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SCÈNES DE LA NUIT BLANCHE
Nouvelle policière

(Version modifiée)

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Vue de Montmartre, la nuit (sur le site https://hiphopcorner.fr/)

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     Qui avait tué Deborah Flint ?

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    À cette époque, je vivais seul avec un chat noir nommé Harry dans un vieil appartement de la rue Marcadet, située dans le 18e arrondissement de Paris. Outre ma faim invétérée pour les ouvrages de sciences et de littérature dont un grand nombre remplissait les rayons de ma bibliothèque, je lisais aussi beaucoup les journaux. Un soir, au cours de ma lecture quotidienne du Parisien, je découvris qu’un fait divers s’était produit dans la rue Myrha, à quelques mètres à peine du croisement avec la rue Stephenson, donc pas très loin de chez moi. La victime, disait-on, était une jeune femme blonde nommée Deborah Flint. Elle avait été écrasée par une voiture au moment où, apparemment, elle s’engageait sur la chaussée pour traverser. Aucun témoin n’avait assisté à la scène. Quelqu’un seulement croyait se souvenir d’une vieille Ford Escort filant à tombeau ouvert vers la rue de Jessaint tandis que lui, retour à pied d’un gala, sortait de la rue Affre pour gagner son domicile, rue de la Goutte d’Or. Mais il n’avait pas eu le réflexe et, l’aurait-il eu, le temps de relever le numéro d’immatriculation du véhicule. Il faisait nuit noire de surcroît et l’homme était quelque peu éméché. Le drame, apprenait-on d’après l’enquête, avait eu lieu entre trois heures et cinq heures du matin. De fait, cet article eut sur moi l’effet d’un couperet. Une surprise si grande d’abord, que l’on n’ose pas croire à la réalité des choses. Puis, au fur et à mesure que je découvrais les éléments relatifs aux circonstances de la mort, je mis en doute le fait que cette Deborah Flint-là était la personne avec qui j’avais vécu dix ans auparavant pendant plusieurs mois, lors d’un long séjour à New York.

Bureau de New York

    Pour m’assurer que je commettais bien une erreur d’identification sur la personne, je décidai de retrouver dans mon répertoire le numéro de téléphone de l’amie intime que j’avais côtoyée et aimée passionnément dans les allées de verdure de Tompkins Square Park, sous les néons et les écrans géants à cristaux liquides de Times Square, parmi les foules noctambules hantant le fer à cheval capitonné de velours rouge du Carnegie Hall, entre les murs aux tentures bleues et dans l’air parfumé de son loft de la 58th Street, dans Theater District. Et ces soirs de flânerie sur la terrasse intérieure de l’Hudson Hotel autour d’un verre où l’on se fond dans un décor étrange fait de lierres, de lanternes marocaines, accaparant notre couple dans le dépaysement d’une légende outre-atlantique demeurée ô combien vivace encore aujourd’hui… Je devais m’assurer que ma Deborah Flint n’était pas la défunte de la rue Myrha. Je composai le numéro à onze chiffres griffonné en rouge en face du prénom Deborah, l’oreille rivée au combiné. Après quelques secondes d’attente, je tombai sur la voix d’un répondeur des télécoms qui me dit : no one is on the phone. Sans doute avait-elle changé de numéro, peut-être même d’adresse. Je devins nerveux. Vingt-trois heures s’affichaient sur le cadran de ma tocante. La nuit avançait. Je sentais battre son cœur contre mes tempes. La nuit dans son plumage d’effraie s’approchait en planant de mes idées noires. Je fumai une cigarette. Appeler le bureau de police du quartier ? L’enquête était déjà en cours, l’affaire peut-être même classée, une des solutions à envisager en priorité toutefois. Me rendre sur les lieux de l’accident ? car il s’agissait bien d’un accident d’après le journal. Accident mortel certes et compliqué d’un délit de fuite, donc homicide vraisemblablement involontaire. Mais nulle part ne figurait le terme de crime, aucune allusion à une quelconque mort avec intention de la donner. J’écrasai ma cigarette et me servis un cognac. Les minutes s’égrenaient au rythme du tic-tac de la trotteuse. Je refaisais dans ma tête le parcours de mon appartement jusqu’à la rue Myrha. À vol d’oiseau, on pouvait estimer la distance à environ un kilomètre. À pied et en coupant par les petites rues, cela faisait grosso modo deux kilomètres et demi, somme toute rien, du moins pas grand chose. Je pris la décision de me rendre sur les lieux cette nuit même, plutôt que d’attendre le lendemain. J’étais sur le coup de la douleur, en outre l’étrangeté de la situation constituait un obstacle au sommeil. Et mieux vaut marcher que de tourner en rond. Je ne désirais pas, loin s’en faut, éluder la mauvaise nouvelle et considérer qu’après tout ben c’est comme ça. Deborah Flint ne devait en rien demeurer une laissée-pour-compte. L’homonymie supposée du reste m’obligeait à vérifier par moi-même le moindre indice, la moindre photographie me permettant de voir de qui il s’agissait. Je sifflai mon cognac, pris mon paletot et sortis.

    Je longeai la rue Francœur, la rue Custine jusqu’à la bouche de métro Château Rouge, remontai le boulevard Barbès sur une centaine de mètres et enfin m’engageai dans la rue Myrha. Au 51, un petit restaurant grillade tenu par des Algériens mettait le rideau. L’accident avait eu lieu au bout de la rue. Je m’y dirigeai. Il était presque une heure du matin, tout était calme. Arrivé au croisement de la rue Stephenson et de la rue Myrha, je ne vis rien. Pas une trace, rien. La police, les pompiers et l’équipement étaient déjà passés par ici. Cela se voyait, justement car il n’y avait plus rien à voir. Pour autant j’avais marché vingt minutes et cela m’avait aéré les méninges. Sans doute pourrais-je mieux dormir désormais. Toujours avide de connaître l’identité de la victime, je me mis néanmoins à inspecter les boîtes à lettres et les interphones de la zone où je me trouvais pour voir si le nom de Flint n’y serait pas écrit, de manière à repérer l’endroit où elle habitait et tâcher de m’y introduire. Cependant, après trente minutes de recherche, je dus me rendre à l’évidence : Deborah Flint ne logeait pas ici, ou bien avait négligé (voire refusé) de mettre une étiquette, ou bien s’était mariée (mais le journal aurait donné son nom d’épouse), ou bien… était un fantôme ! Je pris une nouvelle clope et rentrai chez moi. Je rentrai mais par un autre chemin. Je fis un long détour par le boulevard de Rochechouart et arrivai dans le 9e arrondissement, place Lino Ventura, rejoignis le boulevard de Clichy par la rue des Martyrs, puis place Pigalle, rue Duperré et me retrouvai à presque deux heures tapantes à l’entrée de La Cloche d’Or, 3 rue Mansart, pour becter, car, il faut le dire, toute cette histoire m’avait retourné au point que je n’avais pas songé à préparer mon repas du soir. Je m’en sortis pour vingt-quatre euros. Plat plus dessert et un litre de bordeaux à l’actif de mon gosier.

Montmartre
restaurant de fine
Plat principal

    Le ciel était clair cette nuit-là et plein d’étoiles. Je regagnai mon quartier en empruntant la rue Lepic puis la rue Damrémont. Arrivé au seuil de mon deux pièces, j’entendis les miaulements d’Harry qui avait senti ma présence. J’ouvris. Il me fit fête. Il n’était pas dans mes habitudes de m’adonner au noctambulisme. J’avais l’impression d’être parti dix ans. Sans doute le chat avait-il ressenti cette absence de la même manière. J’étais en train de modifier mon horloge biologique à rebours du bon sens. Je servis des croquettes et du lait à Harry, tandis que, de mon côté, je m’offrais une ultime cigarette et un dernier verre de cognac dans la perspective de pouvoir enfin trouver le sommeil réparateur. La nuit porte conseil, dit-on, demain serait un autre jour. Le désir de fuir l’obsession aux canines longues agaçant ma cervelle ne me faisait pas défaut et j’implorais Morphée de me soumettre à son génie. Morphée, ô artiste du dépaysement onirique ! viens à moi allier l’or des nuits picturales où les fées et les dieux sont doux comme des berceuses au carrousel de mes sentiments et vœux les meilleurs ! Je me couchai finalement mais l’obsession était toujours présente. Je ne pouvais fermer l’œil, gagner le repos dans la position horizontale de l’enfant béni par le marchand de sable. Le tourbillon des images anciennes ayant pour cadre New York opérait sur mes nerfs et, le crâne endolori, je décidai de me lever pour fumer à nouveau une cigarette. Attablé dans la cuisine, le cendrier près de moi, je tirais de longues bouffées. J’essayais de me relaxer. La fumée épaisse de ma blonde dessinait dans l’air d’ombre et de lumière des personnages fantomatiques. J’y percevais en filigrane des portraits d’hommes et de femmes que je croisais au quotidien dans la rue. Et par dessus tout, dominant les productions de ma mémoire à l’instar d’une figure de proue, Deborah Flint surgissait de cet horizon anodin. Sa voix même, son rire, animaient la physionomie de la femme que je n’avais pas revue depuis dix ans et qui néanmoins prenait forme cette nuit égale à elle-même, inchangée.

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La ville de New York

2

 

    Il m’apparut soudain clairement des détails relatifs à la situation de mon amie avant mon départ de New York. Elle entendait rester célibataire et ne désirait pas me suivre à Paris. Sa jeunesse – elle n’avait que vingt-deux ans – et son ambition (unie à l’excellence) professionnelle dans la carrière de journaliste qui l’avait propulsée très tôt, dès l’âge de dix-neuf ans, au rang de rédactrice dans l’un des plus grands quotidiens américains, le New York Times, faisaient de cette surdouée un objet de frustration pour tout prétendant au mariage. Pour ma part, j’étais dans ma vingt-neuvième année et après avoir enseigné quatre ans au Lycée Français de New York comme professeur de mathématiques, mon contrat avec l’établissement arrivé à terme, je devais de toute façon revenir en France, à Paris en l’occurrence, où, après l’avoir préparée assidûment durant mon séjour dans la Big Apple, je passerais l’agrégation. Un soir où nous étions sortis à Tribeca, le nouveau Soho, plus précisément au Bubby’s, 120 Hudson Street (et North Moore Street), une semaine avant mon départ, elle m’avait confié être sur une affaire délicate mais qui lui vaudrait une non négligeable notoriété si elle réalisait l’objectif que la direction du journal lui avait assigné, à savoir rendre public un document d’enquête sur l’espionnage industriel dans un cartel du pétrole américain. Bigre ! avais-je pensé, voilà qui n’était pas une mince tâche.

 

    Depuis près de trois semaines, elle travaillait dans une totale discrétion au sein d’une importante société pétrolière implantée à New York et dont le siège demeurait à Houston, Texas. Le bruit courait qu’un dénommé Alfonso Fleck, ingénieur en chef à New York au sein d’un département spécialisé dans la chimie du soufre, le bruit courait qu’il était aussi l’agent d’un bureau d'étude basé à Cuba et qu’il avait dévoilé de nombreux renseignements classés top secret dans le domaine de l’exploitation pétrochimique. L’objectif de Deborah était principalement d’obtenir une interview avec Fleck d’une part et la direction de la société d’autre part et de prendre plusieurs clichés de dossiers, en particulier les pièces compromettantes, qui accuseraient Fleck d’espionnage. La vérification des fichiers informatiques entrait aussi dans le secret de ses activités. Ainsi sa mission consistait-elle à retenir le maximum de preuves à charge contre Fleck. Pour ce faire, elle devait apparaître aux yeux de ce dernier comme une simple secrétaire fraîchement embauchée dans l’entreprise, rôle qu’elle jouait très bien depuis le début de son infiltration, afin de ne pas susciter un sentiment de défiance chez l’ingénieur à son encontre. De fait, la direction ayant signé un gros contrat avec son journal, était la seule à connaître le but de la présence de mon amie dans la firme et sa véritable fonction. La société pétrolière n’avait pas lésiné sur les moyens pour arrêter l’espion. Outre son contrat de partenariat avec le New York Times, elle travaillait aussi en étroite collaboration avec le N.Y.P.D., police de New York. Deborah se trouvait donc au cœur d’une affaire pour le moins brûlante… Somme toute, cette soirée qui s’annonçait plutôt comme le contexte d’une banale scène d’adieux pour elle et moi devint tout à coup imprégnée d’un mystère indéfinissable à l’égard duquel je ne pouvais dissimuler mon inquiétude. Le Bubby’s, dans une ambiance bonne enfant, toile cirée et apple pies, délicieuses au demeurant, ne m’empêchait pas de m’abstraire et de craindre pour la vie de Deborah Flint. J’avais ce sentiment de peur qui me tenaillait soudain, et de retour dans son appartement de la 58th Street, j’insistai, avec l’intime certitude que je me heurtais à un mur d’incompréhension, pour qu’elle vienne avec moi à Paris. Comme de juste, elle me répondit par la négative. Six jours après, je prenais seul avec ma valise la ligne A du métro new-yorkais par « Far Rockaway » jusqu’à Howard Beach Station puis l’Airtrain jusqu’au terminal de Kennedy International Airport. Je ne devais plus revoir Deborah Flint.

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    Il devait être désormais pas loin de quatre heures trente du matin, et je ne dormais toujours pas. Je décidai de me remplir un autre verre de Martell. Depuis onze heures du soir, heure à laquelle j’avais découvert cet article, jusqu’à maintenant, la bouteille, à peine entamée au début, lorsque je l’avais sortie du buffet, avait perdu les trois quarts de son contenu. J’avais du mal à tenir sur ma chaise. Des hallucinations envahissaient mon esprit. Je songeais aux détails d’une autopsie digne de celle réalisée sur le corps d’Elizabeth Short. Il me semblait voir le cadavre de mon amie sectionné en deux au niveau de la taille, les traits du visage rendus méconnaissables par la masse d’ecchymoses, d’hématomes, d’œdèmes, lacérations de part en part des deux commissures des lèvres à travers les muscles masséters et qui s’étendent jusqu’aux lobes auriculaires en passant par les deux condyles, etc. Bref tous les détails si bien retranscrits par James Ellroy dans son roman intitulé Le Dahlia noir. Je fis cul sec et m’allumai une autre cigarette. Au moins, j’étais sûr d’une chose : j’aimais encore Deborah Flint. Cependant, je ne devais pas me voiler la face : Deborah avait été assassinée. Prise au piège sans doute par les sbires d’Alfonso Fleck ou d’un réseau d’espionnage d’ampleur internationale, ignorée par ses supérieurs qui l’avaient, afin de se donner bonne conscience, invitée dans les formes à se mettre au vert bon gré mal gré dans la capitale française comme correspondante permanente du journal, ledit Fleck et peut-être même certains membres des instances dirigeantes du cartel directement impliqués dans l’affaire, avaient retrouvé sa trace des années plus tard, l’avaient faite suivre et éliminée incognito et subito dans une rue déserte, quand la ville rêve encore.

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3

 

    Cette nuit-là, pendant que je m’employais à trouver des solutions à l’affaire Flint rapportée dans Le Parisien, le lieutenant Paul Dequenne, du bureau de police du quartier, vivait lui aussi des heures d’insomnie dans son appartement de la rue des Messageries, dans le 10e. Il compulsait, épluchait le dossier avec une sévérité hargneuse, se maintenant éveillé à coups de tasses de café et sur les rythmes amples et aériens du deuxième concerto pour piano (1901) de Rachmaninov. Le percolateur fonctionnait en régime accéléré et déjà, en à peine quatre heures de temps, un premier paquet de Gitanes sans filtre allait bientôt passer à la trappe. Comme l’indiquaient les informations officielles de la police publiées dans le journal parisien, la victime avait été fauchée et écrasée par une voiture supposée être une Ford Escort ancien modèle, peut-être bleu pâle, mais rien n’était moins sûr, d’après le témoin de la rue de la Goutte d’Or. Dequenne estimait qu’on avait conclu à l’homicide involontaire trop vite. Quelle acception pouvait-on donner au terme « involontaire » dans la mesure où ce soi-disant accident était aggravé par un délit de fuite ? L’inspecteur se méfiait des conclusions hâtives. Mais son travail de recherche et d’interprétation exigeait du temps et beaucoup de perspicacité. Or, du temps il en manquait. En revanche, la clairvoyance ne lui faisait pas défaut. Il pressentait derrière cette mort quelque chose de prémédité, comme une immense trame difficile à défaire. Sur la photo d’identité, la jeune femme se découvrait souriante, néanmoins ses yeux reflétaient un je-ne-sais-quoi d’inquiétude mêlée de chagrin. Ce portrait de la journaliste faisait éclore dans le crâne de Dequenne maintes présuppositions relatives aux motifs de son départ pour la France. Qu’est-ce qui avait poussé Deborah Flint à quitter New York pour demeurer correspondante permanente à Paris ?

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    Les contacts que l’inspecteur avaient eu avec la famille n’avaient apporté aucune information nouvelle, en tout cas intéressante, pour l’éclaircissement des circonstances de sa mort. Deborah vivait seule à New York. Son père, sa mère et sa sœur cadette habitaient dans le New Jersey, à Trenton. Ils exigeaient le rapatriement du corps, mais Dequenne leur avait signifié qu’il fallait attendre une journée encore après confirmation des résultats de l’autopsie. Le corps devait être rapatrié demain. Les résultats de l’autopsie étaient sous ses yeux : la tête comportait d’importantes fractures, la cage thoracique était enfoncée, fractures multiples aux membres inférieurs et supérieurs, ecchymoses et œdèmes multiples sur le visage, le thorax, les cuisses et les biceps gauches et droits. Visiblement, le chauffard n’y était pas allé de main morte… La thèse de l’accident n’était pas valable, selon Dequenne. Dans tous les cas, l’agresseur devait être poursuivi et appréhendé. D’ailleurs, le commissaire Brac, du Quai des Orfèvres, avait mobilisé les forces de l’ordre sur un périmètre couvrant Paris et sa région. L’ordre avait été donné d’arrêter tout conducteur au volant d’une vieille Ford Escort et de procéder à la nomenclature de toutes les Ford Escort ancien modèle circulant en Île de France, à des fins d’identification de leur propriétaire. Demain, Dequenne suggérerait en outre au commissaire Brac de mettre l’O.I.P.C., soit Interpol, sur l’affaire. Il fallait enquêter auprès des supérieurs de Deborah Flint, dans le fief du New York Times, et connaître le passé professionnel de la victime dans l’entreprise, les reportages préalablement réalisés, dans quel domaine, auprès de qui ?… Une coopération d’ordre international devait être requise et Dequenne s’engageait à aller jusqu’au bout, à défendre bec et ongles l’idée que Deborah Flint n’était pas morte par hasard. Flint était une journaliste brillante, de renommée mondiale dans le milieu de la presse écrite. La question était de savoir si elle avait été menacée, quand et par qui ?

 

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Planche de Monsieur Jean-Claude Claeys.

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     À cet égard, quelques mois après, je devais apprendre par cet inspecteur, à qui j’eus affaire le lendemain de la nuit blanche – puisque je m’étais précipité au bureau de police dès le petit jour pour m’enquérir de l’identité réelle de la feue Deborah du Parisien et ce, au grand dam de Fleck et de certains magnats du pétrole, – que l’ensemble des membres du bureau ainsi que le commissaire Brac, digne représentant du siège de la police judiciaire, se joignaient à lui pour m’exprimer toute leur gratitude et soutenir que sans mon aide de première main, le démantèlement de l’infernal réseau dont mon amie avait été la victime, eut été impossible. L’ébauche d’un sourire absurde se dessina alors sur mon visage.

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Jean-Michel Tartayre

Robert-Doisneau-Les-chats-de-Paris-la-nu

Photographie de Robert Doisneau : « Les Chats de Paris la nuit » (sourcefranche-comte-photo.fr)

Nouvelle publiée dans le fanzine L'Ours polar

n° 45-46, juin 2008, p. 65-69,

avec des ill. de Jean-Claude Claeys.

ISSN 1295-8743

Bill Evans, Waltz for Debby (1961) - YouTube

RACHMANINOV, Concerto pour piano n°2 - YouTube

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