DANS L’ESPACE DE CONFINEMENT

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   FRAGMENTS

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   Jean-Michel TARTAYRE

 

 

 

 

 

 

                                                     aux enfants,

                                                       à la mémoire des victimes du coronavirus,

                                                       aux artistes, soignants et des médias, qui guérissent et donnent la vie,

                                                       à mes sœurs et frères d’armes

 

 

 

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Remember the mind is

your best muscle.

Big arms can move rocks

but big words can move

mountains. Ride the brain

train for success.

 

SYLVESTER STALLONE

American Actor

 

 

 

 

 

 

 

 

I

Pierre à respecter, devant soi ou au-dedans – qui ne fixe rien, qu’elle-même. Nécessitant un effort d’adhésion ou pas. Mais effort ou pas, toujours inscrit dans l’ordre de la nature.

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II

Ces mots-là ne sont rien d’autre que des mots, des mots produits par et dans la fixité considérable, manifeste – comme d’un bloc.

 

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III

L’écriture, phénomène hors du temps ou bien nécessité – qui nous posa comme signes, s’impose ici et maintenant par sa nature d’unique objet.

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IV

Croire, tel un motif poétique autour duquel s’articule et s’organise l’abnégation – est affaire de bon sens, d’acuité des sens. Ces mains posées sur la pierre.

 

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V

La parole est essentiellement lien d’amour qui nous oblige, le regard posé sur l’eau d’un torrent.

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VI

La masse granitique a des nuances lumineuses qui se proposent comme unique miroir. Sans appel.

 

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VII

Devant soi, toujours – par le principe de réalité qui nous inscrit dans la marche du temps et l’ordre absolu de son langage, sans s’émouvoir, sans passions. Avec enthousiasme.

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VIII

La confiance est, je pense, une affaire de volonté, de bon sens, où n’entre en rien l’idée de soi. Comme s’il s’agissait de disparaître au profit de l’autre, de la réalité des choses et exclusivement animé par l’intuition et la fermeté du roc.

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IX

Le grand samouraï a raison. Tout nous oblige en la circonstance. Sentir la gravité des choses n’est pas seulement une question de logique, c’est un état indépassable, la règle d’or et d’airain.

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X

L’appétit ou la nature essentielle de la table, est ordonné comme fondement de la connaissance, hache du désir et objet de gaieté, de partage – notre enfance.

 

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XI

L’écriture, entendue comme acte ou adéquation et, par sa nature – infrangible, permanente.

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XII

Je ne sais pas. Il ne s’agit pas de soi mais d’un mouvement perpétuel au sein duquel nous sommes inscrits, unités d’un langage d’amour dont l’exigence irrévocable est l’armure, la nature du roc, le respect absolu pour le don.

 

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XIII

Restez chez vous.  Une consigne récurrente en cette période, rapportée par les médias, qui implique une discipline de fer. Il est obligatoire de respecter la vie des autres, le travail du personnel soignant, remarquable à tous égards. C’est sans pitié pour soi-même, une conservation indispensable.

 

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XIV

La cité comme en sommeil mais prégnante par ses hauts murs, ses murs épais, indestructibles, qui forcent le respect et la lucidité. Une vigilance de chaque instant que le dieu Janus nous recommande instamment.

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XV

Le stylet est d’abord un regard. Il est aussi un outil lumineux suivant la ligne directrice des signes sur le socle immuable de la raison. Et sa trace, comme autant de rayons, est cathartique par les figures qu’elle propose : ainsi du poème dramatique qui se dessine en la circonstance.

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XVI

Aimer ou entendre la réalité des choses, l’équivalent d’un regard sans détours sur autrui et la nature, implique l’acuité des sens dans une marche en avant, incessante, sans arrêt – une totale adhésion au roc, à sa langue – l’essence du poème.

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XVII

S’arrêter ou cesser de vivre est à contre-courant de toute logique. La raison nous oblige à considérer notre existence comme une marche essentielle, le regard fixe et droit sur l’avenir, celui de nos enfants, l’avenir – champ de l’enfance où fleurissent tous les vrais bonheurs, l’apanage de l’innocence.

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XVIII

Femme, lumière du monde, devant qui les peurs s’évanouissent, la main bien  accrochée au stylet et le regard intraitable face à la réalité et à son ordre immuable. Mais craindre la Femme nécessairement, par respect, honneur – suprêmes.

 

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XIX

Dans l’espace de confinement, la pensée se fixe sur les murs, les murs seulement ou bien cette page blanche et par nécessité, celle de l’écriture, un acte en l’occurrence d’ordre essentiel. Le regard aidant, les murs se transmuent en cloisons de palais. Personne n’entre. C’est un lieu secret et lumineux. Dans l’espace de confinement, cet espace obligé, obligatoire, la liberté est de mise pour le bien de soi et surtout le bien d’autrui. De fait, il s’agit d’un espace de liberté, un espace poétique où la raison tient tout, pareille à une figure pyramidale faisant bloc. Raison ou respect pour le bien d’autrui, des choses en l’état, reconnues, incorruptibles, constatées, par nature.

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XX

Jamais face à soi-même, mais face à la blancheur d’un mur éclairé par la lumière du Soleil.

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XXI

Car il ne s’agit pas de soi, mais des autres, cette villa fleurie qui embaume le chèvrefeuille et l’acacia, le laurier rose, le jasmin bleu et les roses, cette villa où courent les enfants et les mères dans la lumière du grand Soleil. Car il ne s’agit pas de toi, non, mais d’un amour incommensurable dont tu te dois d’être le véhicule, avec fermeté, considérant sa perfection. Un extrême respect.

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XXII

La statue de pierre ne dit rien. Elle trône dans le grand Soleil, simplement et par la vertu de nos ancêtres.

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XXIII

Le désert est un langage amoureux entre la Terre et le Soleil. Tu es un grain de sable.

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XXIV

Le mot est acier. Il a pour moi un référent précieux : le stylet, qui nous sert à écrire, la pierre angulaire de la parole, qui grave, en l’occurrence, le mot acier, trempé aux matières les plus pures.

 

 

XXV

Exercer le regard chaque jour. Il n’est d’autre réalité que l’instant et la confiance que je lui fais. L’instant en sa nature immuable, rayonnante. Je pose les yeux alentour puis sur cette page, où il n’est pas question de soi mais d’un état des choses dont je suis entre autres le véhicule, un grave état des choses certes, qui oblige à considérer l’écriture dans sa blancheur poétique, son innocence – figurative, musicale, où nous sommes tous inscrits.

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XXV

Les sensations que j’ai tiennent à la température de l’air, à la dureté d’une pierre, d’une table – sur laquelle j’écris, par exemple – à l’intensité de la lumière, au volume acoustique, au silence. Les mots le disent, simplement.

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XXVI

Selon Boris Cyrulnik, le confinement est un lieu propice à la résilience. Il est indispensable de s’y appliquer. Les sens favorisent ce travail, car la nature est bien faite. C’est une injonction de fait, ou de raison. Le confinement comme lieu philosophique.

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XXVII

L’appétence est une question d’ordre spirituel, le sage nous le dit, considérant que l’appétit demeure une fin en soi.  Je le crois, fermement.

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XXVIII

Ne pas cesser, ne jamais cesser d’aimer. Conscient de soi et des choses, en l’occurrence une situation de confinement, où tout le mérite va au personnel soignant. Tel un pari, ma pensée s’oriente vers le potentiel humain, le potentiel de résolution. Rester chez soi, c’est le garantir ou le renforcer, entendre.

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XXIX

Le passé n’a de valeur que dans le présent de l’écriture, ici et maintenant, lorsqu’il s’agit de raconter, par exemple. Le passé n’est pas à soi, jamais. C’est une question d’écoute, une musique d’artiste mais qui fixe l’instant, l’enrichit. La gaieté permanente de l’enfance.

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XXX

La médecine est l’art par excellence, selon moi. Elle est un acte de charité pur. Son origine demeure dans la Préhistoire, dans la lumière des astres et du feu des cavernes. Dans les yeux de la Femme.

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XXXI

D’un regard posé sur la paroi de la caverne qu’éclairent les rayons, l’Aurore, son sourire gracieux.

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XXXII

Le travail consiste en la circonstance d’abord à demeurer concentré et l’écriture est un moyen de focaliser son attention sur les choses. La musique est, à cet égard, un bon support. Elle porte, sur ses ailes.

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XXXIII

Le sentiment de culpabilité m’est inconnu quand je ne suis pas en faute. J’adhère au réel et c’est sans concession, absolument et par obéissance. L’ordre des choses implique un engagement total qui participe de la conscientisation, non de la victimisation de soi.

 

 

XXXIV

Je pense sincèrement que la planète souffre. C’est une planète bleue, elle nous fut donnée. Nous devons en être dignes. Elle est le domaine du vivant où se trouve l’humanité parmi des millions d’espèces. La pandémie qui sévit malheureusement, tragiquement, aujourd’hui, est un fait d’origine virale qui relève d’un dysfonctionnement au problème duquel tous les chercheurs du monde travaillent avec un mérite considérable qui suscite modestie et reconnaissance.

 

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XXXV

L’écriture, entendue comme phénomène de nature immédiate et lumineuse, qui ne tient pas compte de soi mais des facteurs qui nous structurent, nous réalisent, à chaque instant. L’écriture est un mode de lecture qui nous fonde.

 

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XXXVI

Les bons souvenirs participent du bien vivre en société. Il est aussi un devoir de mémoire à respecter. Le devoir de mémoire est toujours associé au présent et à la réalité, intrinsèquement. Les bons souvenirs enrichissent le lien social. Le devoir de mémoire est collectif et, autour de lui, une société s’organise, motivée par les valeurs de la République, la liberté d’expression, la liberté de penser, de penser – ou de sentir : Don’t think. Feel écrit et dit Bruce Lee.

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XXXVII

Je m’en remets aux caryatides et aux muses. Ces femmes sont des déesses, faites de marbre, d’acier, de gemmes, les étoiles de l’univers. Elles soutiennent et président, inaccessibles, infrangibles.

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XXXVIII

La cause du confinement mondial est un virus. Le fait est que le rapport est inversement proportionnel, de façon tragique.

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XXXIX

La peur ne sert à rien, elle envenime. La période de confinement appelle le lien social plus que jamais et à communiquer dans les limites d’un État de droit qui nous oblige et oblige les gens qui travaillent. Je pense principalement à ceux qui doivent se déplacer pour soigner les malades, être à leur contact, qui risquent leur vie chaque jour. Je pense aussi aux commerçants, aux salariés des sociétés de transport, aux agents des mairies, des forces de l’ordre et de l’armée, qui assurent et maintiennent la vie, dans ce quotidien extérieur au ralenti, voire en sommeil. Aux parents, qui craignent pour leurs enfants et assurent avec courage leur éducation.

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XL

L’Écriture, soit notre nature : De profundis clamavi at te, Domine écrit le Roi David. Les gens qui s’aiment sont beaux et lumineux. La société rayonne grâce à eux et l’on comprend ainsi pourquoi la Terre est tournée vers le Soleil.

 

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XLI

La Muse est présence à l’écriture, présence manifeste qui oblige. Elle inspire avant tout le respect, c’est-à-dire la crainte.

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XLII

Le ciel est marmoréen, blanc bleu. L’air est printanier. À l’image des Muses. Tout respire les senteurs des palais. Les Muses me rendent présent au monde, leur regard porte la lumière de la raison et des jours de soleil. Il n’est pas question de moi mais d’une adhésion totale à la réalité, à la nature dans son innocence, sa perfection et sa magnificence.

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XLIII

Je reste chez moi, je sauve des vies. C’est un axiome.

 

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XLIV

Il est trois heures de l’après-midi. Je pense à Aimé Césaire et à une élève, Maîwenn, qui me dit : C’est une belle journée, Monsieur. Il fait beau, c’est le printemps. En effet.

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XLV

La poésie n’explique pas, ne raconte pas, ou bien si elle le fait, c’est par évocation. L’instant est la source de l’écriture du poème. Il offre ses mots. La poésie est un acte de générosité, une source intarissable qui passe par notre corps. Ainsi l’ordonna la Muse, déesse de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, soit l’écriture en acte, l’étoile.

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XLV

Restez chez vous. C’est un leitmotiv indémontable. Cela implique ou induit l’assise. Ici, d’où je ne sors jamais, au sein de la pierre rayonnante, sans discussion. Maintenant.

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XLVI

Sir Alfred Hitchcock est un savant en matière de réalisation : il confère au Septième Art sa signification cathartique par le fait que l’image photographique est, dans tous ses films, un support qui sert le dialogue, le support fondamental. Et il le fait avec une précision d’orfèvre. La dimension psychanalytique s’augmente du décor plein, ce qui m’amène à penser que l’image est un signe, nécessairement, simplement, dans la structure – ou l’architectonique, comme l’écrit Umberto Eco – de l’œuvre. Et tous les films d’Alfred Hitchcock sont des chefs-d’œuvre du Septième Art. Chacun de ses chefs-d’œuvre un palais qui suscite spontanément l’appétit.

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XLVII

Lady R. est le miroir céleste qui, selon moi, fait du Septième Art l’ordre par excellence des Muses, des déesses et des dieux, êtres qui veillent sur nos vies et pareils aux astres, ainsi qu’Hésiode et Homère les ont connus, vus et dits. Un ordre infrangible, éternel.

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XLVIII

Je pense que toute réflexion s’organise autour d’un axe qui demeure indissociable de l’inertie, j’entends de la même nature, un seul et même concept en d’autres termes. Ainsi, le système héliocentrique.

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XLIX

J’ai entendu parler de l’angoisse pascalienne. Au contraire, c’est selon moi le pur acte : l’acte de foi à l’égard de la réalité, qu’il justifie par ses travaux, en même temps qu’un acte de justice et de charité. Acte qu’il réalisa dès son plus jeune âge. Enfin, il n’emploie ce mot que pour lui-même, par humour, autodérision, fait d’écriture qui le situe justement parmi les plus grands génies de l’humanité, tel Pessoa :  não sou nada.

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L

La Maçonnerie, entendue comme l’art divin.

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LI

Telle qu’Elle est, je La crois. Elle me réalise.

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LII

Les gens heureux sont purs et beaux et imposent le plus grand respect, tels les enfants.

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LIII

Narcisse se parlait trop, dans un sens.

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LIV

Restez chez vous. Le reste est chimère. Un État ne se discute pas. Il est, par nature. J’entends par ce terme l’ordre des choses et leur essence, de toute éternité. Antoine de Saint-Exupéry parle de l’instinct de permanence. Il est nécessaire d’y croire. Le référent est une citadelle du désert.

 

 

LV

Une adhésion à l’autre, nécessairement. C’est un lien naturel dont la logique ne renvoie à aucun calcul. Un lien fraternel, égalitaire et libre, qui participe de l’ordre des choses, induisant le respect envers son immutabilité absolue. Tout le contraire d’un combat, un acte d’amour qui relève de l’entente, de la charité, de la justice, de la raison, de l’entendement : Applaudissons les soignantes et les soignants, dit le journaliste. Je m’en fais une règle, froidement, telle cette équerre métallique.

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LVI

Nous sommes dans un pays démocratique. La politique du confinement est destinée à protéger autrui et à se protéger soi-même. C’est une grave décision, digne du plus grand respect, puisque l’objet est la santé de tous.

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LVII

Un mot a la valeur d’un nombre. Le nombre et le mot peuvent être portés par le phénomène acoustique. L’écriture permet de les fixer et d’enrichir nos connaissances.

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LVIII

Karl Marx et Sigmund Freud ont servi la Raison toute leur vie. Ils ont bâti leur œuvre comme des statuaires de génie.

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LVIV

L’ordre des samouraïs repose, au vu des récits historiques, sur la logique de l’abnégation absolue. Leur loi est celle du sabre, gravée sur la pierre.

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LV

Le pari de Blaise Pascal est intraitable.

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LVI

Aujourd’hui, ce que l’on nomme vulgairement le Star System est, de fait, un ordre, un ensemble, de signes qui rayonnent sur la scène du monde et de l’Univers en permanence, sans discontinuer, et ils éclairent nos vies.

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LVII

À Elle,

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Je suis responsable de ma rose … répéta le petit prince, afin de se souvenir, écrit Antoine de Saint-Exupéry.

 

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LVIII

Simone de Beauvoir parle des femmes et au nom des femmes. Elle est féministe. Peut-on dire d’un homme qu’il est féministe ? Oui, je le pense, s’il épouse la cause, de façon exclusive. Não sou nada, écrit Fernando Pessoa et qui veut dire : Je ne suis rien.

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LIX

Le Jazz ou la musique de la lumière. Mon berceau.

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LX

En ces temps où nous sommes confinés, je pense à Sophocle et à son génie. C’est un homme qui a la vision d’un aigle, au service du peuple, ce dans la mesure où sa parole tragique est un appel à l’éveil et à la guérison des plaies de l’âme humaine qui se donne à voir et à entendre sur toutes les scènes du monde.

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LXI

Le Théâtre est d’abord une écriture inspirée par les faits de société. Sa structure est un rythme qui se donne à voir et à écouter avec attention, originellement au sein des grands amphithéâtres éclairés par la lumière du Soleil ; et présidé par Melpomène, Thalie et Terpsichore.

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LXII

Le Cogito ergo sum de René Descartes m’apparaît comme une des dynamiques de l’écriture. Son propos fonde en effet Le Discours de la méthode et les Méditations métaphysiques, deux œuvres qui traitent du mouvement naturel, c’est-à-dire spontané, de la réflexion, recoupant les deux règnes : le règne métaphysique et le règne physique. Un mouvement qui pourrait s’apparenter à celui de l’eau. Descartes m’apprend que personne ne peut interdire à quelqu’un de penser dans une république justement établie. Il m’apprend aussi que l’écriture est l’acte de réflexion qui nous situe dans une société donnée et qu’elle est le moyen fondamental d’apprendre, qu’aucune femme, qu’aucun homme, ne naît esclave et que toute femme, tout homme, a le don naturel de la pensée. Cogito ergo sum. Penser, c’est exister et faire le choix de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.

 

 

LXIII

In memoriam Sir Muhammad Ali et Monsieur Claude Nougaro,

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La boxe et tout sport de combat, selon moi, est noble, parce qu’il participe de l’écriture. Le boxeur est une figure géométrique dans l’espace du ring, il en est le signe fondamental, essentiel. Il écrit – signe et support à la fois. Un monolithe en mouvement.

 

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LXIV

Habeas Corpus ou Comment demeurer, j’entends demeurer maître de sa pensée, de son corps, contre les choses extérieures et, particulièrement, l’agressivité. Habeas Corpus, en l’occurrence Reste chez toi. « Chacun chez soi et tous ensemble », écrit l’UNICEF.

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LXV

Les mots ont une fonction didactique. Dans le cas contraire, ils relèvent de la fonction phatique. Ils sont un outil de communication essentiel et suscitent la modestie à l’égard de l’usage qu’en font les grands auteurs ou les grands artistes, femmes et hommes associés aux Muses.

 

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LXVI

Il ne s’agit pas de moi, mais des autres. C’est un ordre, irrévocable.

 

 

LXVII

À Monsieur Jean-Paul Belmondo,

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Marc Aurèle écrit en langue grecque Ta eis heauton, qui se traduit en langue française par Pensées pour moi-même. Il est l’un des fondateurs de l’esthétique du fragment, un grand empereur romain, un héros de guerre. Je peux imaginer son stylet comme un trait de lumière dans une chambre, comme l’écrit Blaise Pascal. Une chambre où personne n’entre, excepté, je pense, les Muses, et aux murs de colossale épaisseur, inviolable, inaccessible ; une écriture qui renvoie simplement à elle-même. Marc Aurèle ne se regarde pas dans un miroir, tout au contraire il contemple, le poing fermé.

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LXVIII

Cicéron ne s’écoutait pas parler. Sa franchise tenait dans un sens de l’observation et une analyse des choses très aigus, sagaces. William Shakespeare le découvre dans Jules César comme le personnage le plus rayonnant par son silence. Il est une présence / absence formidable, très marquée, dans l’architectonique de l’œuvre, en d’autres termes dans sa structure rythmique. Les temps de silence sont représentés par Cicéron, principalement – un actant majeur de la réflexion qui fonde l’écriture dramatique, à la fois historique et tragique. Cicéron ne s’écoutait pas parler, éthique qui rendait ses discours d’autant plus puissants aux yeux et aux oreilles du peuple et du sénat.

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LXIX

La paix est la résolution majeure.

 

LXX

Marx et Nietzsche sont deux des plus grands philosophes de tous les temps. Karl Marx est un économiste de génie, Friedrich Nietzsche est un philologue de génie. Leur point commun est l’Écriture.

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LXXI

Le ciel est pur, absolument, comme un joyau immense aux variations et nuances chromatiques d’ordre infini. Il m’apparaît telle une musique silencieuse, ainsi que l’écrit Edouard Herriot.

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LXXII

Les mots sont d’une solidité à tout rompre, fondamentalement, et leur sens aussi. Il nous permet d’entendre.

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LXXIII

Les mots et les nombres sont des signes, donnés à tout le monde, un don merveilleux et un lien social, le lien social par excellence.

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LXXIV

Je contemple les Muses.

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LXXV

Comme l’écrit Sir Charlie Chaplin, le Théâtre est le langage des émotions, c’est-à-dire un langage de notre corps réglé mathématiquement par un metteur en scène, ainsi la géométrie dans l’espace qui est, en l’occurrence, celui de la scène, par mimesis et dont l’objet est d’ordre cathartique, selon les lois d’Aristote. Les comédiennes et comédiens sont des signes.

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LXXVI

Restez chez vous. Tout le reste est chimère.

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LXXVII

La bonne conduite est celle qui répond au critère de raison et de créativité, écrit Bruce Lee.

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LXXVIII

Tout ordre est hiérarchique et naturellement pyramidal.

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LXXIX

La nature est l’ordre absolu.

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LXXX

Le respect va avec la modestie, je comprends l’abnégation et la satisfaction de l’âme, ainsi que l’écrit Baruch Spinoza.

 

 

LXXXI

Il existe dans toute poétique un ordre intrinsèquement lié à l’ordre des choses. Aristote et René Char ont ainsi opéré un classement fondamental qui renvoie à la chronologie de l’écriture et de ses divers supports, mais également aux rapports sociaux et aux valeurs essentielles qui les hiérarchisent. La poétique est sans doute un diagnostic des valeurs et de leurs représentations sociales, un ensemble conceptuel, en d’autres termes, où rythme et lumière forment non seulement unité mais aussi en constituent le socle infrangible.

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LXXXII

Je ne me pique pas d’écrire, c’est un ordre de ma pensée. Véhicule est un mot qu’emploie Antoine de Saint-Exupéry.

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LXXXIII

Les Muses demeurent graves, éternellement. L’écriture est leur domaine.

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LXXXIV

Le principe d’Humanité tient du grand amour. Aimer, c’est agir, écrit Victor Hugo.

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LXXXV

Elle, Ailes, Lumière, Perfection.

 

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LXXXVI

C’est petits pois, nous dit le gastronome. C’est sans concession.

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LXXXVII

Je t’aime ma sœur, je t’aime mon frère. Ce ne sont pas des mots, c’est la vertu fraternelle. Pouvoir mourir pour eux, j’entends mourir à soi-même. Ce n’est pas un sacrifice, c’est un devoir de nature, inné, un élan où l’honneur est fortement sollicité, d’une gravité extrême, le sentiment du poids des choses et de leur importance, la réalité de l’action sans doute – pour sa sœur, pour son frère, autrement dit pour son prochain.

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LXXXVIII

Lady J. est comme de diamants et d’acier bleu, Miroir où l’Univers se contemple. Elle foudroie.

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LXXXIX

L’état de veille fut parfaitement analysé par les surréalistes ; la plupart étaient des médecins. L’écriture du demi-sommeil de Robert Desnos demeure une conscientisation du corps au lever ou au coucher, après ou avant l’état de sommeil. On peut considérer ces expériences comme d’ordre préventif, ce dans la mesure où le sommeil n’est pas la veille ; sans cette distinction, il s’agit d’un rêve éveillé. Dans les deux cas, les surréalistes évoquent un état du corps.

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XC

Le Manifeste de Karl Marx est, selon moi, un cri d’appel à la Fraternité, à l’Égalité, à la Liberté, dans un contexte socio-économique en déséquilibre trop sensible : celui de la révolution industrielle du XIXe siècle.  Karl Marx est un très grand visionnaire.

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XCI

Les Contes des Mille et Une Nuits sont exclusivement destinés aux enfants. C’est une œuvre de la plus grande gravité que seuls les enfants peuvent comprendre. Les anges composent, en l’occurrence.

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XCII

Écrire au khôl, à l’encre de Chine, n’est que du ressort des Muses. Exclusivement. L’Écriture est leur Domaine.

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XCIII

La modestie est le principe républicain, de même que la mathématique est le principe de raison.

 

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XCIV

L’artiste martial, d’après les grands maîtres de Shaolin, ne calcule jamais.

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XCV

L’Univers est une œuvre de Masse.

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XCVI

L’Afrique est le berceau de notre planète, de l’Humanité.

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XCVII

La drogue est un mode de dépendance, de soumission. Par exemple, l’intrusion de l’eau-de-feu chez les Indiens d’Amérique, dont l’excès de consommation fut désastreux pour ce peuple. La Police nomme cela les stupéfiants.

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XCVIII

Dire Elle est ma raison de vivre implique nécessairement l’action adéquate, par obéissance.

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XCXIX

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AUBE D’AUTOMNE

 

Le ciel bleu de l’automne a des reflets de rose

Où le regard va naturellement ému

Comme ; porté le nageur s’y rend – en symbiose

Avec la mer – par les vagues, vers l’île mû.

 

Novembre semble un havre où le nord horizon

Inspire à la fenêtre des bouquets de fleurs

Qui s’assortissent aux nuances de la saison,

Ainsi tels hauts, tout d’azur, suggérant les leurs.

 

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C

La politique est un domaine réservé à des spécialistes. C’est un métier. Je ne fais pas de politique. Ce n’est pas mon métier. Néanmoins, tout le monde a une conscience politique.

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CI

Je La regarde et, dans le même temps, je sens son Absolu de Parfum, dirait le contemplatif.

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CII

La Rose et le Jasmin Bleu sont l’Union, nécessaire et idéale. Ainsi de l’Encens, de la Myrrhe et du Benjoin.

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