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Gratte-ciel

Everything I do is collaborative. It's just my way. I'm really very interested in how the other musicians perceive the song.

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Cassandra Wilson

Wayne Shorter, Speak No Evil. Un document YouTube.

PROPOS SUR LE LANGAGE

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Qu'est-ce que la langue maternelle ? C’est la langue que l’on parle dans le cadre strict de l’éducation. Ainsi, il peut exister plusieurs langues maternelles si les parents parlent des langues différentes et les enseignent à leurs enfants.

 

Et cette langue, ou ces langues, est / sont enrichies par l’enseignement reçu au sein d’une institution. Une langue, des langues, de fait, qui se fondent dans un langage, celui des matières enseignées conjointement à l’apprentissage et à l’approfondissement de la langue, ou des langues, maternelle(s).

 

Le langage peut donc se définir comme un ensemble relatif à plusieurs domaines. Et la langue, les langues, servent ces divers domaines, comme celui des mathématiques, de l’informatique, de la musique, de l'histoire et de la géographie, des arts plastiques, de l'éducation physique et sportive, des sciences de la vie et de la terre, de l'enseignement scientifique et technologique, etc.

 

Au-delà de ces matières enseignées, le langage peut se définir par rapport à l’observation que l’on fait du monde qui nous entoure et dans lequel nous vivons. Il apparaît dès lors, tel que le définit Umberto Eco, comme un ensemble de signes. Le langage est multiple. On peut en effet parler de langages divers dont les référents sont des signes.

 

Stéphane Mallarmé évoque cela dans sa poétique et par son écriture, particulièrement singulière ; écriture où la syntaxe apparaît comme bouleversée dès l’abord, nécessitant une relecture, voire plusieurs relectures. Ainsi, par exemple, dans le poème intitulé "Sonnet en X", Stéphane Mallarmé écrit dans le premier tercet :  Mais proche la croisée au nord, un or / Agonise selon peut-être le décor / Des licornes ruant du feu contre une nixe. Il est difficile d’interpréter ce texte car il est constitué de nombreuses variations sémantiques et ce, par le fait d’une syntaxe inhabituelle : les compléments sont placés avant le verbe et l’action, de surcroît, n’est exprimée que par un seul verbe, Agonise en l’occurrence. La rareté du verbe augmente la difficulté de lecture et l’emploi de termes très différents mis en relation ajoute à la poésie, c’est-à-dire à la nouveauté du lieu, du topos.

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Stéphane Mallarmé crée par les mots un univers merveilleux qui rejoint la mythologie - licorne, nixe.

 

De nombreux écrivains, comme lui, font de la syntaxe un support idéal. Marcel Proust, notamment, est lui aussi un génial performateur de la syntaxe. Nathalie Sarraute, de même, ou Marguerite Duras, Marguerite Yourcenar, qui ont fait de la syntaxe le creuset de leur alchimie.

 

Le langage est, au regard de ces génies de l’écriture, un mode de lecture de notre monde. Et toutes les grandes artistes, tous les grands artistes, écrivent. Elles / Ils écrivent la Mode, elles / ils écrivent le Septième Art, elles / ils écrivent l’Architecture, elles / ils écrivent les Lois, les Mass Médias, la Médecine, elles / ils écrivent la Musique, etc.

 

John Coltrane dit, par exemple, à propos du jazz dans un entretien accordé à Jean Clouzet et Michel Delorme, en 1963 : 

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Le jazz — appelons-le ainsi — est selon moi une expression des idéaux les plus élevés. Par conséquent, il contient de la fraternité. Et je crois qu’avec de la fraternité il n’y aurait pas de pauvreté, il n’y aurait pas de guerre. (Source : Wikipédia).

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Le quotidien est, somme toute, un langage à part entière, pour ne pas dire le langage par excellence, grâce à cette combinaison des savoirs et grâce à la nature, notre nature. C’est celui de la rue, des commerces, des hôpitaux, des salles de sport, des établissements bancaires, des institutions religieuses, des commissariats, des tribunaux, des institutions politiques, des scènes d’opéra, des casernes, des scènes de bal, des scènes de théâtre, des domaines agricoles, viticoles, des établissements de recherche et d’éducation, du ciel et de la terre. Il demeure notre actualité nécessaire, partout dans le monde et porte les idées, les paroles et les mouvements, par le fait d’une dynamique naturelle.

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Jean-Michel TARTAYRE

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