omettre rien de juste –

Vers la vérité.

 

Toujours intuitif

Et solide – par raison –

Il va sans le doute

 

D’une porte à l’autre –

Véhiculant son enquête –

Au mieux l’accomplir.

 

Aboutie ou pas

Elle est ce regard aigu –

Sur le bien posé.

 

Il en est l’agent –

Son obligé reconnu

Ou tu pour sa cause.

​

​

​

 

 

Jean-Michel TARTAYRE

Couple de mariage dans la nature

PROPOS SUR LE SENTIMENT DE LA NATURE

​

 

Se proposer d’écrire un commentaire sur le sentiment de la nature c’est, je pense, le fait de se situer en tant qu’être humain existant au sein d’un ensemble auquel on doit, ou auquel il est dû : la nature. Nous sommes, je suis, partie(s) intégrante(s) de cet ensemble.

 

L’idée de ce sentiment vient de manière inévitable, en ce qui me concerne, des textes du mouvement romantique, un mouvement qui s’étend sur plus d’un siècle et, par conséquent, incontournable. Victor Hugo et, avant lui, Madame de Staël, Jean-Jacques Rousseau, François-René de Chateaubriand, célèbrent la nature comme lieu d’inspiration et d’épanouissement. La prégnance du sentiment de la nature dans les textes des auteurs romantiques découvre l’harmonie réelle de l’être humain avec son milieu et le respect qu’il lui voue : « Oh ! regardez le ciel ! » écrit Victor Hugo dans son célèbre poème « Soleils couchants », extrait des Feuilles d’automne. Le poète, par cette exclamation, dénote son admiration pour la nature, en l’occurrence au moment des couchers du Soleil. Le phénomène des saisons est également mis à l’honneur, celui de l’automne. Ainsi, l’écriture romantique réinvestit des thèmes chers aux auteurs de l’Antiquité ou aux auteurs japonais, créateurs du haïku, dont l’inspiration naît des phénomènes naturels : le climat, les saisons.

 

Le sentiment de la nature, pour cette raison, traduit une volonté de la part des auteurs qui le célèbrent, une volonté de défendre les beautés de notre environnement, de la planète Terre et l’ordre parfait des cycles observés. Aimer la nature est débord une marque de respect, ensuite et, par la raison de ce devoir, un signe d’entente avec soi-même, de respect envers soi-même.

 

Enfin, l’ordre du progrès est dépendant de l’ordre naturel et non pas le contraire. La nature est régulière, permanente et inclut le progrès dans sa marche, ses repos et ses mouvements. Aussi tout progrès doit-il tenir compte des critères proposés par la nature, car l’homme qui entend, s’entend d’abord et surtout avec la nature, sa nature. Au demeurant, selon la logique, la nature nous connaît mais nous ne la connaissons pas ou peu ; nous en avons le sentiment comme don de sa part. N’est-ce pas, a fortiori, nécessité de la respecter ? Proclus écrit : « Salut, Mère des Dieux, aux noms multiples, aux beaux enfants … »

​

​

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                                                              Jean-Michel TARTAYRE

Confidence

 

 CONFIANCE (II)

​

​

Le racisme, c'est rien d'autre que de la peur et de l'ignorance.

​

Omar Sy

 

 

Par la raison que

La peur entraîne la peur

À rien ne penser.

​

Où croire suffit

À ne jamais s'encombrer

D'images ni de mots.

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Jean-Michel TARTAYRE

Groupe de jazz

JAZZWOMAN / JAZZMAN

​

 

D’une émotion qui bute sauf la joie –

Je, gardant le cap sans dépassement,

Poursuis ma route contre le noroît

Et ne me fie qu’à l’instinct du moment.

 

Car bientôt j’accoste les rives blanches

De l’île nue, que n’enfreint pas l’orage –

Ou sûr en ma gouverne par les anches

Et leur cuivre – joue déjà sur la plage.

​

Par le bois et ses cordes, par la voix –

Je parviens aux rythmes des cocotiers

Qui dans ma composition font la loi –

Suivant par là même leurs sons côtiers.

​

​

​

 

 

                         Jean-Michel TARTAYRE

Tropical Island View

UNE ÎLE

​

​

Des pans d'une pierre

Se dresse la voie d'accès

Aux rythmes des jours.

​

Ou par le poème

Proposant une lecture

Des monts et de l'eau.

​

Chaque jour passant

Selon le décor reçu

L'impression se grave.

​

​

​

​

Jean-Michel TARTAYRE

La décoration des oeufs de Pâques

LES IMPASSIBLES

​

 

Certes gravissime

Est la joie des gens heureux –

Que je croise ici.

 

Ils sont dans les rues

Portant les cités splendides –

Aux nues de Midi

 

Ou bien à Minuit

Dans les azurs outremer –

Aimés en terrasse.

 

Ils gagnent les places

Et les balcons à dorures –

Pour dire l’été

 

Pour chanter l’hiver. –

Peu importe la saison –

Ils chantent l’amour.

 

Mais je les entends

Avec la sincérité –

D’un simple passant.

 

Et tous sont passants

Des cités qu’ils ont bâties –

Tel est leur honneur.

 

Respecter leur joie

S’avère bien nécessaire –

Pour bâtir comme eux.

 

Oui leur joie est grave

À l’image des montagnes –

Qui ne changent pas.

 

 

 

                     Jean-Michel TARTAYRE

 

 

DU GOÛT

 

 

Fort par tradition

Le goût est sens nécessaire

Voire fin en soi.

​

Capteur des délices

Il sert la réalité

Et les gastronomes.

​

​

​

​

​

​

Jean-Michel TARTAYRE

Repas gastronomique
Tour Long Train

À BORD

​

 

Par la voie du rail

Flottent les belles pensées –

Avant de se poser.

 

Se poser sur soi

Sur un travail à fournir –

Ou sur le poème.

 

À la Muse reine

Tandis que vacants encore –

Mais de l’idée proches

 

Nous nous laissons faire

Par le roulis grave et froid –

Elle nous apparaît.

 

Tout prend forme alors

Et selon tous les réglages –

Comme une écriture.

 

Nous allons bon train

Ou suivant l’ordre du rail –

Toujours droit devant.

 

Certains s’entretiennent

D’autres écrivent des vers –

D’autres autre chose.

 

Et tout file droit

Au rythme de la loco –

Choses et poème.

 

La destination

Vers laquelle nous voguons –

Peut être lointaine.

 

Mais en attendant

Rien n’interdit de bien faire –

Écrire ou penser.

 

 

 

 

Jean-Michel TARTAYRE

Piliers en béton

BÉTON ARMÉ

​

 

La structure est là

D’acier au béton mêlé –

Abritant du monde.

 

Du périphérique

Aux immeubles et aux ponts –

Elle est pensée.

 

Et mise in situ

Par les mains des ouvriers –

Dans mainte cité.

 

On en fait les bustes

Des reines et des princesses –

Des rois et des princes.

 

Et ce qui importe

C’est qu’elle draine autour d’elle –

Un esprit d’entente.

 

Un esprit de force

Qui inspire le respect –

Et la Liberté.

​

​

​

 

 

              Jean-Michel TARTAYRE

Jazz Music

BALLADE DE PRINTEMPS

​

 

Le ciel de printemps s’étend comme un drap

Au-dessus des toits, des arbres, des rues –

Un drap bleu et blanc telles sont les nues.

Nous nous promenons, il fait bon je crois.

 

La cité a ouvert ses portes au roi.

Il entre et par tous est aperçu –

Le Soleil roi qui apaise la vue

Et l’âme – je m’en souviens c’était toi.

 

La Muse m’accompagne sans émoi

Sur des rythmes sensiblement perçus –

Des mélodies et des airs connus.

Ainsi marchant – Elle, dictant mes pas.

​

​

 

 

                                  Jean-Michel TARTAYRE

Rose rouge

THE ROSE

​

​

I live in my garden

So I decided that.

​

My garden is always green

And sometimes I sleep under trees

In the trade winds.

​

Bees are flying around flowers

And birds are singing.

​

It's always summer

Because the sky is blue

And my garden is green.

​

And all the days

I talk to my gardener.

​

​

​

​

​

​

Jean-Michel TARTAYRE

Jeu de Poker

LE JOUEUR DE POKER

​

​

Je de la peur tue

Supprime les moindres signes

Préférant les cartes.

​

Sans vraiment jouer

Mais plutôt me concentrant –

Sur chaque figure.

​

Ne tenant qu'aux chiffres

Et à leurs combinaisons –

Jamais je n'en sors.

​

​

​

​

​

Jean-Michel TARTAYRE

Marteau de juge

CIVILITÉ

​

 

En la matière il n’est pas de souci

Ce dans la mesure où nous travaillons

À parfaire le don de notre vie –

Ou à toujours penser où nous allons.

 

Soit nous faisons ce qu’il nous est dit

Des lois de nos civilisations.

Sur la pierre jurant que nul délit

Ni malveillance nous ne commettrons.

​

​

​

 

 

 

                          Jean-Michel TARTAYRE

Embrasser sur une montagne

LES ALPINISTES

​

 

À la paroi solidement plaqués

Et jamais ne détournant le regard,

Ils pratiquent l’ascension des sommets –

Sans doute aucun ou remettre à plus tard.

 

Ils sont à même la pierre accrochés

Comme des figures de Préhistoire –

Et par le ciel au-dessus aimés

Ils ont confiance et ferme est leur espoir.

​

​

​

 

 

                          Jean-Michel TARTAYRE

Club de jazz

CHANTS DU PRINTEMPS

​

 

Un lit de ciel bleu

S’est installé sur la ville –

Beau jour de printemps.

 

Jour d’inspiration

Pour les amants de la vie –

Et tous les artistes.

 

Qu’il est bon de voir

Les gens heureux d’être ensemble –

Le printemps sourit.

 

Les gens du travail

Œuvrant pour le bien social –

Et l’éducation.

 

Les gens de confiance

Bâtisseurs de grands immeubles –

Ou des forêts belles.

 

Et leurs voix s’élèvent

Vers ce beau ciel de printemps –

À savoir leur joie.

 

Nous les entendons

Avec cette gravité –

Qui fonde l’espoir.

 

Ainsi tout renaît

Par nature et volonté –

Et non sous contrainte.

 

La vie va de soi

Et par la force des choses –

Cosmique et terrienne.

 

Un rythme d’amour

Résonne pour sa défense –

Juste et charitable.

​

​

 

 

 

Jean-Michel TARTAYRE

les enfants en cours d'exécution

BELLE VIE

​

 

Certes l’accident

Admissible par nature –

Sans y demeurer.

 

Soit même en jouer

Tels ces grands metteurs en scène –

Qui l’ont bien cadré.

 

En jouer sans trop

Puisqu’il peut faire pleurer –

Mais juste l’admettre.

 

N’y jamais rester –

En faire une comédie

Qui va le résoudre.

 

Comme si le monde

Se résumait en BD –

Pour tous les enfants.

 

Certes l’accident

Dans un livre pour enfants –

Ou un bêtisier.

 

Car belle est la vie

Là est la réalité –

Rien n’y peut surseoir.

​

​

 

 

 

Jean-Michel TARTAYRE

Demonstrating Self Defence Movements

D’APRÈS DÉMONSTRATION

 

 

Cela et pour cause

S’avère nécessité –

Pour moi de souscrire

 

En pleine confiance

Sans jamais y revenir –

Souscrire à vos mots.

 

Du sens proposé

Par chacun des arguments –

Il n’est pas d’erreur.

 

Les actes sont là

Ajoutant à ce propos –

Tout d’un seul tenant.

​

​

​

​

​

 

 

Jean-Michel TARTAYRE

Pile de livres

BIENFAITS DE L’ART ET DE LA CULTURE

​

In memoriam Georg Wilhelm Friedrich Hegel

​

 

Je n’a pas raison

Elle seule consistant –

Dans ce qu’elle dit.

 

Je doit donc l’entendre

D’où l’intérêt de s’instruire –

En lisant des livres.

 

La lecture forme

Dans le silence et l’écoute –

Lisons des poèmes.

 

Lisons du théâtre

Des récits – des analyses –

Là où je s’instruit.

 

Aucun jeu de mots

Si ce n’est contre Narcisse –

Ou en sa faveur.

 

Ne jamais voir mal

Mais seule l’honnêteté –

Émanant de l’autre.

 

 Les faits comme outil

Que raison privilégie –

Résolvent le je.

​

​

 

 

 

Jean-Michel TARTAYRE

Écriture sur tableau blanc

LE MOT ÉCRIT

​

 

Du support le mot

Se dessine et par le sens –

Demeure en l’état.

 

Il advient au jour

Du monde informationnel –

Tenant lieu de signe.

 

Fait de volonté

Il est au-delà du je –

Porté par la vie.

 

C’est bien par raison

Qu’il s’inscrit dans le langage –

Et sert le discours.

 

Que serait un monde

Sans mots ni discours sensés –

Si ce n’est d’ego.

 

Le mot ou la clef

Entre autres de la sagesse –

Qui nous lie à l’autre.

 

Enfin c’est un choix

Comme on choisit un outil –

Étayant raison.

 

Tels ces frontispices

Posant les justes valeurs –

De la société.

​

​

​

 

 

 

Jean-Michel TARTAYRE

Book Boutique

PROPOS SUR LA POÉSIE

​

 

Qu’est-ce que la poésie ? Étymologiquement, il s’agit d’un acte de création ; poiêsis signifiant création. Le dictionnaire Le Petit Robert donne une acception, entre autres, mais en premier lieu, Art du langage, visant à exprimer ou à suggérer par le rythme [surtout le vers], l’harmonie et l’image.

​

D’un point de vue écrit, la poésie se définit ou s’établit par des textes appelés poèmes (poien). Elle est, de ce fait, un moyen de penser des thèmes selon un rythme qui peut être versifié ou non. Un rythme qui ne peut se dissocier de l’image, dont les figures de style demeurent les outils. Écrire un poème nécessite de dire musicalement donc, d’après un motif d’inspiration. Écrire un poème est, je pense, un don que l’on se propose de faire et il s’inscrit dans une recherche rythmique.

​

D’un point de vue oral, la poésie rejoint le théâtre, dans la mesure où la voix est essentielle, le théâtre et la chanson, mais peut-on différencier la chanson du poème ? Ou même la poésie du théâtre ? Cette dimension orale est unificatrice et résout, tout au moins en partie et en l’occurrence, la problématique du genre. On peut penser que les ressources de l’art dramatique, de la chanson, de la poésie écrite, servent le poème dit. Par extension, nombreux sont les textes et pas seulement de théâtre ou de chanson, dont la mise en voix va ouvrir le sens sur sa dimension poétique. Dans son chef-d’œuvre intitulé L’OEuvre ouverte, Umberto Eco parle d’un moment important, essentiel même, que maints ouvrages narratifs, comptant parmi les plus grands chefs-d’œuvre de la littérature, proposent. Ces ouvrages ne sont de fait pas des pièces de théâtre ou des chansons ou des poèmes, ce sont des romans.

​

Enfin, la dimension créative, si on considère la poésie d’après son étymon, est partout, dans tous les arts, tous les métiers. Un plat de gastronomie est à lui seul un poème. Un mannequin qui défile ou pose, est un poème. La prestation télévisuelle ou cinématographique, est poétique. Tous les grands artistes sont des poètes, de très grands poètes. C’est là, je crois, la magie du poème, à savoir la suggestion, mais cette assertion n’est pas de moi, elle a été dite par les grands poètes précisément et continue à se pratiquer avec bonheur partout dans le monde et l’univers de l’art. Poésie ou suggestion – ainsi Homère, Lao Tseu, Rûmî, Victor Hugo, Sarah Bernhardt, Vincent Van Gogh, Maria Callas, Marguerite Duras, Charlie Parker, Andrée Chedid, Pelé, Louis de Funès, Woody Allen, Barbara Hendricks, Sir Gareth Owen Edwards, Yves Rénier, Catherine Deneuve, Patrick Sébastien, Alain Souchon, Laurent Voulzy,  Richard Bohringer, Whitney Houston, Usain Bolt, Fabien Marsaud, Lionel Messi, Thomas Pesquet, etc. Combien de poètes ? Combien de noms encore ? La liste est grandiose et majestueuse, à leur mesure.

​

​

​

​

 

                                             Jean-Michel TARTAYRE

Travailler sur une sculpture

LE SCULPTEUR ET LA MUSE

​

 

– Rappelez-moi votre âge ?

– ...

– Vous ne vous souvenez pas de votre âge ?

– ...

– Monsieur ?

– Cinquante ans Madame.

– Bien. Par quoi voulez-vous commencer ?

– Je n’en ai aucune idée.

– Le motif de votre visite peut-être.

– Oui Madame, je suis venu par indigence.

– Indigence dites-vous. Qu’entendez-vous par là ?

– Je n’ai plus d’inspiration.

– Alors je vais poser.

– Oh merci Madame. Je vais donc pouvoir.

– Pouvoir ?

– Vous statufier.

– Faites Monsieur, faites. Si cela vous rend heureux.

​

Deux heures passent dans un grand silence. L’homme soupire.

​

– Merci Madame.

– Il n’y a pas de quoi. Je peux voir ?

​

La Muse s’approche de la statue et regarde.

​

– Je m’y retrouve plus ou moins. À poursuivre néanmoins.

– Oui Madame, je reviendrai.

– Le rythme y est. Mais poursuivez, il y a encore trop d’empressement dans l’expression de l’émotion.

– Je vous promets.

– Eh bien à demain. J’attends de la maîtrise.

– Il est vrai, la vôtre est parfaite.

– Repassez.

​

 

 

 

                         Jean-Michel TARTAYRE

Réflexion miroir

ENTRE-SOI

​

​

Un couple, dans un salon. L'homme se regarde dans le miroir. Il dit :

​

– Je ne comprends pas.

– Quoi donc ?

– Je ne comprends pas ça.

​

Il montre son reflet dans le miroir.

​

– Mais c'est normal chéri.

– Pourquoi ?

– Il n'y a rien à comprendre. Tu es très beau.

– Merci, je t'embrasse. Écoute, heureusement que tu es là.

​

Ils s'embrassent. Elle dit :

​

– Je t'en prie. Parfois, on a du mal à se comprendre.

– Oui, ici, me heurtant à moi-même.

– Sans doute, car tu as du mal à t'accepter aujourd'hui ou que tu auras mal entendu ce que j'ai pu dire, au téléphone tout à l'heure, par exemple, je ne sais.

​

Un moment de silence. Il dit :

​

– Il a suffit d'un mot.

– Lequel ?

– Ça, précisément.

– Je devais parler du pot de fleurs ou de la machine à laver qu'il nous faut changer. Ne le sais-tu pas ?

​

Un moment de silence. Il répond :

​

– Oui, la machine à laver.

​

Un long silence se passe. Il s'apprête à sortir.

​

– Où vas-tu ?

– Faire faire un devis pour la prochaine.

– Bien.

​

​

​

​

​

​

Jean-Michel TARTAYRE

​

​

boxeur

ENTRAÎNEMENT

​

​

On dépend ne t'arrête pas roule roule

Ne pense pas agis on dépend

T'as pas les mots roule laisse les mots

Et puis qu'importe les mots touche pas aux mots

​

Quitte-toi on dépend tu hésites t'es trop lent

Vois autour de toi tout roule pour chacun pour toi pour tous

Quitte-toi on dépend ne t'arrête pas roule

Garde garde garde-toi tu réfléchis trop

​

Gauche droite gauche ta garde attention trop lourd

Avance n'hésite pas right va arrache-toi

Ton pied là droit devant garde fais gaffe ça envoie

Direct crochet droit gauche recule garde

​

Envoie vas-y ta garde touche envoie

Uppercut OK bien joué il l'a bien joué

Merci gars bien joué je renvoie bien joué

J'suis là j'suis là je quitte pas je quitte pas

​

On dépend ne t'arrête pas roule roule

Tu penses trop ferme-la c'est bon j'envoie

C'est OK c'est right c'est pas mal

OK. – Je te salue, merci gars.

​

​

​

​

​

Jean-Michel TARTAYRE

Colourful Studio Portrait

NOUS

 

Dans ce sens je pars

Et ce sans me retourner –

Poursuivant ici.

 

Poursuivant la quête

Certes pour un beau bouquet –

Qu’ici je vous tends.

 

C’est sans confusion

Que les fleurs sont réunies –

Chacune est pensée.

 

Le chemin est droit

Menant où – je ne sais pas

Si ce n’est vers nous.

 

Ainsi de l’avion

Qui dans le ciel se dirige –

Jamais ne m’écarte

 

De ma trajectoire

Soit toujours dans la certitude –

Que je ne sais rien.

 

Par-delà le doute

Et la compromission –

Que nous ignorons.

 

Ensemble allons-nous

Ensemble vers les beaux jours –

Où je passe à nous.

 

​

​

 

 

                                 Jean-Michel TARTAYRE

travailleur ferroviaire

BALLAST ET COQUELICOTS

​

 

Je longe la voie ferrée

En grande compagnie

Soit de mes rêves sacrés –

Que l’enfance a nourris.

 

Telles éparses ces fleurs

Plantées sur le ballast

Mêlant au rail leurs lueurs –

Et au roc comme un faste

 

Qu’en tout point des yeux j’absorbe

Ou sans m’épargner rien

De leurs chants tournés vers l’orbe

Solaire – qui les tient.

 

Qui les tient ces fleurs rêveuses

Comme moi mon enfance

Le long du rail en vareuse –

Fort de mon innocence.

​

 

 

 

Jean-Michel TARTAYRE

ESPÉRANCE

​

 

Les beaux jours viendront après les moins beaux

Et ce d’après des lois incontestables

Établies de nature par les tables –

Des sages prévoyant la fin des maux.

 

En quoi il demeure argument faux

Le fait de langue jugeant incapables

Ceux qui s’efforcent de se rendre aimables

À la porte des idées – contre l’ego.

 

Les beaux jours viendront après les moins beaux

Comme une renaissance formidable

Dont l’humaine condition est capable

Seule – et face à tout mauvais jeu de mots.

 

En quoi il demeure argument faux

De par sa conclusion indémontrable

Celui qui rend le discours improbable –

À savoir de cartes faire un château.

 

​

​

​

 

Jean-Michel TARTAYRE

Mère et bébé sur le plancher
Bord de plage

GULF STREAM

 

 

Et si nécessaire

En somme – et pour l’équilibre

De notre planète.

 

Ce don de nature

Confère aux saisons leur rythme –

Ses couleurs au ciel.

 

Vrai il interpelle –

Ainsi qu’une rhapsodie

Qui viendrait de loin.

 

Loin comme l’enfance

Qui toujours revient vers nous –

Magique et très grave.

 

 

 

 

 

Jean-Michel TARTAYRE

LES JUGES

​

 

Contre le mur appuyés

Nous passons le temps là

Tranquilles – à palabrer

De tout de rien de ça

 

D’ici ceci cela quoi

Nous échangeons en fait

Et non pas chacun pour soi –

Mais autour des idées.

 

Les mots vont en liberté

Dans un esprit de joie

Esprit de fraternité

D’égalité – par droit.

 

Femmes et hommes de loi

À la pause-café

Certains fument d’autres pas –

Unis par l’amitié.

​

 

 

 

Jean-Michel TARTAYRE

Pillars of Justice
Chouette Costume

TYTO ALBA

​

 

Tel un personnage de Walt Disney

L’oiseau de nuit s’envole et disparaît.

 

Ses grandes ailes blanches étendues

Le portent vite par d’étranges nues.

 

Sans doute fond-il déjà sur sa proie

Ainsi que l’éclair dans l’ombre foudroie.

 

Il va dans l’air d’un regard affûté

Ce nyctalope froid et redouté.

 

Sans jamais modifier sa trajectoire

Se rue – par instinct et de mémoire.

 

Véhiculant à lui seul la magie

Du mystère et des ordres de la vie.

 

 

 

 

 

Jean-Michel TARTAYRE

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