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Événement networking

PROPOS SUR L’INSTANT

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          We can be Heroes
          Just for one day

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                          David Bowie

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Se proposer d’écrire sur l’instant nécessite de considérer la notion de temps.

 

Un instant est un laps de temps, de fait. Son unité de mesure peut se décliner sur la base de la seconde. L’instant est important par la raison qu’il est associé à l’idée. L’instant et l’idée demeurent, indissociablement.

 

Au moment où j’écris, le temps de mon énonciation suit son cours par une somme d’instants joints à l’idée / aux idées. Il en est de même lorsque je lis. Ainsi l’instant, par sa prégnance, est proprement l’état de lucidité pur. Et tous les sens sont concentrés par sa dynamique, dynamique naturelle s’il en est. Instantanéité et spontanéité vont donc de pair. Le réel ne peut se concevoir autrement. Captation et dynamique forment une seule et même réalité liée à l’instant. Ce qui pourrait revenir à dire que le temps est une fonction du réel, en d’autres termes une fonction fondamentale dans notre quotidien.

 

Aujourd’hui, mais ce depuis la découverte du cadran solaire par Anaximandre, nous ne pouvons vivre sans ce facteur qui dicte notre journée, notre semaine, etc. L’écriture elle-même comprend en substance ce facteur temps dans la mesure où elle se définit par sa progression ou ses séquences. La nature est ainsi faite qu’elle nous donne une multiplicité de repères d’ordre temporel, pas seulement dans l’écriture, plus largement dans l’idée de cycle ; il suffit de voir que le Soleil se lève et se couche, que la faune et la flore changent régulièrement par le phénomène des saisons. Ce facteur temporel lié à la répétition régulière, donc à la constante du retour, ou du cycle, ne peut toutefois pas se penser sans l’instant qui nous permet d’en prendre conscience.

 

L’instant sert l’idée, ou l’idée sert l’instant, selon une dynamique associée au rythme de la nature. Un rythme que composent la naissance et la renaissance des choses, des événements, et toujours, à observer la nature, de façon heureuse et positive, celle de la vie et de sa permanence, un terme employé par Antoine de Saint-Exupéry pour qualifier la vertu de l’instinct qu’il nomme l’instinct de permanence. Instinct et instant, deux vocables proches orthographiquement et sémantiquement, qui traduisent une faculté de la nature à se régénérer et à faire face, avec toute la force qui est la sienne, rejoignant par là même sa dimension d’infini et, par conséquent, de raison dominante, majeure, qui ne peut que nous obliger.

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                                                                 Jean-Michel TARTAYRE

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