

PUBLICATIONS XXI
Poème


UN MOUSSE À LA PROUE
L’air bleu du printemps et la course des nuages
Souvent m’interrogent sur la beauté, le bien,
Où sont les choses ; j’y réponds par quelques pages –
Dont chacun des thèmes constitue le lien.
Voilà, je raconte la mer, les plages blanches
Parcourues par la musique des alizés
À laquelle s’accordent la paix des dimanches
Et les joies d’enfants, qu’un tel décor a grisés.
Elle et moi y composons en vers des ballades
Qui disent la pluie, les orages, le Soleil
Des bords de mer, ce dont on parle dans les rades,
Augurant du climat quand viendra le réveil.
On se souvient, on se rappelle les journées
De gros temps, les vagues – et les vents d’autrefois
Nous invitent à prévoir au long des années
Comment demain sera au large cette fois.
Car on part demain ! tôt, quand l’aube paraîtra ;
De fait, on sait et l’on sent le climat propice –
Jusqu’à l’horizon, où notre chalut ira
Et à tel point rendus, – y arrêtant l’hélice.
Nous pêcherons pour nourrir femmes et enfants ; –
Nous pêcherons par tradition, nécessité,
D’instinct – et nous écrirons en vers plusieurs chants
Qui diront de l’âme des marins la beauté.
Aussi chante-t-on sur les mers et dans les rades
La course des nuages ou l’air du printemps –
Buvant à la vie, à nos retours, aux ballades
Qu’elle et moi proposons avec maint contretemps.
Jean-Michel TARTAYRE