
PUBLICATIONS III
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Poèmes, fable et propos
Rien ne s'ajoute, rien ne se perd.
​
Anaximandre
Nina Simone - Ain't Got No, I Got Life. Un document YouTube.
Marvin Gaye - What's Going On (Live At Montreux, 1980). Un document YouTube.

TRANSITION
Matin calme et bleu
Au-dessus des Pyrénées –
L’aurore en suspens
Le train suit sa voie
En direction des montagnes –
Lever du Soleil
Derrière la vitre
Nous observons cet instant –
Passage du jour
​
​
​
Jean-Michel TARTAYRE

DEVANT LA STATUE
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En l'instant la pierre
Et ce par la captation –
Que l'idée conduit
​
Arbore un sourire
De grâce et de fixité –
Au comble du sens.
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​
​
Jean-Michel TARTAYRE
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À LA MUSE
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Désir ou besoin
D'Art et de ses expressions –
De désir nul autre.
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Car Elle en est l'Âme –
En Elle demeure l'Art.
Ses rythmes ses voix.
​
De besoin nul autre
Que celui de l'Art en qui –
Le rythme et la voix
​
Contiennent l'Idée
Sur l'Art et sur sa praxis –
Ses rythmes ses voix.
​
Car Elle en est l'Âme –
En Elle naît le vocable –
De l'Idée porteur.
​
Et d'une oeuvre à l'autre
Elle insuffle les idées –
Le rythme et la voix.
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​
Jean-Michel TARTAYRE
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FABLE
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Mieux vaut servir l'Art que son propre intérêt.
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Un Aigle s'entretenait un jour avec un Cobra sur la plus haute tour d'un village de France. Le propos était d'importance car il consistait dans la gestion du patrimoine artistique et culturel de la commune, dont l'un et l'autre comptaient parmi les élues et les élus.
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"- Il nous faudrait récolter des fonds pour permettre à nos concitoyens d'aller au musée ou d'aller se divertir simplement en tous les lieux d'accueil touristique dont nous disposons, la tour, par exemple, où nous nous tenons, dit l'Aigle.
- Certes, répondit le Cobra, faire en sorte que tous aient accès à l'Art ; faire en somme de l'Art l'objet essentiel de leurs sorties.
- Il est entendu que nous nous engageons fermement à financer l'ensemble en plébiscitant l'intérêt que les villageois et les visiteurs y trouveront.
- Oui, l'Art comme intérêt majeur."
​
Survint alors le Corbeau qui était attendu, mais un peu plus tard. Le Corbeau connaissait l'objet du débat et demanda :
​
"- Qui allons-nous solliciter pour recueillir les fonds, chers amis ?
Le Cobra proposa d'imputer un modique crédit d'impôt sur les revenus des salariés et mit ses amis d'accord.
- Quant aux chômeurs ? interrogea néanmoins le Corbeau.
- Ils seront embauchés dans tous ces lieux dédiés à l'Art, un immense complexe de fait, constitutif de la nouvelle structure urbaine, que nous construirons, répondit le Cobra.
- Que nous construirons, ajouta l'Aigle.
- Que nous construirons, confirma le Corbeau.
- Il est bien entendu, conclut l'Aigle, que nous parlons de tous les arts, en l'occurrence."
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L'intérêt fut pris très au sérieux par leurs concitoyens, à telle enseigne que, dès le lendemain, il n'en fut pas un parmi eux qui ne s'engagea pas à servir fidèlement l'Art. Aussi, la tour devint-elle château et la commune agglomération prisée.
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​
Jean-Michel TARTAYRE
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CAMAÏEU
Je crois beaucoup plus en ce qui nous échappe qu'en ce que nous croyons saisir.
​
Bernard Giraudeau
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Les mots se sont tus
À la surface des mers –
Moment de silence.
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Le marin regarde
Se mouvoir l'horizon bleu –
Par vagues autour.
​
Il ne voit rien d'autre
Que nuances d'océan –
Clair et lumineux.
​
Le bateau progresse –
Lentement il va il vogue
Vers la ligne bleue
​
De ses objectifs –
Accoster le quai au loin
Qu'un point signifie
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Sur l'écran radar –
De sa cabine l'homme voit –
L'état de la mer
​
Tantôt agitée
Tantôt pas ou reposante –
Moment de silence.
​
Le marin regarde
Une mer calme aujourd'hui –
Se mouvant à peine
​
Par vagues autour –
Comme si ce peu d'émoi
Était fixité.
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​
Jean-Michel TARTAYRE

PAN DE FENÊTRE
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Je regarde par la fenêtre –
​
Sous le ciel d'un bleu printanier
Découvrant des formes bétonnées
​
Des toits de tuile
Des cheminées
Des murs pleins.
​
Là assis et devant ma fenêtre
Tel je suis –
Partie intégrante d'un ensemble
De masses comme unies
​
Soit des pierres constitué.
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​
Jean-Michel TARTAYRE

SALUER LES TOQUES
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Manger est besoin
D'absolue nécessité –
Et je m'y emploie.
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Devant moi l'assiette
Dans laquelle je savoure –
Par la sensation
​
Des yeux et du nez
Puis du goût ou par la bouche –
L'art du gastronome.
​
J'ai faim et dévore
Avec toujours l'appétit –
D'un grand amoureux.
​
Ce sont des saveurs
Dépaysantes d'Orient –
Où je me retrouve.
​
Devant moi l'assiette
Dans laquelle je savoure –
Ce qu'elle dégage
​
Ce qui en émane –
Ce en quoi la manne donne
Au banquet son sens.
​
Et de tous les sens
Exulte notre palais –
Qu'un grand chef honore.
​
Je lève mon verre
En l'honneur du cordon bleu –
Intraitable et froid.
​
​
​
Jean-Michel TARTAYRE
​

​
Remercier la vie
Pour ce qu'elle signifie –
Ni joie ni peine.
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Comme se fixant
Au réel sans intérêt
Autre – qu'elle-même.
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​
Jean-Michel TARTAYRE

PROPOS SUR LA LETTRE
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La lettre est par définition un signe inclus dans un ensemble constitué d’autres signes, un ensemble qui se conçoit comme un signifiant, lui-même constitutif d’un signifié ou de plusieurs signifiés et ce, d’après les recherches des sémiologues et sémioticiens dont Umberto Eco est l’un des plus grands représentants.
En d’autres termes, la lettre est une structure inscrite dans un ensemble de structures qui forment ainsi une phénoménologie d’ordre lexical et sémantique. Et, je pense, la lettre ne peut être dissociée de son ensemble. La lettre et les mots, dont elle est la figure et l’unité, se comprennent d’abord, selon moi, comme des outils de communication. Aussi en ai-je besoin pour écrire et pour parler. Il s’agit d’outils de langage qui servent la langue.
L’ensemble des lettres forme un alphabet et leurs combinaisons multiples vont entraîner la formation du mot, la formation de la phrase, du discours, du texte.
Au-delà de cette utilité, la lettre demeure la voie d’accès au savoir et un don de nature. Grâce à elle furent établis l’ordre des signifiés, la pluralité des langues et des signifiants.
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​
Jean-Michel TARTAYRE

PROPOS SUR LA VALEUR TRAVAIL
Ne doute pas, c'est ce qui me rend plus fort.
​
Marvin Hagler
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Poursuivre la route. C’est peut-être une phrase qui justifie le mieux ce que représente la valeur travail. Mais qu’est-ce que signifie le mot travail ? Il a pour référent l’énergie et trois périodes temporelles : celles du Paléolithique, du Mésolithique puis du Néolithique, périodes où les sociétés humaines s’organisent autour de la fabrication, des travaux des champs et de la construction des grandes cités, dont Babylone est la plus célèbre. Travailler nécessite de mobiliser ses forces pour accomplir un projet. Le travail est donc une marche en avant vers une réalisation optimale pour le bienfait de l’humanité, pour soi et sa famille. Il est d'ordre exclusivement intellectuel. Sa fonction demeure essentielle, elle appartient aux phénomènes naturels.
La nature, dont nous sommes partie intégrante, est un ensemble d’énergies parfaitement équilibré et inscrit l’être humain dans son processus.
Mais, dans quelle mesure peut-considérer que le travail est une valeur ? Je pense que c’est sa dimension quantitative, où il faut inclure l'éducation, l'apprentissage, leur financement, et les qualités humaines, naturelles, les qualités sociales et économiques, qui déterminent ce fait. Le travail est une valeur car il permet à l’être humain de prendre part à l’activité économique d’une société donnée et de subvenir à ses besoins et aux besoins de sa famille, s’il est marié, s’il a des enfants, par exemple. Et, en tant que tel, il demeure, ainsi que dit précédemment, d'ordre exclusivement intellectuel.
Le travail est voie de sociabilisation et d’autosuffisance et il doit porter lui-même les valeurs d’égalité, de fraternité et de liberté. La valeur qu’il représente ne peut se départir de ces valeurs-là, car elles le fondent. Elles sont le fondement de toute activité humaine, la source de l’entente démocratique. Que serait le travail de quelqu’une, de quelqu’un, s’ils n’étaient pas protégés par ces valeurs-là ?
Enfin, la valeur travail peut-elle aller sans la valeur argent ? Non. La société humaine, depuis l’Antiquité, depuis les textes, les codes, les échanges commerciaux mis en forme chiffrée, place l’argent au rang des valeurs essentielles pour que l’ordre relatif à la propriété et à l’autonomie, plus simplement à la viabilité d’une entreprise, entreprise publique, privée, individuelle, familiale, soit respecté. L’argent est une valeur fiduciaire qui complète la valeur travail. Elle en est la rétribution. Le système bancaire demeure à cet égard indispensable, étant donné qu'il permet l'articulation de l'épargne et de la dépense sur le plan tabulaire, une juste articulation. De plus il est l'institution monétaire.
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Jean-Michel TARTAYRE

CAMAÏEU (II)
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La forêt s’épanche
En grandes fleurs polychromes –
Et en d’hirsutes cris.
Parfois tout s’étoile
De sublimes coloris –
Qu’un chant d’oiseau lance
Dans l’immensité
Qui s’orne alors de colliers –
Des plus belles gemmes.
Le Soleil ajoute
À cela ses reflets d’or –
Voilà l’émeraude.
Voici le saphir –
L’enchantement prend son vol
Au chant de l’oiseau.
Et tous les cris tus
Par cet instant de magie –
Se sont transmués
En ravissement –
Au passage de l’oiseau
Béni du Soleil.
La forêt se pare
De ses plus belles couleurs
Oui – comme une fée
Au regard de ciel
Et que le ciel considère –
De son regard grave.
Car grave est la chose
Qui les réunit ici –
Éden est son nom.
Jean-Michel TARTAYRE

CAMAÏEU (III)
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L'aube s'est levée
Dans le murmure des mers –
Sur ton beau visage.
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La felouque à quai
Dort encore et le clapot –
Anime tes rêves.
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​
Jean-Michel TARTAYRE

UNE ARTISTE DE LA PIERRE
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Taillant la matière
Robustes lames en main –
Et ce après l’esquisse.
Elle fait éclore
La figure devant soi –
Ici dans le marbre.
Venue de Carrara
La pierre était attendue –
Par inspiration.
C’est en mouvements
Multiples et pourtant fixes –
Qu’elle se révèle.
Une forme naît –
Voici le visage ému
Comme réfléchi.
En l’ajour offert
Chacun peut s’y retrouver –
Un regard suffit.
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​
Jean-Michel TARTAYRE

LE CHOIX CRÉATIF
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Laisser les gens libres
Libres de leurs choix –
Et selon l’instinct.
Les laisser créer
Pour que vive le beau jeu –
Est loi pour le moins.
Sachant s’effacer
En faveur de l’expression –
Que tout art exige.
Libres comme l’air –
De droit et d’intelligence –
Ou dans les limites
Dont tout un chacun
Est l’obligé nécessaire –
Soit sans au-delà.
​
Jean-Michel TARTAYRE

CONFIANCE
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Par cela seul que
Je ne suis rien sans l'ensemble –
Le devoir m'incombe
​
De n'en pas m'extraire
Mais de droit y demeurer –
Nonobstant l'ego.
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​
Jean-Michel TARTAYRE
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SFUMATO
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Elle le pays
De jade et d'albâtre ô ciel –
Halé par l'hiver
​
Qu'un printemps rencontre
Au seuil de vertes prairies –
Ou fondu au blanc.
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​
Jean-Michel TARTAYRE
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NOS DEMEURES
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Dans l’angle de rue
Entrouverte sur le ciel –
Se tient ma demeure.
Au bout d’une rue
Qu’on dirait montant au ciel –
Sis ici un toit.
Et beaucoup de gens
Dans cette rue se promènent –
De joie l’animant.
Dans l’angle de rue
Entrouverte sur le ciel –
Elle se tient fière.
Sur le roc bâtie
Elle demeure et résiste –
Aux intempéries.
Je crois nous croyons
En nos puissantes demeures –
Qu’un maçon dressa.
Jean-Michel TARTAYRE

L’EFFACEMENT
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Seuls deux ou trois mots
Suffisent – appropriés
Au sujet voulu.
Quel est le sujet –
Il n’est sujet qu’objet –
La libération.
Ainsi l’écriture
Ne peut se concevoir sans –
L’une avec l’autre.
Comme soi pensant
Ni demeurant sans les autres –
Est chose impossible.
L’acte universel
Quel est-il si ce n’est loi –
À soi relative.
Car à soi tout tient –
Et surtout la volonté
D’habiter l’ici.
Ou nul autre temps
Que celui de maintenant –
De gravité rare.
Les mots ne sont plus
Là où se clôt le poème –
Excepté le sens.
​
Jean-Michel TARTAYRE

LE TABLEAU
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Support d’un écrit –
Où se conjuguent les nombres
Avec les lettres.
Où s’éclaire le signe.
Tel un pan de mur
À la parole destiné
De même qu’à l’instruction.
Imposant de fait
Mais simple en sa forme –
Presque inaperçu
Si ce n’est quand il est sollicité. –
Ou que connaissance défend.
Suivant ainsi la ligne
D’un angle à l’autre –
Lettre ou chiffre. –
Par notre regard en son axe parallèle
Toujours inscrit.
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Jean-Michel TARTAYRE

Échappées des conduites souterraines
Les vapeurs sur l'asphalte
​
S'ouvrent par moments
Aux nuances céruléennes
De la pleine lune – rehaussées
​
Du passage dans les flaques
De cette femme en blue-jean.
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Jean-Michel TARTAYRE
Poème extrait d'Ombres Bleues,
aux éditions La Porte, 2017.

À LA FAVEUR DU POÈME
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Le Printemps s’annonce
Au rythme des fleurs premières –
Çà et là perçues.
Jour après jour suit
Le mécanisme des cycles –
Juste après l’hiver.
Il est dit que Mars
Dieu de la guerre l’invite –
À parler beaux jours.
C’est un grand palais
Qui en constitue le cadre –
Lumineux et froid.
Ensemble ils débattent
De l’art et des belles choses –
Que nature impose.
Face à face ils trônent
Dans le grand palais de Mars –
Soit au bleu séjour.
Nature sourit
À leur propos poétique. –
Adoubant l’idée.
C’est la vie nouvelle –
Dont il s’agit gravement
De se montrer digne.
C’est la vie nouvelle
Dont il s’agit d’augmenter –
La prégnance reine.
En ce grand palais –
Lieu du propos et des Muses –
À qui tout est dû.
​
Jean-Michel TARTAYRE

DYNAMIQUE
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L’enquête aboutit
Ou pas – fait des contingences
Et de la Fortune.
Elle va au-devant
Des faits et de leurs indices
À fin de justice.
L’enquêteur est seul –
Seul juge de son action
Pour le bien d’autrui.
Il sert par décret
L’autorité et la loi –
Concis en cela.
Pour que tout avance
Sans n'omettre rien de juste –
Vers la vérité.
Toujours intuitif
Et solide – par raison –
Il va sans le doute
D’une porte à l’autre –
Véhiculant son enquête –
Au mieux l’accomplir.
Aboutie ou pas
Elle est ce regard aigu –
Sur le bien posé.
Il en est l’agent –
Son obligé reconnu
Ou tu pour sa cause.
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Jean-Michel TARTAYRE

PROPOS SUR LE SENTIMENT DE LA NATURE
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Se proposer d’écrire un commentaire sur le sentiment de la nature c’est, je pense, le fait de se situer en tant qu’être humain existant au sein d’un ensemble auquel on doit, ou auquel il est dû : la nature. Nous sommes, je suis, partie(s) intégrante(s) de cet ensemble.
L’idée de ce sentiment vient de manière inévitable, en ce qui me concerne, des textes du mouvement romantique, un mouvement qui s’étend sur plus d’un siècle et, par conséquent, incontournable. Victor Hugo et, avant lui, Madame de Staël, Jean-Jacques Rousseau, François-René de Chateaubriand, célèbrent la nature comme lieu d’inspiration et d’épanouissement. La prégnance du sentiment de la nature dans les textes des auteurs romantiques découvre l’harmonie réelle de l’être humain avec son milieu et le respect qu’il lui voue : « Oh ! regardez le ciel ! » écrit Victor Hugo dans son célèbre poème « Soleils couchants », extrait des Feuilles d’automne. Le poète, par cette exclamation, dénote son admiration pour la nature, en l’occurrence au moment des couchers du Soleil. Le phénomène des saisons est également mis à l’honneur, celui de l’automne. Ainsi, l’écriture romantique réinvestit des thèmes chers aux auteurs de l’Antiquité ou aux auteurs japonais, créateurs du haïku, dont l’inspiration naît des phénomènes naturels : le climat, les saisons.
Le sentiment de la nature, pour cette raison, traduit une volonté de la part des auteurs qui le célèbrent, une volonté de défendre les beautés de notre environnement, de la planète Terre et l’ordre parfait des cycles observés. Aimer la nature est débord une marque de respect, ensuite et, par la raison de ce devoir, un signe d’entente avec soi-même, de respect envers soi-même.
Enfin, l’ordre du progrès est dépendant de l’ordre naturel et non pas le contraire. La nature est régulière, permanente et inclut le progrès dans sa marche, ses repos et ses mouvements. Aussi tout progrès doit-il tenir compte des critères proposés par la nature, car l’homme qui entend, s’entend d’abord et surtout avec la nature, sa nature. Au demeurant, selon la logique, la nature nous connaît mais nous ne la connaissons pas ou peu ; nous en avons le sentiment comme don de sa part. N’est-ce pas, a fortiori, nécessité de la respecter ? Proclus écrit : « Salut, Mère des Dieux, aux noms multiples, aux beaux enfants … »
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​
Jean-Michel TARTAYRE

CONFIANCE (II)
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Le racisme, c'est rien d'autre que de la peur et de l'ignorance.
​
Omar Sy
Par la raison que
La peur entraîne la peur –
À rien ne penser.
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Où croire suffit
À ne jamais s'encombrer –
D'images ni de mots.
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Jean-Michel TARTAYRE

JAZZWOMAN / JAZZMAN
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D’une émotion qui bute sauf la joie –
Je, gardant le cap sans dépassement,
Poursuis ma route contre le noroît
Et ne me fie qu’à l’instinct du moment.
Car bientôt j’accoste les rives blanches
De l’île nue, que n’enfreint pas l’orage –
Ou sûr en ma gouverne par les anches
Et leur cuivre – joue déjà sur la plage.
​
Par le bois et ses cordes, par la voix –
Je parviens aux rythmes des cocotiers
Qui dans ma composition font la loi –
Suivant par là même leurs sons côtiers.
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Jean-Michel TARTAYRE

UNE ÎLE
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Des pans d'une pierre
Se dresse la voie d'accès –
Aux rythmes des jours.
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Ou par le poème
Proposant une lecture –
Des monts et de l'eau.
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Chaque jour passant
Selon le décor reçu –
L'impression se grave.
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​
Jean-Michel TARTAYRE

LES IMPASSIBLES
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Certes gravissime
Est la joie des gens heureux –
Que je croise ici.
Ils sont dans les rues
Portant les cités splendides –
Aux nues de Midi
Ou bien à Minuit
Dans les azurs outremer –
Aimés en terrasse.
Ils gagnent les places
Et les balcons à dorures –
Pour dire l’été
Pour chanter l’hiver. –
Peu importe la saison –
Ils chantent l’amour.
Mais je les entends
Avec la sincérité –
D’un simple passant.
Et tous sont passants
Des cités qu’ils ont bâties –
Tel est leur honneur.
Respecter leur joie
S’avère bien nécessaire –
Pour bâtir comme eux.
Oui leur joie est grave
À l’image des montagnes –
Qui ne changent pas.
Jean-Michel TARTAYRE
DU GOÛT
Fort par tradition
Le goût est sens nécessaire –
Voire fin en soi.
​
Capteur des délices
Il sert la réalité –
Et les gastronomes.
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​
Jean-Michel TARTAYRE


À BORD
​
Par la voie du rail
Flottent les belles pensées –
Avant de se poser.
Se poser sur soi
Sur un travail à fournir –
Ou sur le poème.
À la Muse reine
Tandis que vacants encore –
Mais de l’idée proches
Nous nous laissons faire
Par le roulis grave et froid –
Elle nous apparaît.
Tout prend forme alors
Et selon tous les réglages –
Comme une écriture.
Nous allons bon train
Ou suivant l’ordre du rail –
Toujours droit devant.
Certains s’entretiennent
D’autres écrivent des vers –
D’autres autre chose.
Et tout file droit
Au rythme de la loco –
Choses et poème.
La destination
Vers laquelle nous voguons –
Peut être lointaine.
Mais en attendant
Rien n’interdit de bien faire –
Écrire ou penser.
Jean-Michel TARTAYRE

BÉTON ARMÉ
​
La structure est là
D’acier au béton mêlé –
Abritant du monde.
Du périphérique
Aux immeubles et aux ponts –
Elle est pensée.
Et mise in situ
Par les mains des ouvriers –
Dans mainte cité.
On en fait les bustes
Des reines et des princesses –
Des rois et des princes.
Et ce qui importe
C’est qu’elle draine autour d’elle –
Un esprit d’entente.
Un esprit de force
Qui inspire le respect –
Et la Liberté.
​
​
​
Jean-Michel TARTAYRE

BALLADE DE PRINTEMPS
​
Le ciel de printemps s’étend comme un drap
Au-dessus des toits, des arbres, des rues –
Un drap bleu et blanc telles sont les nues.
Nous nous promenons, il fait bon je crois.
La cité a ouvert ses portes au roi.
Il entre et par tous est aperçu –
Le Soleil roi qui apaise la vue
Et l’âme – je m’en souviens c’était toi.
La Muse m’accompagne sans émoi
Sur des rythmes sensiblement perçus –
Des mélodies et des airs connus.
Ainsi marchant – Elle, dictant mes pas.
​
​
Jean-Michel TARTAYRE

THE ROSE
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​
I live in my garden
So I decided that.
​
My garden is always green
And sometimes I sleep under trees
In the trade winds.
​
Bees are flying around flowers
And birds are singing.
​
It's always summer
Because the sky is blue
And my garden is green.
​
And all the days
I talk to my gardener.
​
​
​
​
​
​
Jean-Michel TARTAYRE

LE JOUEUR DE POKER
​
​
Je de la peur tue
Supprime les moindres signes –
Préférant les cartes.
​
Sans vraiment jouer
Mais plutôt me concentrant –
Sur chaque figure.
​
Ne tenant qu'aux chiffres
Et à leurs combinaisons –
Jamais je n'en sors.
​
​
​
​
​
Jean-Michel TARTAYRE

CIVILITÉ
​
En la matière il n’est pas de souci
Ce dans la mesure où nous travaillons
À parfaire le don de notre vie –
Ou à toujours penser où nous allons.
Soit nous faisons ce qu’il nous est dit
Des lois de nos civilisations.
Sur la pierre jurant que nul délit
Ni malveillance nous ne commettrons.
​
​
​
Jean-Michel TARTAYRE

LES ALPINISTES
​
À la paroi solidement plaqués
Et jamais ne détournant le regard,
Ils pratiquent l’ascension des sommets –
Sans doute aucun ou remettre à plus tard.
Ils sont à même la pierre accrochés
Comme des figures de Préhistoire –
Et par le ciel au-dessus aimés
Ils ont confiance et ferme est leur espoir.
​
​
​
Jean-Michel TARTAYRE

CHANTS DU PRINTEMPS
​
Un lit de ciel bleu
S’est installé sur la ville –
Beau jour de printemps.
Jour d’inspiration
Pour les amants de la vie –
Et tous les artistes.
Qu’il est bon de voir
Les gens heureux d’être ensemble –
Le printemps sourit.
Les gens du travail
Œuvrant pour le bien social –
Et l’éducation.
Les gens de confiance
Bâtisseurs de grands immeubles –
Ou des forêts belles.
Et leurs voix s’élèvent
Vers ce beau ciel de printemps –
À savoir leur joie.
Nous les entendons
Avec cette gravité –
Qui fonde l’espoir.
Ainsi tout renaît
Par nature et volonté –
Et non sous contrainte.
La vie va de soi
Et par la force des choses –
Cosmique et terrienne.
Un rythme d’amour
Résonne pour sa défense –
Juste et charitable.
​
​
Jean-Michel TARTAYRE

BELLE VIE
​
Certes l’accident
Admissible par nature –
Sans y demeurer.
Soit même en jouer
Tels ces grands metteurs en scène –
Qui l’ont bien cadré.
En jouer sans trop
Puisqu’il peut faire pleurer –
Mais juste l’admettre.
N’y jamais rester –
En faire une comédie
Qui va le résoudre.
Comme si le monde
Se résumait en BD –
Pour tous les enfants.
Certes l’accident
Dans un livre pour enfants –
Ou un bêtisier.
Car belle est la vie
Là est la réalité –
Rien n’y peut surseoir.
​
​
Jean-Michel TARTAYRE

D’APRÈS DÉMONSTRATION
Cela et pour cause
S’avère nécessité –
Pour moi de souscrire
En pleine confiance
Sans jamais y revenir –
Souscrire à vos mots.
Du sens proposé
Par chacun des arguments –
Il n’est pas d’erreur.
Les actes sont là
Ajoutant à ce propos –
Tout d’un seul tenant.
​
​
​
​
​
Jean-Michel TARTAYRE

BIENFAITS DE L’ART ET DE LA CULTURE
​
In memoriam Georg Wilhelm Friedrich Hegel
​
Je n’a pas raison
Elle seule consistant –
Dans ce qu’elle dit.
Je doit donc l’entendre
D’où l’intérêt de s’instruire –
En lisant des livres.
La lecture forme
Dans le silence et l’écoute –
Lisons des poèmes.
Lisons du théâtre
Des récits – des analyses –
Là où je s’instruit.
Aucun jeu de mots
Si ce n’est contre Narcisse –
Ou en sa faveur.
Ne jamais voir mal
Mais seule l’honnêteté –
Émanant de l’autre.
Les faits comme outil
Que raison privilégie –
Résolvent le je.
​
​
Jean-Michel TARTAYRE

LE MOT ÉCRIT
​
Du support le mot
Se dessine et par le sens –
Demeure en l’état.
Il advient au jour
Du monde informationnel –
Tenant lieu de signe.
Fait de volonté
Il est au-delà du je –
Porté par la vie.
C’est bien par raison
Qu’il s’inscrit dans le langage –
Et sert le discours.
Que serait un monde
Sans mots ni discours sensés –
Si ce n’est d’ego.
Le mot ou la clef
Entre autres de la sagesse –
Qui nous lie à l’autre.
Enfin c’est un choix
Comme on choisit un outil –
Étayant raison.
Tels ces frontispices
Posant les justes valeurs –
De la société.
​
​
​
Jean-Michel TARTAYRE

PROPOS SUR LA POÉSIE
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Qu’est-ce que la poésie ? Étymologiquement, il s’agit d’un acte de création ; poiêsis signifiant création. Le dictionnaire Le Petit Robert donne une acception, entre autres, mais en premier lieu, Art du langage, visant à exprimer ou à suggérer par le rythme [surtout le vers], l’harmonie et l’image.
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D’un point de vue écrit, la poésie se définit ou s’établit par des textes appelés poèmes (poien). Elle est, de ce fait, un moyen de penser des thèmes selon un rythme qui peut être versifié ou non. Un rythme qui ne peut se dissocier de l’image, dont les figures de style demeurent les outils. Écrire un poème nécessite de dire musicalement donc, d’après un motif d’inspiration. Écrire un poème est, je pense, un don que l’on se propose de faire et il s’inscrit dans une recherche rythmique.
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D’un point de vue oral, la poésie rejoint le théâtre, dans la mesure où la voix est essentielle, le théâtre et la chanson, mais peut-on différencier la chanson du poème ? Ou même la poésie du théâtre ? Cette dimension orale est unificatrice et résout, tout au moins en partie et en l’occurrence, la problématique du genre. On peut penser que les ressources de l’art dramatique, de la chanson, de la poésie écrite, servent le poème dit. Par extension, nombreux sont les textes et pas seulement de théâtre ou de chanson, dont la mise en voix va ouvrir le sens sur sa dimension poétique. Dans son chef-d’œuvre intitulé L’OEuvre ouverte, Umberto Eco parle d’un moment important, essentiel même, que maints ouvrages narratifs, comptant parmi les plus grands chefs-d’œuvre de la littérature, proposent. Ces ouvrages ne sont de fait pas des pièces de théâtre ou des chansons ou des poèmes, ce sont des romans.
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Enfin, la dimension créative, si on considère la poésie d’après son étymon, est partout, dans tous les arts, tous les métiers. Un plat de gastronomie est à lui seul un poème. Un mannequin qui défile ou pose, est un poème. La prestation télévisuelle ou cinématographique, est poétique. Tous les grands artistes sont des poètes, de très grands poètes. C’est là, je crois, la magie du poème, à savoir la suggestion, mais cette assertion n’est pas de moi, elle a été dite par les grands poètes précisément et continue à se pratiquer avec bonheur partout dans le monde et l’univers de l’art. Poésie ou suggestion – ainsi Homère, Lao Tseu, Rûmî, Victor Hugo, Sarah Bernhardt, Vincent Van Gogh, Maria Callas, Marguerite Duras, Charlie Parker, Andrée Chedid, Pelé, Louis de Funès, Woody Allen, Barbara Hendricks, Sir Gareth Owen Edwards, Yves Rénier, Catherine Deneuve, Patrick Sébastien, Alain Souchon, Laurent Voulzy, Richard Bohringer, Whitney Houston, Usain Bolt, Fabien Marsaud, Lionel Messi, Thomas Pesquet, etc. Combien de poètes ? Combien de noms encore ? La liste est grandiose et majestueuse, à leur mesure.
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Jean-Michel TARTAYRE

LE SCULPTEUR ET LA MUSE
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– Rappelez-moi votre âge ?
– ...
– Vous ne vous souvenez pas de votre âge ?
– ...
– Monsieur ?
– Cinquante ans Madame.
– Bien. Par quoi voulez-vous commencer ?
– Je n’en ai aucune idée.
– Le motif de votre visite peut-être.
– Oui Madame, je suis venu par indigence.
– Indigence dites-vous. Qu’entendez-vous par là ?
– Je n’ai plus d’inspiration.
– Alors je vais poser.
– Oh merci Madame. Je vais donc pouvoir.
– Pouvoir ?
– Vous statufier.
– Faites Monsieur, faites. Si cela vous rend heureux.
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Deux heures passent dans un grand silence. L’homme soupire.
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– Merci Madame.
– Il n’y a pas de quoi. Je peux voir ?
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La Muse s’approche de la statue et regarde.
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– Je m’y retrouve plus ou moins. À poursuivre néanmoins.
– Oui Madame, je reviendrai.
– Le rythme y est. Mais poursuivez, il y a encore trop d’empressement dans l’expression de l’émotion.
– Je vous promets.
– Eh bien à demain. J’attends de la maîtrise.
– Il est vrai, la vôtre est parfaite.
– Repassez.
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Jean-Michel TARTAYRE

ENTRE-SOI
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Un couple, dans un salon. L'homme se regarde dans le miroir. Il dit :
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– Je ne comprends pas.
– Quoi donc ?
– Je ne comprends pas ça.
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Il montre son reflet dans le miroir.
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– Mais c'est normal chéri.
– Pourquoi ?
– Il n'y a rien à comprendre. Tu es très beau.
– Merci, je t'embrasse. Écoute, heureusement que tu es là.
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Ils s'embrassent. Elle dit :
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– Je t'en prie. Parfois, on a du mal à se comprendre.
– Oui, ici, me heurtant à moi-même.
– Sans doute, car tu as du mal à t'accepter aujourd'hui ou que tu auras mal entendu ce que j'ai pu dire, au téléphone tout à l'heure, par exemple, je ne sais.
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Un moment de silence. Il dit :
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– Il a suffit d'un mot.
– Lequel ?
– Ça, précisément.
– Je devais parler du pot de fleurs ou de la machine à laver qu'il nous faut changer. Ne le sais-tu pas ?
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Un moment de silence. Il répond :
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– Oui, la machine à laver.
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Un long silence se passe. Il s'apprête à sortir.
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– Où vas-tu ?
– Faire faire un devis pour la prochaine.
– Bien.
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Jean-Michel TARTAYRE
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ENTRAÎNEMENT
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On dépend ne t'arrête pas roule roule
Ne pense pas agis on dépend
T'as pas les mots roule laisse les mots
Et puis qu'importe les mots touche pas aux mots
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Quitte-toi on dépend tu hésites t'es trop lent
Vois autour de toi tout roule pour chacun pour toi pour tous
Quitte-toi on dépend ne t'arrête pas roule
Garde garde garde-toi tu réfléchis trop
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Gauche droite gauche ta garde attention trop lourd
Avance n'hésite pas right va arrache-toi
Ton pied là droit devant garde fais gaffe ça envoie
Direct crochet droit gauche recule garde
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Envoie vas-y ta garde touche envoie
Uppercut OK bien joué il l'a bien joué
Merci gars bien joué je renvoie bien joué
J'suis là j'suis là je quitte pas je quitte pas
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On dépend ne t'arrête pas roule roule
Tu penses trop ferme-la c'est bon j'envoie
C'est OK c'est right c'est pas mal
OK. – Je te salue, merci gars.
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Jean-Michel TARTAYRE

NOUS
Dans ce sens je pars
Et ce sans me retourner –
Poursuivant ici.
Poursuivant la quête
Certes pour un beau bouquet –
Qu’ici je vous tends.
C’est sans confusion
Que les fleurs sont réunies –
Chacune est pensée.
Le chemin est droit
Menant où – je ne sais pas
Si ce n’est vers nous.
Ainsi de l’avion
Qui dans le ciel se dirige –
Jamais ne m’écarte
De ma trajectoire
Soit toujours dans la certitude –
Que je ne sais rien.
Par-delà le doute
Et la compromission –
Que nous ignorons.
Ensemble allons-nous
Ensemble vers les beaux jours –
Où je passe à nous.
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Jean-Michel TARTAYRE

BALLAST ET COQUELICOTS
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Je longe la voie ferrée
En grande compagnie
Soit de mes rêves sacrés –
Que l’enfance a nourris.
Telles éparses ces fleurs
Plantées sur le ballast
Mêlant au rail leurs lueurs –
Et au roc comme un faste
Qu’en tout point des yeux j’absorbe
Ou sans m’épargner rien
De leurs chants tournés vers l’orbe
Solaire – qui les tient.
Qui les tient ces fleurs rêveuses
Comme moi mon enfance
Le long du rail en vareuse –
Fort de mon innocence.
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Jean-Michel TARTAYRE
ESPÉRANCE
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Les beaux jours viendront après les moins beaux
Et ce d’après des lois incontestables
Établies de nature par les tables –
Des sages prévoyant la fin des maux.
En quoi il demeure argument faux
Le fait de langue jugeant incapables
Ceux qui s’efforcent de se rendre aimables
À la porte des idées – contre l’ego.
Les beaux jours viendront après les moins beaux
Comme une renaissance formidable
Dont l’humaine condition est capable
Seule – et face à tout mauvais jeu de mots.
En quoi il demeure argument faux
De par sa conclusion indémontrable
Celui qui rend le discours improbable –
À savoir de cartes faire un château.
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Jean-Michel TARTAYRE


GULF STREAM
Et si nécessaire
En somme – et pour l’équilibre
De notre planète.
Ce don de nature
Confère aux saisons leur rythme –
Ses couleurs au ciel.
Vrai il interpelle –
Ainsi qu’une rhapsodie
Qui viendrait de loin.
Loin comme l’enfance
Qui toujours revient vers nous –
Magique et très grave.
Jean-Michel TARTAYRE
LES JUGES
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Contre le mur appuyés
Nous passons le temps là
Tranquilles – à palabrer
De tout de rien de ça
D’ici ceci cela quoi
Nous échangeons en fait
Et non pas chacun pour soi –
Mais autour des idées.
Les mots vont en liberté
Dans un esprit de joie
Esprit de fraternité
D’égalité – par droit.
Femmes et hommes de loi
À la pause-café
Certains fument d’autres pas –
Unis par l’amitié.
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Jean-Michel TARTAYRE


TYTO ALBA
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Tel un personnage de Walt Disney
L’oiseau de nuit s’envole et disparaît.
Ses grandes ailes blanches étendues
Le portent vite par d’étranges nues.
Sans doute fond-il déjà sur sa proie
Ainsi que l’éclair dans l’ombre foudroie.
Il va dans l’air d’un regard affûté
Ce nyctalope froid et redouté.
Sans jamais modifier sa trajectoire
Se rue – par instinct et de mémoire.
Véhiculant à lui seul la magie
Du mystère et des ordres de la vie.
Jean-Michel TARTAYRE