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PUBLICATIONS XXIV

Poèmes

Words are the children of reason and, therefore, can't explain it. They really can't translate feeling because they're not part of it. That's why it bugs me when people try to analyze jazz as an intellectual theorem. It's not. It's feeling.

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                                                              Bill Evans

Trompette
Coral Reef Island

À LA DAME ARTISTE

 

             Ne s’opposant en rien à la rythmique. Les variations demeurent notes et couleurs. De cette pétulance observable par la lumière constante qu’elles offrent, transcrire selon un mode relatif à l’écriture de l’épopée, du poème, du conte. Car c’est avant tout un chant, de pure joie ou bien d’enthousiasme, ainsi que nature le détermine. Au-devant des rythmes, confortée par leurs phrases aériennes, la marche de la plume se remarque telle une proue à la mer, va.

        Et ne se laissant porter qu’aux mouvements, mais non sans une considération de la part de l’auteure pour les limites du sens qu’ils proposent, soit de cette figure qu’il semble juste de comparer à la rose des vents. De fait, l’orientation dépendra de tels points axiaux autour desquels s’organisera précisément telle figure, n’en connaissant pas au préalable le dessin, si ce n’est une attente.

           La marche de la plume est un envol que fonde l’instinct précieux de notre liberté, un envol de conscience. Tout vocable enrichissant le dessin lors peut se concevoir comme un accent entendu au vol de mainte mélodie puis que la plume pose, voguant dessus la page. Se distinguera le sens de pareil ensemble, qui sera celui de l’orientation impulsée. – La mélodie, les variations d’un air. Quelle que soit la figure, il en sera l’inspirateur ; par conséquent, le suprême fait de la Muse.

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CADRE DU SOUVENIR

 

      Des brumes levées dans l’air rendent au ciel et à la terre une distance suffisante au regard de l’artiste. On pourrait croire à une cité lointaine qui donne aux collines les formes régulières d’un passé prégnant où ne cristallise qu’un paysage de contes merveilleux.

      Cependant tout demeure limpide dans ce regard. Le sens se détermine autour, celui d’un portrait. Ainsi décor et dame s’harmonisent à la perfection sitôt qu’on le voit. Une rencontre éclairante dont la lumière diffuse produit le bien-être. S’agissant des proportions, égales, elles confèrent à ce bien-être une constante d’équilibre.

        Le sentiment demeure de la vision d’un chef-d’œuvre et ravie. La réalité, picturale, s’impose comme un beau rêve. Un tableau suscitant intérêts et critiques qui peuvent inviter le spectateur. L’impression participera du souvenir. Ensemble, le calme et la disponibilité des sens se conjugueront à ce passage.

 

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UNE DEMI-SECONDE

 

           L’accord et la voix. La voix fixant la note, simultanément la corde vibrante, électrique, une destination vers les aigus, une cime à la vérité. Tout ensemble la constante, la fréquence, quoique soumise à quelques variations. On pense à un envol. L’horizon se dessinera au-delà, certainement une chaîne de montagnes au milieu de l’océan. Il pleut soudain.

            Trois sons suffisent au commencement, qui situent le cadre spatio-temporel ; une heure incertaine sur l’océan, qui n’inquiétera pas néanmoins l’équipage. On s’en remet à la parole du capitaine, soit l’accord et la voix. Larguées les amarres, l’embarcation s’éloignera pour l’île, ses plages de silence. Départ sous la pluie, au rythme de laquelle se réalise tout accord. C’est devant, c’est au-devant de l’île, nous renseigne la vigie. Nous passerons d’abord par la brume, les climats à contretemps ; puis, par le fait d’une embellie découvrant les nouveaux rythmes du paysage, le leitmotiv du navire s’harmonisera à la vision. Nous sommes déjà loin.

                Il s’agit bien d’un départ orchestral dont la réalité surprend. Cuivres, cordes et percussions en sont les effets indéniables. S’y joignant la voix augmente l’amplitude, l’étendue du décor, de l’aventure. La magnificence des palais telle, dictant le cap, percussions, cuivres et cordes avec grâce la transportent, nous transportent. Elle sait l’île lointaine, le trésor. Et du trajet leur ayant jadis délivré la cartographie, équipage, capitaine, jubilent à l’égard du temps et de l’espace.

 

 

 

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LIBERTÉ VERS

 

        D’un référent sur lequel la plume va portant le sens, tel poème. Ainsi du thème, par exemple le ciel, couvert ce jour, où l’auteur entreprend un envol. Il écrit. Et confiant à la plume ce plaisir, son plaisir somme toute, de conférer au texte son dû poétique, suit son mouvement ; aussi parce que l’inspire la plume, sans doute au regard du ciel.

 

          – Dirait-on pas que c’est elle qui commande tout mouvement sur la page ?

       – Devenue elle-même référent associé à celui du ciel, oui d’ailes, et se prononçant en sa faveur, semble voler parmi les nuages, telle se fondant sur les rythmes de leur avancée.  

           – Elle disparaît.

 

         Lors réapparaissant, à l’instar de ces vapeurs de l’air, comme rejointe par ses origines de battements d’ailes, la plume procède sur le mode de la chorégraphie. L’auteur, qui y souscrit, se laisse mener. Il en ressort des figures, des trajectoires senties dans le cadre très strict de la mesure imposée : un poème. Lequel pourrait être mis en vers et, selon le passage de la plume à tel mouvement aérien, voici :

 

             D’un tel confort où mon envol se réalise,

             L’auteur de ces vers s’accommode et mes idées

             Toutes de joie – car jamais il ne me méprise,

             Ne s’entendent que pour leurs vœux d’être guidées.

 

          Quelques vers, – un quatrain, un exemple, qui devaient entrer au titre de composantes du référent : tel poème, ciel et plume, tout un.  Il écrit. Soit des idées que la plume dispose, il en observe l’ordre. Donc, aucun mot ne heurte, par l’attendu.

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OPUS

     

            Un abandon considérable à la beauté et n’en connaissant que ce qu’elle voit. Telle observant le ciel où passent les avions, sise à la fenêtre, elle va écrire. Un chant l’inspira, qu’on n’entendait pas ; mais de voir s’envoler l’oiseau en silence au clair de lune, un chant imaginé à ce départ dans les airs que sur la page elle transcrira, selon un alphabet maîtrisé. Il s’agira d’une partition.

             Quelques notes jouées d’abord sur son piano cher donneront sans doute le la.  Lors commencera l’aventure qu’elle nous donnera à entendre plus tard, toute de signes musicaux. La diva et l’étoile s’associeront à son jeu, excellemment sur les grandes scènes. Des phrases qu’elles dessineront à elles trois, lumineuses s’il en est. On les écoutera autant qu’on les admirera. La scène sera la partition ouverte dont jaillira l’or significatif, signes d’or elles-mêmes. Des rythmes certes, transcendés jusqu’au silence. On jugera de la figure proposée. Quelques mots, des pleurs et des bravos.

           Elle transcrira selon un alphabet maîtrisé sa partition et chacun des signes sera une fleur, dont l’essence parfaitement combinée à l’ensemble transportera, amplifiant le son de fragrances où se joignent les paysages d’enfance. Puis, de la page au clavier, s’exécutant une praxis, une harmonie juste, elle distinguera le ton et sa durée. Elle écrira pour la voix, elle écrira pour la danse. Dans la perspective du silence, des notes comme les étoiles du firmament.  

 

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RAISON D’UN PAYSAGE

 

          Se savoir libre dans les limites de la raison oblige, soit une reconnaissance manifeste à l’égard de soi-même qu’il n’est certainement pas inutile de dire ou d’écrire. Un bien-être dont on profite grâce à la mise en mots d’un paysage rhétorique. Où poésie peut augmenter la prégnance du fait de ses rythmes, de ses figures. La volonté de mettre en avant les idées ayant pour support la structure de tel type de discours, ajoutant à l’ordre de la syntaxe celui du sentiment afin de servir le motif.

         Une épreuve dont l’objet traitant le motif est la performance d’un style. Soutenir par exemple que la planète Terre est le grand bienfait. Le discours va comme va l’embarcation d’un observateur du ciel et de la mer, aux mouvements de l’eau, ses fluctuations, ses couleurs, tout aussi variées que celle du ciel. Un discours comme un tableau où on lira l’animation d’un décor inspirant auquel l’observateur accorde la primauté.

         Au-devant de l’horizon, il vogue, étayé par l’argument, l’exemple d’un bien nécessaire, vital. Toute figure associée au décor portera l’harmonie du ciel et de l’eau selon le mode du chant. Sans penser. Mais suivre le cap d’une écriture évocatrice s’organisant autour du motif. D’une syntaxe nourrie au paysage ainsi traité, comme le poisson nourrit, l’observateur pourra dès lors, approchant l’horizon sans l’atteindre, voir l’embarcation accoster dans la paix attendue, l’auteur à sa péroraison. 

 

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DIMANCHE DES BORDS DE MER

 

           Respirant à la falaise, la mer. De l’air inspiré naîtra un écrit d’une chaise où l’on s’est assis, dominant. Tel panorama qui semble infini de là, une non négligeable hauteur depuis laquelle le ciel se donne à voir comme appuyé contre l’eau. C’est au loin, bleu azur. Le vers serait approprié en l’occurrence, soit :

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                            À ce plafond de marbre, songeant à des temples,

                            La plume aura vocation à dédier ces vers

                            Qu’un regard posé au loin, grâce aux effets amples

                            Perçus, inspira en son envol pour les mers.

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         Libre de poser les mots selon, sans autre contrainte que soi devant l’étendue. Libre du regard qu’invitèrent les beautés marines, l’air azur. Aux origines tenu, un écrit, ou sans se rendre au-delà du site, falaise et mer dessous le plafond céleste, la plume suivant l’impression saura le rythme, la figure. Libre de s’accorder avec le ciel pour lui rendre hommage, pensé dûment. De pareille impression panoramique, la plume se confondant avec le regard dans la transparence ainsi définie, un écrit, simple figure au demeurant, mais par cette aérienne teneur de la plume, du regard, toute orientée vers le motif perçu.

 

 

 

 

 

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POÈME DES ABEILLES ET DE LA RUCHE

 

            Ce qui nous rend aujourd’hui compte de la beauté des choses, une rose. La regarder suffit. Aux senteurs de printemps s’y mêlant, ce parfum qui émane de la corolle nous tient à distance, respectueuses, attendu que le Soleil, la pluie, l’air, y veillent ; attendu que nous en sommes les garantes, outre les dômes du palais dans les jardins duquel elle paraît. Au-delà nous passons afin d’aller à la rencontre du lilas ; ici à nouveau un travail est à réaliser, puisque étant guidées par les senteurs et toujours à distance, nous œuvrons au maintien de l’ordre.

        Plus loin, il s’agit de tel ensemble harmonique, les violettes. Leur tourbillon d’essences nous conduit à l’extrême vigilance d’en préserver les ressources. De même, tenant sur notre corps, telle l’enveloppe, les poussières d’or que chacune nous aura offerte, nous irons aux lys, enfin aux orchidées.

             Le vol aura duré une partie du jour, à échéance de quoi nous, gagnant le palais et sises à nos fonctions respectives, établirons les comptes au vu de la récolte, son économie. Ainsi du lendemain, qui saura décider du temps et du chemin quant aux dahlias, aux primevères, au muguet. Puis de revenir sur les trésors d’aujourd’hui dont roses, lilas, violettes, lys et orchidées nous ordonnent de garder les portes, le transport. Nous, honorées gardiennes, et nous sacrifiant au palais, à ses jardins. – À la vie.

 

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UNE BALLADE EXOTIQUE

 

        Selon le mouvement des mers, une syntaxe, maint phrasé rejoints sitôt par la figure du bouquet floral, qu’on offrira, en l’occurrence à la compositrice. Où s’animent les notes qu’elle dirige s’épanchent les horizons d’îles, les voix végétales, les montagnes au-dessus des plages. C’est un cacatoès qui chante, l’oiseau-lyre dont l’envol présente à l’air un hommage aux signes repris par des danses de fleurs et de tambours.

       La joie s’organise autour et les villes en récoltent les fruits : il pleut des absolus d’Orient. Les végétaux y pourvoient. Le phénomène s’augmente des chromatismes bleus que fonde le cyan. De fait, la compositrice proposa une musique relative aux notes de durées diverses mais par les mouvements des mers inspirée, considéra l’amplitude ou la gamme du végétal fondue à celle des horizons d’îles. – Il y aura un concert sur la plage.

       Le sens évoqué est une invitation à la mesure du don, par conséquent inestimable, un paysage idéal à vivre. On se rend à la voie des airs. Une mélodie autour de quoi s’exécutent les variations. Nonobstant la distance. De la même façon cette écriture à l’adresse de l’artiste musicienne, en guise de bouquet floral, que la plume assortit, gratifiant l’impression réelle. – Il y aura un concert sur la plage. L’admiration portée pourra enfin établir des correspondances entre le jasmin, la rose de Damas et la fleur d’oranger.

 

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LES SOIRS, LES HYMNES

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       C’est une plaine verte à laquelle le ciel se joint par des pluies régulières, drues, irriguant. Nous y respirons comme aux origines. Ô ciel, qu’il pleuve encore, qu’il pleuve toujours, à voir les grandes fleurs, la prairie. Tout homme y est sage musicien, sage cultivateur. Il est l’homme de la pluie, l’homme priant le ciel, dur au travail du sol, qui anoblit le sol. Les tâches sont nombreuses, nécessaires, en conséquence de quoi les soirs on chante la journée accomplie et tout est ainsi qu’il devait être.

         Demain ? On sera à la tâche, ainsi qu’il doit être. Le ciel versera l’eau sur les champs, les forêts. Puisque la Terre est un palais, le sol nourrira les dômes et les trônes révélés entre ces murs de pierreries, d’or, au pied des piliers de marbre. Aux pluies régulières, aux vents venus de la mer, la déesse le recommandant est présente aux chants, à leur écriture, à leur musique. Tout soir est béni. Lors, les puits se remplissent, les grandes fleurs poussent au sol, sur les arbres verts ; les prairies s’étendent jusqu’aux montagnes, recouvrent au comble du verdoiement les vallées.

          Les nuages dansent, femmes et hommes dansent. La déesse des champs et des récoltes sait les besoins d’eau, invite et reçoit au palais la beauté exclusive du jasmin et de la rose dont en ses jardins la femme et l’homme s’harmonisent aux fragrances. Ô sublimes les soirs ne s’avèrent-ils pas quand, augmenté des notes de senteurs et de la musique, le palais n’est que rythmes célestes ? On dit : « Regardez ! La déesse ouvre le bal ! » Lors toute musique venant est l’essence des floralies que les chœurs, les cours, génèrent du regard ou de la voix.

 

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EN REGARDANT LE CIEL

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          Par l’écriture et ce qu’elle donne à lire, voici, un ciel de printemps, dont la pureté peut inspirer notre regard sur soi, sur les merveilles de la Terre, de l’Univers. Tenu ainsi au motif comme à une déesse protectrice, je respire. Il est vrai, ce ciel invite à l’envol. Nous y sommes sitôt qu’on le considère, par les nuages, en haute altitude, à parcourir des régions. Où l’on se tait devant l’horizon et le panorama par le seul souci d’observer la bonne trajectoire, une entente collective, ensemble aux régions cyan.

        Au-dessus des mers, la marche aérienne se veut gardant un palais. En d’autres termes, gardiens d’un tel palais nous nous glorifions d’être, fait honorable que nous estimons à sa juste mesure, soit le don. Néanmoins vigilants et présents sur tous les fronts préventifs, où les enthousiasmes de l’azur demeurent. On y croira.

          Donc voguant comme sur un grand fleuve, nous accosterons aux rivages de paix sans autre objet que le degré optimal d’une écriture autour de ce ciel printanier, au matin, vers lequel héliotropes, pétunias ou camélias élèvent leurs parfums. Ce sera un retour tranquille, nous aurons retenu les zones considérables de l’air que nous parcourons encore, peut-être par plaisir d’y voguer encore. Là se réalisent les reconnaissances et les grands horizons. Quelque jour, nous irons aux astres. Quittant lors les degrés de gravitation, nous serons aux luminaires éclairant le palais. Ainsi soit ce que donne à lire un ciel de printemps ce jour quand, de l’envol et des idées qu’il organisa, nous revenons, de fait assortis des fragrances.   

 

 

 

 

 

PAROLE ENTENDUE PRÈS D’UN RUCHER

 

             D’une volonté tenace à l’égard du bonheur, du respect des choses, selon l’ordre naturel, nous œuvrons à la campagne, parmi les champs de fleurs, les prés aux vaches, les forêts grandes, très verdoyantes. Nous œuvrons à la respiration du monde, privilégiant la bonne qualité de l’air, de l’eau. Nous servons le nectar et l’ambroisie à la table. Ce faisant, nommées près la Cour des Fleurs. Le Soleil, la pluie, la neige sont nos adjuvants dans chacune de nos réalisations. 

         Des palais nous furent réservés au commencement. Notre existence s’organise autour, par devoir, par nature. L’air nous enjoint de les servir en faits et gestes relatifs à la récolte. Impérieuse est toute journée. La vigilance de rigueur ne nous permet jamais de suivre d’autres harmoniques que celles des vents, au gré de leurs transports affleurant telle orchidée, tel dahlia, tel ensemble de myosotis, telle arborescence de roses.

        Fidèles à l’œuvre non imaginaire qui nous conditionne, les fleurs participent essentiellement à la lecture qui en sera faite par les familles, tout amateur, tout expert ; en l’occurrence, le miel. De ce trésor qui est le nôtre, seul l’expert en détient une part. Le secret est ailleurs, nul ne le connaît. Il est bon d’observer les jardins simplement. Quant au poème, à ses chromatismes, à ses harmoniques, il demeure un acte d’humilité que nous octroyâmes quelque jour où il pleuvait à la personne heureuse que notre travail inspire, au jardin de laquelle nous nous rendons, informée à juste titre de la raison et du sens.

 

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UN MOMENT D’ÉVASION

 

          Une conduite grand tourisme recommandable aux visiteurs du site promu pour la qualité de l’air, les vastitudes du décor. On s’y rend en famille, gravissant les parois géantes, surtout du regard. D’autres gens, qualifiés de grimpeurs et pour cause, ajoutent là leurs performances dont, à les voir, on ne se gratifiera qu’un moment le long du parcours ascensionnel, sinon à aiguiser le regard au moyen d’outils de précision pour les suivre jusqu’au sommet, longue vue ou jumelles, tant la disproportion demeure entre maint acteur d’un tel exploit et la taille du roc.

         Quoi qu’il en soit, le spectacle interroge en vertu de la hauteur considérable où se situe le point à son degré, donnant à juger à la fois de l’angle que propose la jonction des deux axes et de la prouesse révélée au regard du point bientôt ou déjà passé, à savoir le surplomb, donc sis au-delà de la verticalité, forme granitique au seuil dudit sommet.

            Tout un, pierre et hommes, on dira qu’ils marchaient à la verticale comme on se promène. On poursuivra la visite à bord de la conduite grand tourisme recommandable à des fins de sensations glorieuses qu’il est bon d’éprouver en vacances, soit au dépaysement relatives. À la satisfaction de l’endroit signifié par ces quelques mots, le ciel présent en sa majesté, vers lequel s’oriente le relief et, du fait de son étendue, transportant de nouveaux horizons, associe parfois le désir de continuer la route. On pourra songer ensuite à la mer. On ira jusqu’à la mer.  

 

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LOISIR AÉRIEN

 

         Boire aux ombres bleues que font les nuages à certains degrés de leur hauteur dans le ciel et selon l’angle de telle courbure adoptée aux mouvements divers. Les nuances lisibles à la clarté significative de la belle saison ajoutent à la sensation de fraîcheur que l’étendue céleste, où cristallisent les notes turquoise et marines, propose au regard concentré derrière une fenêtre, dont l’objet est l’envol. On patientera encore quelques minutes, jusqu’à l’ordre.

           Cette fenêtre, le hublot de fait, arrivera au degré stationnaire de l’altitude sept mille. Puis on ira aux espaces, comme on plonge dans la mer. Un sac sur le dos, un autre, ventral, loin en cela de négliger de la gravitation les lois. Ensemble on ira, de raison. L’expérience mise en image sollicitera les amateurs. Voler tel l’oiseau. Quant à l’ordre à transmettre, il s’inscrit maintenant à rebours, d’après le décompte que donne la voix de l’instance du bord. Soudain l’air.

           Et le confort se réalise dans une sorte d’épaisseur du ciel où, passant les nuages, se lit la nature en sa splendeur, à tous les degrés de la descente, mais à la manière d’un vol planant. À croire un mode de surfing sur les reliefs aériens, dont les rythmes vont aux fragrances qui comblent les marbres des palais. On y respire la joie accomplie, cet apanage artistique transmis par tout chef-d’œuvre. La trajectoire sera horizontale quelquefois. Ce jusqu’au point terrestre auquel, ayant orienté la voile parachute et en tant que cap organisant la voltige de même que l’approche, nous accosterons harmonieusement ; ensemble.

 

 

 

 

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DÉESSE AU BOUQUET DE JASMIN

 

           On dira « Elle m’envole ». Il n’est pas anodin d’en considérer les effets sur notre vision des choses, savoir la reconnaître comme l’embellie réelle du jour, quel que soit le climat. Elle éclaire naturellement aux nuances du ciel, dont la lumière bleue se réalise dans la mer et sur le roc. Assise, un bouquet à la main, elle inspire la quiétude silencieuse dans le cadre d’une marche en avant qui, sollicitant le regard musical, suggère du temps passé l’image d’un accomplissement indéniable, la raison pour laquelle on peut la voir à ce degré suprême qui lui fut réservé par la grâce.

          Entourée des embruns de l’air marin que l’on rencontrera sur le littoral, elle participe de l’idéal des chefs-d’œuvre et l’orchestre. Il y aura les essors du parfum à l’eau tombée des pluies. Ce bouquet qu’elle présente à l’attention s’harmonise au bonheur, non seulement chromatique mais aussi sculptural, dont rend compte le dessin. Y associant la couleur, l’artiste la voulut céleste.

          L’ensemble sert les sens à la sublime nature qui les recompose selon, de fait jusqu’à unir le motif floral au modèle féminin, le bouquet accompagnant la déesse à ses domaines d’excellence, la déesse portant le bouquet aux capiteuses essences d’après quoi maint créateur réalise les flacons les plus beaux. Un regard aura suffi, distance oblige. Lors on poursuivra la visite sous la protection de l’idée telle l’effigie d’Elle, songeant au paysage perçu, fort du paysage, mû par l’impression agréable du choix et de ses couleurs et n’en étant jamais revenu. Du poème à saisir, où cristallisent ces signes, le concept pourra enfin éclore, attendu le passage, même d’une temporalité aléatoire, devant pareil cadre, inévitable par sa prégnance, dont l’effet s’avéra l’enchantement au seuil.

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                                                                            Jean-Michel TARTAYRE

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