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Ateliers Sculpture sur pierre

Diana Krall - How deep is The Ocean. Un document VEVO.

 

 aux élèves,

        à leurs parents,

       à mes collègues

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PROPOS SUR L’ÉCRITURE

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Quand j’écris, je me propose un sujet et les signes normalement suivent. C’est un fait, un acte, sans émotions. Je me contente de poser les yeux sur la feuille et l’écriture se réalise ; l’ensemble se traduit par un texte.

 

Qu’est-ce qu’un texte ?

 

Je dirais une projection d’un moment. Sa composition se fait sans aucune considération pour les contingences et c’est, je pense, le propre de la concentration, j’entends par là centrer son esprit sur une thématique donnée ou d’après une actualité mais, dans tous les cas, centrer son esprit sur un support toujours fixe. Cela peut être un article de journal comme l’a très bien dit et pratiqué Edgar Allan Poe, un thème philosophique, ou encore des faits, des événements contextuels, une période, des personnalités marquantes, un paysage, une saison, que sais-je ?

 

L’esprit opère logiquement et adhère avec le propos sans se laisser perturber. Les mots constituent, à cet égard et en eux-mêmes, non pas un problème, mais bien plutôt un phénomène purement graphique. Le mot est une ressource écrite. Et son acoustique doit être resituée comme telle, c’est-à-dire replacée seulement dans sa fonction acoustique.

 

J’entends quelqu’un me parler et le sens de sa parole se réalise par sa nature écrite, en d’autres termes par le fait de sa nature silencieuse. Les mots, de ce point de vue-là, sont œuvre de Raison, ils la servent. Et entendre, comme l’enseigne le sage, signifie comprendre.

 

Ainsi, lorsque j’écris, un message se forme et cristallise. Un message, donc, de la nature des pierres. Et le silence est le propre des pierres. Toute écriture peut dès lors se composer d’une multitude de signes ; de fait, une musique peut être grandement silencieuse. Les plus grandes œuvres musicales sont des œuvres de silence. Miles Davis le dit à propos de son œuvre. Il écrit que les notes encadrent le silence dans le jazz, de manière générale, et dans tous les genres de jazz où il a exprimé son génie. Je le crois. Son œuvre est immense, lumineuse, rayonnante. C’est une sorte de montagne gravée dans la lumière. De même que l’œuvre de Barbara Hendrickx, dont la voix porte les signes de  La Grande  Lumière. L’un et l’autre écrivent dans une parfaite abstraction des choses extérieures. Ils ne subissent aucune influence et leur esprit demeure ancré dans la fluidité du silence. C’est le gage de l’unicité grandiose de leur style, je veux dire de leur très grande virtuosité. La majorité des artistes du Jazz relèvent de ce jugement. Ce sont autant d’actrices et d’acteurs de la Lumière.

 

Aucun phénomène d’écriture, qu’il soit d’ordre architectural, pictural, photographique, sculptural, numérique, radiophonique, audiovisuel, musical, d’ordre mathématique, d’ordre littéraire, historique ou philosophique, ne doit être contraint, ce dans la mesure où il est un fait conscient et généreux.

 

L’écriture peut ainsi être un fait d’expiation, un terme employé par un élève de classe de 6e qui m’en demanda le sens, un acte de justice, de charité, de rédemption – comme l’est, d’après de très nombreux critiques littéraires, l’œuvre de James Ellroy. Elle peut être aussi le rapport d’un instant, de l’instant, dans toute sa plénitude ; précisément l’écriture du Haïku.

 

Enfin, l’abstraction est, je le répète, le principe. Parvenir à se défaire de soi ou de toute forme d’influence extérieure négative propre à activer des sentiments de même nature. Les mauvais souvenirs par exemple, que la nécessité impose de transmuer afin de permettre à l’esprit de chacun d’avoir accès au champ de la Liberté, une idée inspirée là par l’une des topiques développées dans la philosophie de Karl Marx.

 

L’auteur, le compositeur, ont pour principe de dire, de véhiculer leur pensée dans la complétude, sans quoi ils se trouveraient dans une situation inadéquate, voire aliénante.

 

Se trouver dans une chambre, à l’abri, comme l’évoque Blaise Pascal, doit être le cadre strict de l’Animation des Signes. C’est un Acte de Foi. On ne peut transiger avec sa conscience. Il s’agit de suivre le cours de la vie, comme l’eau, sans contrainte aucune, comme le font les enfants. Be Water, my friend, dit Bruce Lee. 

 

   

 Jean-Michel TARTAYRE

Le succès n'est pas final, l'échec n'est pas fatal : c'est le courage de continuer qui compte.

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                                   Sir Winston Churchill

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