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Hollywood

PROPOS SUR LE STYLE

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                                                                                    à mes professeurs

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Il demeure une question grave relevant des domaines artistique, scientifique et littéraire, mais plus précisément de l'art pratiqué dans chaque métier : la question du style.

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Le style est, selon les spécialistes, associé à un objet antique : le stylet, poinçon ou poignard destiné à graver sur maint support, tablette de cire, plaques de métal, de pierre ou de bois, une écriture – qu’elle soit narrative, poétique, historique, mathématique ou architecturale.

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Les Anciens utilisaient cet objet pour exprimer leur pensée.

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Le vocable style hérite de la fonction de cet objet qui est de dire ou, plus généralement, d'exprimer.

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L’unicité de cet objet fait référence à l’empreinte qu’il laisse, de manière directe et spontanément. Celle ou celui qui utilise cet objet est une auteure, une créatrice, un auteur, un créateur. Sa pensée se grave grâce à l’utilité de cet objet. Ainsi, le support devient mémoire d’une époque, d’un moment dans la vie de la créatrice et du créateur. L’écriture, comme mouvement naturel, est naturellement adaptée au support. Le stylet sert d’outil et de lien.

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La parole prend forme unique à la fois selon le support et selon l’expression de la pensée. La rigueur fonde les caractéristiques de cette écriture par le support, toujours solide, mais également par l’inspiration convoquée : un fait d’actualité, un événement historique, une question d’ordre émotionnel, un pari. Un style prend forme de la sorte, que l’unicité, là encore, détermine. Unicité ou ipséité, par la raison qu’il s’agit de l’œuvre, de la mise en œuvre, d’une personne, un opus. Style ou édifice sont dès lors synonymes. Le terme péristyle par exemple justifie que l'acte de production ou d'expression est intrinsèquement lié à la réalité architecturale.

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Le style est donc la marque d’une expression qui se distingue d’une autre. Il concerne tous les arts. Ce dans la mesure où tout artiste utilise un instrument pour produire un discours, un langage.

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La musicienne, le musicien, l'écrivaine, l'écrivain, la ou le mannequin, le mécanicien, l'assistante ou l'assistant du service social / éducatif, la danseuse, le danseur, le cuisinier, le sculpteur, le médecin, l'infirmière ou l'infirmier, le biologiste, le vétérinaire, le géomètre, la ou le photographe, la ou le métallurgiste, le professeur, le philosophe, l'analyste, la banquière ou le banquier, l'horloger, l'orfèvre, le peintre, le magistrat, l'opticien, la ou le commerçant(e), la ou le bibliothécaire, l'éditrice ou l'éditeur, la ou le journaliste, l’électricien, le maçon, l'agricultrice ou l'agriculteur, le plombier, le sapeur-pompier, la comédienne, le comédien, le réalisateur, le chauffeur, la ou le pilote, le cheminot, l’athlète, l'ingénieur, l'aviateur, le policier, la ou le militaire, l'enquêtrice, l’enquêteur, etc., tous sont, par extension, femmes et hommes de style. De fait, le stylet se transmue en allégorie de l’art, du métier, et métonymie de tout objet artistique.

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Chaque artiste est d’abord un acteur du Monde et sert la Muse.

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Quel que soit le présent utile qu’offre la Muse à son serviteur pour célébrer le Monde et le défendre : stylet, trompette, piano, voix, arc, javelot, disque, burin, marteau, pinceau, couteau, boussole, compas, corps humain, etc., c’est Elle qui préside à l’œuvre demandée, commandée devrais-je dire, et à son destin.

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Je pense que si Phidippidès, Léonard de Vinci, William Shakespeare, Victor Hugo, Eliot Ness, Marie Curie, Marilyn Monroe, Elvis Presley, Marguerite Duras, Maria Callas, Oum Kalthoum, Nina Simone, Dexter Gordon, Barbara, Sarah Vaughan, Ray Charles, Juliette Greco, Michael Jackson, Muhammad Ali, Paul Bocuse, Michel Petrucciani, The Rolling Stones, Pelé, Jonah Lomu, Catherine Deneuve, Fanny Ardant, Isabelle Adjani, Sharon Stone, Michelle Yeoh, Jackie Chan, Jet Li, Antonio Banderas ou Johnny Depp sont, entre autres, considérés comme de très grands artistes dans leur profession c’est que leur style est dû à leur maîtrise parfaite du ou des instruments qu’elles ou qu’ils utilisent ainsi que des multiples techniques afférentes.

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On peut ajouter enfin qu’il est impossible de départir la pensée de l’objet dans lequel et par lequel elle se grave. Le stylet et le style demeurent en leur identité remarquable car ils ne font qu’un et se confondent indéniablement avec la lumière de la raison – dans sa pleine gravité.

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                                                                       Jean-Michel TARTAYRE

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