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montagnes

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Fragments

Coucher de soleil romantique

Bernard Lavilliers. Le Bal. Un document YouTube.

Les champs d'orge

PUITS ET FORÊTS

 

1

Sûr du périmètre,

Par la fraîcheur circonscrit. –

J’inspire en forêt.

 

2

Sans la moindre usure,

Pierres et bois préservés. –

L’air nous est précieux.

 

3

Volonté, toujours contre soi-même, d’irrigation. La pierre pour le puits.

 

4

La forêt. Soit le fait du plus grand nombre.

L’arbre comme unité différentielle et partie intégrante de l’ensemble.

 

5

J’irai à l’eau bleue,

Translucide et bienfaitrice. –

D’humeur verdoyante.

 

6

À la surface en mouvement des rivières

Les bois qui ornent leur passage et entourent

Font maint reflet de la nature des pierres,

Telle une orchestration aux notes qui courent.

7

Quant au puits à faire,

Nul n’ignore le ciment. –

Idée, non la moindre.

 

Ni la moindre affaire,

Un puits est un bâtiment. –

Rien ne peut disjoindre.

 

L’eau est à extraire

D’un point qui tient fermement. –

Pour à l’air rejoindre

 

L’appel de la terre,

Lors produire l’aliment. –

Et voir l’idée poindre.

 

8

Le puits à construire est une fin certaine,

Ce pour nourrir la tribu de la région. –

Il faut la pierre, le ciment, Capitaine,

J’irai jusqu’au bout voir la moindre alluvion.

Ils ont faim, ils ont soif, formons une chaîne

Et creusons là, leur sorcier y fait mention.

Voyez la carte, voyez, mon Capitaine. –

Soit, que Dieu nous donne sa Bénédiction.

 

9

Avec charité, ce concept indispensable, reverdir la Terre. Aisément pensable, puisque chacun peut le faire – par l’air inspiré. Oui, sérieuse affaire. Rien ne sera négligé – l’eau, l’if ni l’érable. D’hiver en été, la nature est adaptable. – Semons la moindre aire. L’idée est viable, planter fait pleuvoir sur terre. – Grâce au puits creusé. Un don solidaire en faveur de la forêt. – Tout puits est faisable. Oui, l’air est prisé par l’arbre, nous dit la fable. – D’un esprit sincère. Neptune irritable se met très vite en colère, à Gaïa voué. Non, ne rions guère, le sol qui nous fut donné doit rester arable.

 

With charity, this essential concept, greening the Earth. Easily thinkable, since everyone can do it – by the air inspired. Yes, serious business. Nothing will be neglected – water, yew or maple. From winter to summer, nature is adaptable. – Let us sow the smallest area. The idea is viable, planting makes it rain on earth. – Thanks to the dug well. A solidarity donation in favor of the forest. – Any well is feasible. Yes, the air is prized by the tree, the fable tells us. – Of a sincere spirit. Irritable Neptune gets angry very quickly, doomed to Gaia. No, let's not laugh, the soil that was given to us must remain arable.

 

10

Ma mission, le puits ;

Pour ce faire, pioche et pelle. –

Creusant tout le jour.

 

La terre est si belle

Lorsque l’eau l’irrigue et sourd. –

Cueillons-en les fruits !

 

J’irai au labour

Faire sillons et semis. –

Dans la vie nouvelle.

 

11

La vie à tout prix,

Parvenir à l’équilibre. –

Nous plantons des arbres.

 

12

Inspirant dans l’air

L’oxygène, l’arbre croît. –

Air augmenté d’eau.

 

13

Épris des forêts en l’état ou futures,

Je marche en silence pour trouver de l’eau ;

Partant de l’idée qu’à quelques encâblures

D’ici s’épanche d’une source le flot.

Je crois aux forêts vastes, à leurs ramures

Dont l’ombre verte est comme un réservoir d’eau

Qui ravit par sa fraîcheur quand mes allures

De ballade varient jusqu’au crescendo.

Ainsi je marche, une carte sous les yeux,

Songeant qu’à l’endroit qui me fut désigné

Dans un cercle au crayon gris coule la source.

Le désert m’environne et ce point au mieux

Prendra trois jours avant d’y être arrivé. –

Mais la grandeur du ciel rassure ma course.

 

14

Attendu le délai pour nous procurer l’eau ;

Quand le Soleil d’horizon va presque se voir,

Dès l’aube où l’air conserve sa fraîcheur, soit tôt –

Nous nous levons, dûment vers le puits à échoir.

 

15

Nous oeuvrons à servir une eau délicieuse,

Boulonnant des conduites en or massif,

Vissant la robinetterie si précieuse

Au bain parfurmé des dames, jusqu’au rif.

Palmiers et cocotiers en la cité pieuse

Ornent les rues d’un point de vue créatif,

Rien n’est négligé pour rendre à l’âme anxieuse

L’hydratation ou le souffle positif

Qui nous mena jadis plus loin, au désert,

À creuser, bâtir, drainer l’eau sur des ponts

Dessus, dessous, la terre fort ensablée.

Bienvenue au pays où l’on dit en vers

La nature, la joie, avec des chansons –

Telle celle-ci, que fit notre tablée.

 

16

a.

L’eau est nécessaire,

Nécessité nous oblige. –

J’ai l’idée d’un puits.

 

b.

Tout oranger croît,

La croissance a besoin d’eau. –

Nous allons au puits.

 

c.

Le désert verdoie,

Verdoiement n’est pas mirage. –

Je vois l’oasis.

 

d.

On s’adapte au temps,

Le temps dit beau ou moins beau. –

L’urgence est ce puits.

 

17

Notre projet vit le jour après étude,

Dans les quartiers nord d’une grande cité ;

On signa à bord d’un jet, en altitude. –

Mission, satisfaire aux dons de charité.

Il s’agit de répondre à la gratitude

Des gens qui oeuvrent contre la pauvreté

Et ses conséquences par une attitude

Que nous voulons digne, comme ratifié.

Je pars aux régions qui demandent de l’eau

Creuser pour la conservation de la vie,

Casser les pierres, tailler les pierres puis

Faire que les populations n’aient plus chaud

Longtemps, faire que ne soit plus leur survie. –

Nous planterons la forêt autour des puits.

 

18

Notre avion décolle,

Personne ne se retourne. –

Je tiens ma promesse.

 

Qu’est-ce donc là-bas ?

Pour l’instant un horizon. –

Je vais à la vie.

 

Nourrir les gens pauvres,

Irriguer pour reverdir. –

Je vais pour aider.

 

Le vol se poursuit,

Devant moi un mur se dresse. –

Je suis le plus pauvre.

 

Nuestro avión está despegando

Nadie se da la vuelta. –

Mantengo mi promesa.

 

¿ Qué hay ahí ?

Por ahora un horizonte. –

Voy a la vida.

 

Alimentar a los pobres

Irrigar para reverdecer. –

Voy a ayudar.

 

El vuelo sigue

Un muro se eleva frente a mí. –

Soy el mas pobre.

 

Unser Flugzeug hebt ab

Niemand dreht sich um. –

Ich halte mein Versprechen.

 

Was ist da drüben ?

Für jetzt ein Horizont. –

Ich gehe ins Leben.

 

Füttere die armen Leute

Bewässern, um wieder grün zu werden. –

Ich gehe um zu helfen.

 

Der Flug geht weiter

Vor mir erhebt sich eine Wand. –

Ich bin der Ärmste.

 

Our plane is taking off

Nobody turns around. –

I keep my promise.

 

What is it over there ?

For now a horizon. –

I go to life.

 

Feed the poor people

Irrigate to re-green. –

I go to help.

 

The flight continues

A wall rises in front of me. –

I am the poorest.

 

19

Well-being cares neither for heat nor for cold.

 

20

Understand "craft",

That is any art with a social purpose. –

Field of the intellect.

 

21

Cessant de me plaire ou déplaire en images,

Je cassai le miroir, préférant le puits.

Nous entassions d’abord des pierres, bien sages

Face à l’effort et ne songeant qu’à ses fruits.

Ensuite, on fixait nos calculs sur des pages,

Relatifs à la mesure, comme appuis

Nécessaires pour éviter les ratages

Structurels, que les flux d’eau soient circonscrits.

Nous irriguons aujourd’hui trois cents hectares

De vergers et de blé, les villes sont proches

Et nous frayons avec de nombreux marchands.

La famille agrandie rend grâce aux dieux Lares,

Des recrues ont fait leurs statues dans les roches. –

Leur regard de grès se pose sur nos champs. 

 

22

The objective is twofold : to protect life, to save life.

 

23

Seule idée en tête, la construction d’un domaine où poussent les fruits. Irriguer la terre, nourrir les populations. Creuser jusqu’aux nappes. Ériger les murs, canalisant entre eux. Des murs circulaires. Jusqu’à la fontaine, capital sera le puits. Le projet s’y prête. Grâce à nos actions, ô cueillir les fruits par grappes ! Qui mûrs vont par terre. Arroser se veut à des fins utilitaires. Les calculs sont sûrs. Nous irons aux villes, grandes de leurs joailliers. – Les gemmes y poussent. Nous serons aux champs, vastes de leur production. – Les fleurs d’or y croissent. Nous verrons la mer, toute proche des montagnes.  – L’air est de cristal. De nombreux métiers sont exercés et nous poussent, en choeur vers les îles. C’est une mission et les forêts nous échoient. – Forêts, fruits et champs. Tu soignes, tu gagnes. Tu arroses, t’es au bal. Vivre nous est cher ! Tranquille, sans bruits, chaque jour est une fête. Nous oeuvrons sans chaîne. Nous plaçons des nappes et avons les pieds sur terre lors des discussions. Sujets planétaires ou autres, nous sommes mûrs. Chacun est heureux. Les joies ne s’émoussent jamais, jamais ne sont viles. – Nous sommes alliés. Que les flux s’accroissent, de l’eau et de son action, entendre ses chants. L'idée d’un grand val au beau milieu du désert. Telles nos campagnes.

 

The only idea in mind, the construction of an area where the fruits grow. Irrigate the land, feed the people. Dig down to the groundwater. Erect the walls, channeling between them. Circular walls. Until the fountain, capital will be the well. The project fits it. Thanks to our actions, O pick the fruits by clusters! Which ripe go to the ground. Watering is for utilitarian purposes. Calculations are safe. We will go to the cities, great for their jewelers. – Gems grow there. We will be in the fields, vast with their production. – Golden flowers grow there. We will see the sea, very close to the mountains. – The air is crystal. Many professions are exercised and push us, in chorus towards the islands. It is a mission and the forests fall to us. – Forests, fruits and fields. You heal, you win. You water, you're at the ball. Living is dear to us! Quiet, noiseless, every day is a party. We work without chain. We place tablecloths and have our feet on the ground during discussions. Planetary matters or otherwise, we are ripe. Everyone is happy. Joys never dull, never are base. - We are allies. May the flows increase, water and its action, hear its songs. The idea of ​​a great valley in the middle of the desert. Such are our campaigns.

 

24

The falcon and the lynx are the guardians of our work, of our trade.

 

25

Un madrigal sur ce lieu futur,

Un chant autour d'un avenir proche.

Ce seront des villas avec jardins,

 Aux terrasses et aux balcons crouleront

Des cascades de pétunias, de roses.

L'air se régénérera à chaque instant

Aux senteurs du jasmin.

 Puits, bassins et fontaines donneront

Une eau de parfum aux fragrances sensibles

Que composeront les essences

De chèvrefeuille et d'encens.

Nous boirons à la floraison multiple

Et à la santé recouvrée de tous.

Les femmes riront

Dans l'opulence des demeures et des palais

 Auprès de leurs enfants.

Les enfants diront des vers,

Vers transcendés par leurs voix en choeur.

La vigne poussera jusqu'aux murs de nos façades.  –

 Cette cité nouvelle

À l'horizon des forêts de cèdres et d'oliviers

Portera le nom d'une reine.

Et un grand nombre de chefs-d'oeuvre

Sera réalisé en son nom.

 

26

Au Soleil plus doux fleurira l’orangeraie,

Jouxtant avec belle harmonie l’oliveraie. –

Ce luxe organique inspirera la joie vraie.

 

La végétation aura regagné ses droits

Et puis gagnera en étendue chaque mois. –

Par les sentes nous irons rejoindre nos toits.

 

Lors, ma Dame et moi-même auront belle demeure ;

Jardins et pièces, parce qu’elle est ingénieure,

Seront du plus bel aloi. – Un coq dira l’heure.

 

27

We don't clutter words. We dig. Objective, water. We sing the rain. We only hear happiness.

 

28

Le sujet du puits occupe mes pensées

Et les pensées de tous convergent vers lui ;

Le creusement doit entraîner les poussées

D’un courant d’eau toujours plus ou moins fortuit.

Ces pressions de fait doivent être endiguées

Au moyen de canaux pour que rien ne fuit

De l’eau ou des pierres au fond enterrées

Et ne provoque un affaissement du puits.

Nous sommes sur les lieux, la nappe est là ;

L’horizon du sol demeure identifié.

Notre présence est d’abord le fruit d’une aide

D’ordre humanitaire et nous marchons au pas

Cadencé de la Recherche. – Le chantier

Est à l’heure des efforts en pente raide.

 

29

Nous nous fondons avec l’élément, tour à tour vent, Soleil, boue, eau, pierres. Chaque jour est un lieu d’épanouissement destiné à la floraison. Les calculs sont justes, l’outillage efficace. Nous vivons sous la tente. Notre travail est une musique de printemps. Tous ici oeuvrent pour la renaissance. À la faveur du rythme puissant de la vie.

 

We merge with the element, alternately wind, Sun, mud, water, stones. Every day is a place of flourishing meant to bloom. The calculations are correct, the tools efficient. We live in tents. Our work is spring music. Everyone here is working for rebirth. Through the mighty rhythm of life.

 

30

Ne pas s’encombrer de détails inutiles

Mais allant à l’essentiel ne penser pas,

Chaque jour se suffit, les heures futiles

N’ont jamais cours, nous ne sommes non plus las

De faire les choses qui nous sont utiles,

Travailler certes avec pioche et compas

Mais nous dispenser aussi d’humeurs labiles. –

La Fraternité d’abord, ouvrant ses bras.

Personne ici n’oublie que le vrai regard

Posé sur chacune et chacun est clément ;

Ni agressif, ni fautif, juste agréable.

Les travaux progressent sans aucun retard ;

Nous sommes soudés, dans la joie du vivant. –

La forêt s’accroît, l’air est plus respirable.

                                              Jean-Michel TARTAYRE

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