PROPOS SUR JACK NICHOLSON

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Il est difficile de parler de Jack Nicholson, dans la mesure où cet acteur maîtrise son art à la perfection. Dans tous ses rôles, ce n’est pas l’homme que l’on regarde, c’est le personnage.

 

Comment arriver à un tel acte de langage ? Dans tous ses films, il réalise une performance. C’est un accomplissement pour chacun de ses rôles. Il revêt l’habit et le personnage existe sous nos yeux.

 

Ainsi, tous les caractères sont adoptés et appliqués devant l’objectif de la caméra des réalisateurs avec lesquels il travaille ou a travaillé. Il sait être dur, comique, tragique, placide, et cela souvent dans un seul et même rôle. De fait, il construit un personnage unique à chaque fois. On comprend de la sorte pourquoi Jack Nicholson est un acteur si aimé du public.

 

Qu’est-ce qui produit cet effet magique ? On peut penser que c’est sa puissance, dont relève la faculté d’abnégation et qui s’avère être le devoir de l’actrice, de l’acteur, de la comédienne et du comédien. Et sa puissance s’augmente du don du jeu scénique, celui de tous les enfants. Il laisse parler et se mouvoir le personnage, je veux dire sans se l’approprier, comme s’il lui cédait sa place sur le plateau, dès que la scène commence. Il sert le personnage et l’œuvre avec une rigueur extrême, ce qui suppose une très grande discipline et une très grande culture.

 

Partout où il apparaît, il est souriant, affable, courtois ; je pense en l’occurrence aux interviews qu’il accorde et à l’image que nous avons de lui, et pas seulement l’image mais surtout ce je-ne-sais-quoi, comme l’écrit Julien Gracq, qu’il offre au public. Car il est généreux. Cette générosité qui est le propre des grandes actrices et des grands acteurs.

 

Au demeurant, l’actrice et l’acteur proposent un personnage en acte. Ils en sont le véhicule. C’est ce que Jack Nicholson, entre autres célébrités du Théâtre et du 7e Art, nous fait entendre et nous donne à voir. Ils sont notre enfance. Radicalement.

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                                                                   Jean-Michel TARTAYRE