top of page
montagnes

PUBLICATIONS LVIII

Récit fictionnel

Tambours traditionnels indiens

JEAN-MICHEL TARTAYRE

 

 

 

 

UNE ENQUÊTE D’ART JUNGLE

Le Mystère de la péniche fantôme

 

 

 

 

Récit fictionnel

 

 

 

 

 

 

 

Je ne m’attarde pas plus de deux secondes sur moi-même, quand cela m’arrive, et c’est très rare. Deux secondes, c’est trop. J’opte toujours dans ce cas quand, je l’ai déjà dit, rarement cela m’arrive, pour la fixation de mon regard sur la Montagne-qui-parle, dominant ma demeure et ses alentours. Aujourd’hui, jour ordinaire, je me rends au travail après avoir démarré le hors-bord. Il est 7, 30 AM. Dans une demi-heure, je serai à quai. À 8 AM, je me présente à l’accueil du bâtiment où j’exerce en partie mes missions, celui de la BFG, dans l’enceinte très protégée du Secteur 3. Le Capitaine H. est déjà dans son bureau. Je passe devant et la salue, puis gagne mon propre bureau, ouvre les stores et allume l’ordinateur.

 

Je travaille actuellement sur une étrange affaire que j’ai nommé « L’Affaire du bateau fantôme ». Rien n’est encore déclaré à la Presse. Toutes nos enquêtes se font dans l’ombre. La Presse n’est sollicitée qu’après résolution. Ce sont mes supérieures qui interviennent le plus souvent dans les médias, tantôt le Commandant O., tantôt le Capitaine H. précisément. Mais, lors de notre dernière enquête, le Capitaine B. et moi-même avons été interviewés à la radio et devant les caméras de la télévision. C’est une fierté que je ne me cache pas et nous savons gré aux journalistes, mes sœurs et frères d’armes et moi, de la nécessité de leur fonction, qui se fonde toujours sur les valeurs de la Démocratie.

 

S’agissant de l’affaire qui me préoccupe depuis une semaine, cette affaire du bateau fantôme, le Commandant O., qui demeure à la tête du Secteur 3, préféra me la confier en m’orientant vers la Brigade, dirigée par le Capitaine H. « Voilà, Jungle, m’a-t-elle dit, il s’agit d’une enquête qui relève proprement du trafic maritime. Cette péniche laissée à l’abandon, alors que la cargaison est composée exclusivement d'un produit stupéfiant doit faire l’objet d’une enquête menée avec vos collègues de la BFG. Tenez-moi au courant dès que possible. »

 

Il est vrai, le travail que je réalise sous les ordres du Commandant O. touche souvent à d’autres domaines que celui du contrôle de la navigation, tels que ceux du BTP, de l’Agriculture, ou encore de la Sécurité Rurale et Urbaine. Cette péniche, en l’occurrence, est obsolète, n’ayant aucune immatriculation et ayant été construite, à voir sa structure, il y a plusieurs dizaines d’années. Lorsque le Capitaine B. et moi sommes intervenus à son bord pour vérifier l’identité des membres de l’équipage, nous n’avons trouvé personne. En revanche, la cargaison de contrebande était là : 500 kg de résine de cannabis.

 

L’objet flottant allait au hasard du fleuve, d’une rive à l’autre, fait qui nous détermina, mon coéquipier et moi, à arrêter notre vedette et donc à interpeller d’éventuels coupables. Mais il n’y avait personne, je le répète. Chose curieuse, le moteur et son hélice étaient en marche. La péniche est maintenant à quai sous haute surveillance. La cargaison est à ce jour sous scellés. Les experts de la Police Scientifique nous ont donné les résultats hier, quant à la provenance de la cargaison. « Le cannabis est cultivé dans notre région, Lieutenant Jungle. », me répondit le Capitaine H. après qu’elle s’est rendue pour information auprès du Commandant S., responsable actuel de l’équipe des OGS.

 

La question qui s’est par suite posée à moi est la suivante : « Ce bateau avait une destination précise, mais laquelle ? » Spontanément, j’y réponds aujourd’hui en me disant qu’il est impossible que la cargaison ne pouvait être déchargée au Port de K., beaucoup trop dangereux pour les contrebandiers ; la surveillance y est extrême. Non, la destination de la péniche devait se situer bien en amont du Port de K. Nous sommes intervenus à son bord, le Capitaine B. et moi, à une distance très éloignée de notre Base, 6 nautiques pour être plus précis, soit plus de 10 km. Tandis que je me fais cette réflexion, le Capitaine B. entre dans mon bureau, au débotté. 

– Bonjour, Lieutenant. Cela fait trois jours que la cargaison est sous scellés, la péniche à quai, et j’ai le sentiment de n’avoir pas du tout avancé. Que pensez-vous de ce phénomène ?

– Je n’en sais rien, mon Capitaine. Je me trouve dans la même situation que vous. Où est passé ce batelier ? Mystère. Et puis, on ne laisse pas une péniche voguer au hasard sur le Grand Fleuve avec un tel butin à bord. 500 kg de résine de cannabis, cela représente une fortune. Il est vrai que nous avançons très lentement depuis notre contrôle de l’appareil et la mise sous scellés de la drogue. Je partage le phénomène que vous connaissez, c’est celui de la contrainte.

– Je repasse, si j’ai du nouveau.

– N’hésitez pas, mon Capitaine. »

Quand le Capitaine B. est sorti, je me replonge dans la problématique posée par l’affaire en consultant les fichiers des délinquants qui sévissent dans notre région, puis j’analyse la carte numérique réservée exclusivement à nos Services, où sont répertoriées les zones des plantations illégales, les zones où nous avons procédé à maintes interpellations. J’observe en particulier la zone forestière située à six nautiques d’ici, je ne constate rien. Le sigle R.A.S. est noté sur une surface verte qui représente à l’échelle réelle 100 km². La péniche, certes, n’avait plus de batelier à son bord à cet endroit du fleuve où nous avons arrêté sa course folle.

À quel endroit cette personne a-t-elle disparue soudainement et pour quelle raison ? Je comprends le Capitaine B. quand il évoque sa frustration. J’éprouve moi aussi ce phénomène psychologique face à l’événement. Cette contrainte nécessite résolution. Or, la résolution s’organise autour de deux ordres sur le plan de la Justice stricto sensu : la poursuite ou le classement sans suite.

 

Pour l’heure, je comble mon propre sentiment de frustration grâce à l’idée d’investigation. De cette idée peuvent naître par exemple un poème, une recherche approfondie des tenants et des aboutissants ou la patience eu égard au dénouement. Pendant que je me fais cette autre réflexion, toujours en rédigeant quelques notes sur mon carnet, je regarde ma montre. Il est Midi. Je vais manger au mess. Risotto de poulet avec sa sauce aux morilles. Je déjeune avec mes supérieurs, qui m’ont rejoint, à savoir le Capitaine H. et le Capitaine B. Après la pêche melba et le café, je règle l’addition pour nos trois couverts. Le Capitaine H. et le Capitaine B. me remercient. Nous discutons un brin à table. Nous regagnons nos bureaux respectifs à 13 h 15.  En milieu d’après-midi, 3, 15 PM, on toque à ma porte, « Entrez, fais-je ». Le Capitaine H. est accompagnée du Capitaine B. et d’un homme que je n’ai jamais vu. Ils entrent tous les trois, le Capitaine H. prend la parole :

 

« Lieutenant, je vous présente Monsieur A. qui voudrait faire un dépôt de plainte. » Puis, elle se tourne vers l’homme et dit : « Nous vous laissons avec le Lieutenant Jungle, Monsieur A. Il va vous écouter et saisir votre plainte. » Enfin, me regardant : « À tout à l’heure, Lieutenant. » Je salue mes deux supérieurs. Ils sortent. Je propose à Monsieur A. de s’assoir et commence mon travail de saisie des informations ; l’homme me donne ses coordonnées, puis je lui demande quel est l’objet motivant sa plainte :

 

« – Mes voisins sont très nerveux depuis plusieurs jours. Ils nous empêchent de dormir, moi et mon épouse. Ils tirent au fusil le soir et une partie de la nuit. Cela peut durer plusieurs heures. La nuit dernière, excédé par le bruit, je me suis levé et j’ai pu voir qu’ils s’amusent à tirer sur des cibles en papier fixées contre des bottes de foin. Il était 3 heures du matin, Monsieur. On les entend de loin, vous savez.

– Je vois. Vous êtes agriculteur, n’est-ce pas Monsieur A. ?

– Oui, Monsieur. J’ai une exploitation. Je cultive le blé et le colza. J’ai aussi un verger.

– Et vos voisins ? Où se trouvent-ils ?

– Leur villa et leur domaine se trouvent à 150 mètres de chez moi. Côté Ouest.

– Auriez-vous d’autres choses à me signaler, mis à part le tapage nocturne qui, je vous l’accorde, est légitime en l’occurrence.

– Non, Monsieur.

– Excusez-moi, je reviens sur un point. Vous parlez de fusils

–  Je précise, pardon, ce sont des armes automatiques.

– Vous identifiez le type d’arme au bruit des coups de feu, n’est-ce pas ?

– Non seulement au bruit, Monsieur, malgré leurs silencieux, mais aussi parce que je les ai vus cette nuit. Ils sont postés à plat ventre et n’arrêtent plus. J’ajoute que notre chien a aboyé,  que j’ai l’ouïe fine et une très bonne vue. Pour être plus juste, j’ai les ai observés avec mes ZEISS Pro. J’ai servi dans le Secteur 5 et suis réserviste.

– Commando Para. C’est un honneur pour moi, Monsieur … Vous pouvez me dire combien ils, ou elles, sont ?

– Tout à fait, ils sont cinq, des hommes exclusivement.

– Très bien, veuillez signer, ici ... et ... je vous remets le document. Voici, Monsieur A.

– Merci, Lieutenant. Qu’est-ce que je peux faire, sinon, face à cela ?

– Surtout ne faites rien. N’agissez en aucune façon contre eux. Votre démarche auprès de nos Services suffit. Nous passerons, mes collègues et moi.

– Je vous remercie, Lieutenant.

– Je vous en prie, Monsieur A. Quel grade, sans vouloir être indiscret ?

– Major.

– Merci pour ces informations, Major.

– Mais je vous en prie, Lieutenant. »

 

Nous nous serrons la main. Il sort. Je me rends immédiatement dans le bureau du Capitaine H. Elle est en train de discuter avec son homologue le Capitaine B. : « Entrez, Jungle. », me dit-elle. Je lui remets le dépôt de plainte. Elle le lit et demande : « Le Hameau du Toucan, c’est à une dizaine de kilomètres d’ici, si je ne m’abuse, Messieurs, non ? » Le Capitaine B. et moi lui répondons par l’affirmative. Elle demande à nouveau :

« – Donc tout près du lieu de votre rencontre avec la péniche fantôme ; ai-je raison ?

– C’est exact, confirme le capitaine B.

– Messieurs, je vous donne rendez-vous dans une heure. Le temps que je prenne contact avec le Commandant N., du Groupe d’Intervention. Nous dînons ensemble au mess. Je prévois le déplacement au Hameau du Toucan dans trois heures. Il est 5 PM. À tout à l’heure, 6 PM. »

 

Le Capitaine B. et moi quittons son bureau, discutons un bon quart d’heure, puis regagnons chacun nos postes, moi ma salle, lui la sienne. Me vient dès lors la pensée fondamentale de la tactique à mettre en place. Notre plan d’action doit être réalisé discrètement. Il constitue l’unique objet de ma réflexion. Au titre d’agent de l’Etat Français, je suis engagé à défendre les valeurs de la République ; ce que Cicéron nomme Res Publica. Je suis né Enfant de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité. Notre plan d’action est un graphe que je dessine sur mon carnet. S’y trouvent les lignes augmentées de leurs figures géométriques respectives que je vais proposer à ma supérieure à 6 PM. Je pense à la fois la défense de nos valeurs et la tactique du moment, sur mon dessin. Chaque ligne s’inscrit dans la durée et ses sphères de concentration., à l’heure H. Ensuite, le Capitaine B. vient au-devant de moi : « Il est 6 PM, Lieutenant. » Je le suis. Le Capitaine H. nous reçoit et nous demande de nous assoir. « Le Soleil se couche, Messieurs. Dans deux heures, il fera nuit. Nous nous rendrons tranquillement au Hameau du Toucan par la départementale. Arrivée prévue à 8, 30 PM : une voiture, la nôtre, garée devant la Ferme de Monsieur A., le requérant. Les deux véhicules du Groupe d’Intervention se positionnent à l’entrée du Hameau, à une distance de 500 mètres l’un de l’autre. »

 

Je me permets de montrer mon dessin à ma supérieure. Elle le consulte et dit :

« Cela me va, Jungle. Oui, une fois sur place. »

 

À 7 PM, nous nous rendons tous les trois au mess. Le Commandant N. et ses quatre hommes nous rejoignent. Saucisse purée aux échalotes. Les propos vont bon train, ils s’organisent avec enthousiasme autour du plan d’action que je proposai. Puis le Chef nous invite à déguster son « Gâteau Basque sur son Lit de Crème Anglaise » On se régale.

 

8 PM, nous démarrons, notre 508 PSE banalisée suivie des deux R5 Turbo 3E du Groupe d’Intervention, elles aussi banalisées. Le Capitaine H. m’a confié le volant de la 508. Elle occupe la place du copilote. Le Capitaine B. est à l’arrière. Nous sommes des ombres dans la nuit bleue de novembre. 8,30 PM, le Capitaine H. sonne à la porte de Monsieur A. Il nous remet de suite, quoiqu’un peu surpris, et nous fait entrer. Son épouse et lui regardaient la télévision. Le chien nous fait fête.

« – Comment s’appelle-t-il ce gentil toutou ? demande le Capitaine H.

– Reflex, Madame.

– Bonjour Reflex. Tu es un malinois.

– Exact, répond Monsieur A. Je peux vous appeler Capitaine, Madame.

– Bien sûr, Monsieur. Je sais que vous êtes un Commando du Secteur 5. Je vais vous appeler Major, quant à moi. Pouvons-nous monter dans votre chambre, Major A. ?

– Bien sûr.

– Nous allons patienter là-haut et installer notre matériel, le temps que vos voisins passent à leur occupation nocturne.

– Suivez-moi, je vous en prie, messieurs dame. »

Nous montons à la chambre où, une fois sur place, nous constatons que le point de vue depuis la fenêtre donne directement sur une partie de la propriété voisine, séparée de l’exploitation de Monsieur A. par un mur mitoyen. 

« – Voilà, je descends rejoindre mon épouse. Reflex vient, s’il te plaît.

– Dites, Major, Reflex est très bien éduqué, dit le Capitaine B.

– Oui, Capitaine. C’est un cadeau que m’ont fait les maîtres-chiens de mon Régiment à l’occasion de mon départ à la retraite, il y a trois ans. Un vrai chien de défense.

– Je vois, en effet. À tout à l’heure, Major.

– À tout à l’heure, Capitaine. »

Nous installons notre matériel : jumelles, fusils à lunette HK Micro Stellar. La chambre est éteinte.

« J’appelle le Commandant N., nous dit le Capitaine H., pour lui demander de dire à ses hommes d’investir la propriété des suspects. »

Une heure passe dans le silence. Il est 9, 30 PM. Appel du Commandant N. sur le téléphone du Capitaine H. À 9,45 PM, cette dernière nous fait la synthèse de leur entretien. Ils ont découvert le champ de cannabis. Superficie 1 ha. Ils sont entrés dans l’atelier de fabrication du produit stupéfiant, un laboratoire qui jouxte ledit champ. Ils sont désormais postés à 200 mètres face à l’entrée de la villa, confondus à la végétation, au-delà du canal de séparation menant au Grand Fleuve. La lune est dans sa phase ascendante, premier croissant, donc éclaire peu.

 

10 PM. « – Ça y est, ils s’installent, dis-je à mes coéquipiers, après avoir vu les suspects sortir de la villa pour commencer une nouvelle séance de tirs nocturnes.

– Prenez-les en photo, Jungle, me dit le Capitaine H. Après quoi, nous y allons tous les deux. Capitaine B., vous restez ici avec votre HK. Ne les perdez pas de vue. N’hésitez pas, si nécessaire. »

Je prends plusieurs clichés. Puis : « Vous venez, Jungle ? » Nous sortons de chez Madame et Monsieur A., ma supérieure et moi, pour nous diriger à pied vers la villa suspecte. Le Capitaine H. sonne à la porte. Une femme nous ouvre, très surprise de voir deux agents en uniforme.

« – Bonsoir Madame, dit le Capitaine.

– Bonsoir. De quoi s’agit-il ?

– On nous a signalé un tapage nocturne dans les environs. Ce ne serait pas vous, par hasard ? Peut-on entrer, s’il vous plaît ? … »

La femme referme la porte à clef, violemment, en criant afin de prévenir les tireurs. 

« Allez-y, Jungle. », m’ordonne alors le Capitaine H.  Je dégaine mon Browning et tire à trois reprises sur la serrure, puis d’un coup de pied d’attaque en avant, j’ouvre la porte. Nous entrons dès lors, le Capitaine H. et moi, dans les lieux de la grande confusion, à des fins de mise en ordre. L’équipe du Commandant N. nous succède après avoir passé le pont du canal. Ils sont quatre, dont le Commandant. Le cinquième homme du Groupe d’Intervention reste à son poste de tireur d’élite, surveillant l’entrée. La femme suspecte a voulu tirer sur le Capitaine H. mais en vain ; elle s’écroule dans la salle de séjour après que le Capitaine H. a dégainé et tiré bien avant. Le Capitaine B., depuis son poste sis à la fenêtre de la chambre de Madame et Monsieur A., s’exécute avec rigueur : trois suspects tombent dans leur parc d’entraînement. Restent les deux derniers suspects, touchés respectivement par le Commandant N. puis par le tireur d’élite posté à l’entrée, ce en tentant de fuir vers leurs voitures. Les sapeurs-pompiers et les médecins urgentistes sont prévenus immédiatement. À 11 PM, l’opération est terminée, les six coupables blessés conduits à l’hôpital et encadrés par les Forces du Commandant N.

 

Juste avant que nous partions à notre tour, mes deux coéquipiers et moi, à bord de la 508 PSE, je pose une question à Monsieur A.

« – Dites Major, vous saviez que les malfaiteurs utilisaient une vieille péniche pour effectuer le transport de la came depuis leur laboratoire de contrebande jusqu’à la villa ?

– Oui, bien sûr, Lieutenant. De temps à autre, nous la voyions passer. Mon épouse et moi promenons souvent le chien le long du canal.

– Et n’auriez-vous pas vu très récemment une cargaison suspecte sur ladite péniche, en promenant le chien ?

– Moi non, mon épouse non plus, Lieutenant. Mais Reflex a senti, quant à lui, quelque chose de pas normal. Il a échappé à ma vigilance et a simplement fait son travail de Soldat des Stups.

– C’est-à-dire ?

– Il a sauté sur la péniche depuis la berge du canal et a bondi sur le batelier.

– Et après ?

– Pour info, le batelier est tombé à l’eau. J’ai sifflé, Reflex est retourné sur la berge.

– Je vous remercie, Major.

– Lieutenant ?

– Oui, Major A. ?

– C’est nous qui vous remercions, mon épouse et moi. »

Copyright © Jean-Michel Tartayre 2019. Créé avec Wix.com

Lift to the Gallows - Miles Davis
00:00 / 00:00

Mentions légales

Éditeur : Jean-Michel Tartayre

                31 TOULOUSE, France.

Hébergeur : Wix.com

bottom of page