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montagnes

PUBLICATIONS IX

Fragments

Drum & Symbole
Phare en Bretagne

GRANITE

 

1

Apprendre l’alphabet. Le pratiquer selon l’ordre et la règle.

 

2

Soi implique complétude. Nécessairement. Apprendre.

 

3

Je m’en tiens au rythme

Fréquence toujours heureuse –

De l’instant donné.

 

Ces pas au plancher

Sont ceux d’une danseuse –

S’entend l’algorithme.

 

Qui de l’instant mime

L’ordre selon l’alphabet –

A l’âme radieuse.

 

4

Elles / Ils sont né(e)s dans la pierre. Œuvrant pour le bonheur et la permanence du bonheur ; à savoir la beauté des choses, la paix dans le monde. Leur logique est implacable. Ce sont les peuples de l’Humanité.

5

Règlement : Vous me le dites, je vous crois.

 

6

Jamais à la lettre. Mais en considération de la personne.

 

7

L’alphabet comme norme. Entre autres.

 

8

Susciter l’enthousiasme, non les peurs. La première proposition étant la seule qui vaille.

 

9

L’écrin portuaire

Comme Midi paré d’or –

Dévoile, Marseille.

 

10

Des fruits. Des fruits !

 

11

Personne ne lit dans les pensées des gens. C’est leur comportement qu’on remarque et qui les distingue. Leurs actes. Dieu Seul sait.

 

12

Une personne. Donc libre, avec raison.

 

13

On écrit grâce à autrui et pour autrui. Exemple, l’alphabet.

 

14

Ici, présent de l’écriture, des facultés qu’elle mobilise.

 

15

Un support solide

Pour y installer ma vie –

Les jours, les saisons.

 

16

Tel un air blanc gris

Au-dessus des toits ce chant –

Tu sur le granite.

Dans l’éclaircie bleue

Porté comme à claire-voie –

Par l’intuition d’ailes.

 

Un chant tout silence

Aux nuances sfumato –

Qu’un azur dicta.

 

Entre mer et ciel

Sis le poème rupestre –

D’Elle, son visage.

 

17

Ici. On ne s’imagine pas. Non.

 

18

Il suffit d’y lire

À ces états de la pierre –

Notre plénitude.

 

Par la variation

Des rythmes soit sa fixité –

Observant les lignes.

 

Non émus de vrai

Mais juste s’y retrouvant –

Pour ce qu’elle dit.

 

S’adaptant sans plus

Car suffisante à soi-même –

Forts d’instinct rupestre.

 

19

Par le souffle d’or continuer de vivre

Sans ne jamais regarder derrière soi,

Car la vie est un grand mouvement et livre

Tout ce qu’elle détient de plus beau pour toi.

 

Chaque instant suffit ou, par là, te délivre

Des passions qui pourraient contraindre ta foi,

D’un coup, d’un éclat de miroir qui enivre

Faussement, loin de notre raison la loi.

 

Écoute ce souffle en sourdine et prends l’or

De sa mesure, de ses phrases que rythme

L’instant qui jamais ne cesse, joue encor

Des mots, des langages, jamais ne t’endors,

Jamais n’ignore le sens de l’algorithme,

Celui dont la vie chaque instant se fait fort.

 

20

Parce qu’on n’imagine rien que ce qui est, le bon sens prévaut toujours. Suivre le mouvement spontané de la vie, écrire.

 

Un ciel presque blanc

Comme l’innocence est blanche –

Je forge la paix.

 

Tel un beau dimanche

L’humeur est à la gaieté –

Ma forge est ce chant.

 

21

Peut-on avoir peur de soi ? Non.

 

22

Je ne négocie pas avec moi-même.

23

La blancheur du mur

Renvoie au Soleil d’été –

Avril s’adoucit.

 

24

La morale est un rythme. Celui de la vie. Le miroir social.

 

25

Je ne m’écoute pas. Je n’entends que les poignées de main, les étreintes considérables. Ce n’est pas moi, c’est vous. Mon seul miroir, c’est vous.

 

26

Je crois aux sentences et formules du Conseil des Sages. Exclusivement.

 

27

Notes de clarté

L’artiste joue à son piano –

Tout n’est que silence.

 

28

Jamais tristes. Elles / Ils servent la masse.

29

Dimension oratoire : ni l’expression du visage, ni les intonations de la voix, mais la parole seule, ses thèmes, sa part d’inertie, sa part d’énergie.

 

30

Le printemps, la vie

Tout s’anime, tout renaît –

Cours chez la fleuriste !

 

Par ses variations

Le printemps est musicien –

Je suis au spectacle.

 

C’est jour de muguet

Le printemps s’est installé –

Nous sommes heureux.

 

Comme tous les ans

Il revient, il nous revient ! –

Que la vie est belle !

 

Le printemps est là

De sa lumière augmenté –

L’arbre reverdit !

 

31

Tu tout jugement

De ma part, je vous écoute –

De fait disparu.

 

32

Quand l’inspiration ne vient pas à rien ne pense,

Regarde autour de toi, écoute la chanson,

Pense aux livres que tu as lus ou au béton ;

Quand l’inspiration n’est pas là, pense à la chance ;

 

Celle de vivre, la chance de vivre en France

Sous un toit et de pouvoir de toi faire don ;

Pense à tes ami(e)s, puis écris-la ta chanson,

Laisse venir les bons mots, ceux auxquels tu penses.

 

Les mots, les mots ne vont bien que lorsqu’ils s’assemblent

Et puis ce ne sont que des mots, d’abord le sens,

En l’occurrence des mots qui là se rassemblent

 

Autour de la quête d’un sujet bon à dire

Pour créer un support cristallisant les sens –

Cette chanson, ce sonnet, bref ce qui t’inspire.

 

33

Les mots et leur usage impliquent nécessairement la communication.

 

34

Bien. Définitivement.

 

35

La poésie passe sur la grande avenue

Telle une feuille voltigeant dans la cité,

Le vent la porte sur ses ailes vers l’été

Dans le bleu du ciel qui annonce sa venue.

 

Et l’air embaume sa parole contenue

Grâce à des mots dont le sens bien interprété

Dit les valeurs et rythmes de la charité,

Les floralies fixées sur l’humeur de la nue.

 

Elle est l’invention et le renouvellement

Des choses de l’art que chaque enfant aime entendre,

La course des nuages, le soleil, le temps

 

Qui passe, leur révolution, la vie aux champs ;

Car la poésie est bucolique et sait rendre

À la cité sa renaissance ou son printemps.

 

36

La falaise de calcaire est loin étendue,

On s’y promène parfois durant les congés,

On regarde la mer, les oiseaux envolés

Qui planent au gré du vent, ce qu’offre la nue

De variations chromatiques, ce qui remue

Dans l’air de nuages et de reflets ailés,

Les messages que leur marche nous a laissés

Sous la forme d’un tableau apaisant la vue.

Ils disent l’histoire vécue sur la falaise,

Une autre marche – celle de l’Homme et du temps

Qu’il aura fallu pour qu’on s’y sente à son aise.

Une autre marche – celle du vent sur sa chaise

Tel un peintre qui a dit les formes d’antan

Par impressions et que l’on sent sur la falaise.

 

37

Jamais bousculée par la vie elle est tranquille,

Reine en son palais, elle trône sur les jours ;

Aimée du Soleil, elle le loue à sa cours –

Elle trône et ses gens l’ont statufiée en ville.

On l’aime pour sa gratitude envers le style

Et l’Art demeure son domaine, tous les jours

Ses gens travaillent à l’écriture sans détours –

Ce sont des livres et des cités, plus de mille

Trésors culturels dédiés à cette dame

Dont aucun mot ne suffit pour dire la gloire –

Mais les sculptures prévalent et le drame

Dans l’Histoire ou la Légende, on dit «  la femme

Qui régna et règne encore en son territoire » –

Et l’Art seul a privilégié d’elle une trame.

 

38

Le modèle ne te regarde pas. Il pose.

 

39

Maintenant. Soit toujours assez.

 

40

Les nuages ont souvent des formes changeantes,

Le vent les pousse dans l’atmosphère à son gré ;

Nous les voyons blancs ou gris, d’hiver en été –

Ils passent au-dessus à des vitesses lentes

Comme des neiges ou des montagnes marrantes

Parce qu’elles sont légères et aussi gaies,

À croire qu’elles dansent toutes déguisées

Et font le spectacle pour les âmes vacantes,

Celles qui ont le temps de regarder le ciel

Et s’enchantent de ses figures variées

Que le hasard donne, – peut-être un arc-en-ciel !

Non, il n’y a rien là d’un jeu artificiel,

Tout est vrai de ces marches tout haut alliées –

Pour faire d’une fenêtre un sujet sériel.

 

41

Je n’écris pas. Nous écrivons. Built.

 

42

L’eau par vagues lourdes

S’écrase au-delà des digues –

Ferme la fenêtre.

 

43

Quant au grain à moudre

Le moulin à vent travaille –

Rires dans l’auberge.

44

Tout se passe comme

Où rien n’outrepasse, ici –

Quand je suis ailleurs.

 

Ailleurs qui se gomme

Dans l’instant où il est sis –

Au pas des veilleurs.

 

Ce n’était qu’un somme

D’où j’émerge bien assis –

En bâillant d’ailleurs.

 

Le goût de la pomme

Que je croque m’a rassis –

Sans doute des peurs.

 

45

Sûrs de nos personnes

Moi-même ne valant rien –

Dans la voie du Tigre.

46

Dans le mouvement d’une hache de jasmin bleu, elle marche avec nonchalance par tous les espaces du palais. À chacun de ses pas fleurissent des parterres de roses, l’air s’encense. Elle va selon la volonté céleste traversant cette pièce, puis cette autre. Tout n’est qu’embellies et la lumière jalouse baigne maint ensemble de figures que les pieds d’icelle dessinent, cristallisant en poèmes qui l’honorent. Où elle passe, l’idée demeure claire d’un habitat mirifique gardant secret une telle présence, considérable pour la seule Hestia qui conçut les hauts murs et la porte gemmée. Nul ne sait.

 

47

De la volonté

Des plumes ornant l’acier –

J’ignore la fin.

 

48

Le 7e Art révolutionne l’image.

 

49

C’est un matin bleu,

L’air est comme métallique –

Je suis à la forge.

 

50

Tenus d’être au fait

Sans poudre aux yeux ni chimère –

Nous actons en jungle.

 

Leurs rythmes divers

Proposent les ciels d’été –

Où donc nos mots jonglent.

 

51

Quelque vanité ?

Que ce soit vaine demeure –

Puisque les dieux rient.

 

D’un rire confiant

Vis-à-vis de soi, cet autre –

Certes ils débattent.

 

Et nous jugeant bien,

Il nous incombe d’y croire –

Sauf vanité grave.

 

Auquel cas tout passe,

De la joie et du bonheur –

Il ne tient qu’à nous.

 

Mais quand d’un tel spleen

Nous sortons avec bonheur –

Les dieux nous regardent.

 

Les dieux nous regardent

Et avec eux les déesses –

Lors, tout nous oblige.

 

Où raison est loi

Nul ne peut se croire vain –

L’Olympe nous acte.

 

Homère a tout dit

Dans ses épopées divines –

Je n’invente rien.

 

52

L’image suffit

D’un bouquet blanc de jasmin –

Son parfum demeure.

 

53

La nuit étoilée

Sur le parc de Yosemite –

Épure au granite.

 

54

Gratitude n’est pas flatterie.

55

Ciel d’été sur Cannes,

Tout respire la joie vraie –

Le monde en est fier.

 

56

Mon amour-propre est mis à mal ? Je n’y reviens pas et m’en remets au Bien. Les gens sont fiers, ils maîtrisent leur alphabet.

 

57

Je tiens à faire le ménage chez moi. C’est naturel donc logique. Je ne m’en sens que mieux après. Ce n’est pas une corvée, c’est un devoir. Me respecter, c’est respecter le lieu qui m’accueille. Le propre de tout un chacun au demeurant. Il s’agit d’un acte citoyen.

 

58

Ces gens, s’il arrivait qu’ils se trompent, seraient toujours bien meilleurs que moi. Aucune fausse modestie de ma part. Mais, ces gens jamais ne se trompent. Dont acte.

 

59

D’un ciel granitique

Regard posé sur la présence –

Le train entre en gare.

 

 

 

 

60

Rien ne peut corrompre

L’absolue nécessité –

Je suis du présent.

 

61

Pluie drue de printemps,

Douce aux champs et aux forêts –

L’eau zèbre la vitre.

 

62

Au silence brut

Ne s’adressant qu’à lui-même –

La mer rend hommage.

 

63

L’air bleu de jasmin

À la pergola s’enroule –

J’accepte le thé.

 

64

Le confort ne sert de rien sans suite. Il n’est pas un sujet de moquerie, ni un objet de mépris. Sa nature précieuse est un luxe. Il s’agit de fait du bien-être, accordé à tout un chacun. Savoir y demeurer, c’est le répandre autour de soi. Il rayonne dans un sourire, le partage, la convivialité. Ainsi des gens heureux et qui actent sincèrement pour que le bonheur soit. Par la raison que ce confort-là appartient à l’ordre des choses.

65

Je vais aux nuages

Dire la beauté des choses –

Un aigle s’envole.

 

66

Ce sont des hauts murs

De colossale épaisseur –

On dîne à la rade.

 

67

Les gens me nourrissent et m’habillent.

 

68

Le ciel bleu le mur

Contre que des rais éclairent –

Mai joue sur les toits.

 

69

Neige et glace ô ciel,

L’été fraîchit tes prairies –

Je cours à l’azur.

70

Le jazz est puissance terrestre. Au rythme des cuivres s’accorde celui des cordes. Ils chantent un hymne, celui de la terre ferme aimée du Soleil. Puis c’est un tambour qui invite les nuages. Lors, on sait la pluie, qu’elle aussi viendra danser, proposant ses notes à ce jeu propice aux floraisons harmonieuses. Il pleut sur la terre – ou le Soleil s’est vêtu à de nouveaux rythmes. Des cordes nouvelles par la fluidité mues, celles de la pluie, conférant au roi Soleil l’idée des saisons que les notes d’un clavier parfont jusqu’au cercle. Ainsi de l’orchestre, attendu que par son jeu chaque thème ondoie. Ainsi du Soleil, dont la lumière demeure – au fait des sourdines. Ils chantent un hymne, celui de la terre ferme aimée du Soleil, celui de la mer à l’horizon des averses exauçant les bois, où la forêt se transporte et toujours verdoie. Le jazz est puissance terrestre. Tout tremble de notes en accord et tout est stable. Des monts à la mer. De la mer aux bois, où collines et montagnes s’inspirent de l’air. Tous forment un chœur et l’air se résout en chant. L’orchestre joue juste et s’adapte aux climats – durée en ruptures caractérisées, syncopes et contretemps, que le chant emploie. Ou par variations se joue – dans la voix du jazz. Les oiseaux s’envolent dans l’air, transportés des notes, celles d’un clavier au saxophone allié. Puis tout se suspend. Nul ne sait pourquoi. Quand s’auréole le ciel. Voici la diva. La faune et la flore, les terres ou mers anciennes – par sa voix lors actent.

 

71

L’idée du poème

Verse au plan horizontal –

Il sied à la table.

 

72

Ne pas rester là

Mais bien assis sur ma chaise –

Outre le micro.

73

Aux murs de jasmin

S’accordent les toits de roses –

On va en babouches.

 

74

Daily life or else

An unchanged rhythmic background –

You do the mortar.

 

75

Les nuages du ciel ressemblent à des plages

De silence, ils passent comme passe le temps

Et forment des îlots transportés par les vents –

Lors que l’été regagne ses propres rivages.

Ils sont du rythme estival les douces images,

Leur tranquillité nous évoque le bon temps

De l’enfance et des jeux animés par ses chants –

On va à l’eau, on dort ou on lit quelques pages.

Les nuages autour de l’été sont légers,

Cotonneux ; ainsi celui du marchand de sable –

Qui se pose le soir au-dessus des demeures

Afin que nous dormions bien et que tout soit stable ;

Ils veillent, dirait-on, ces voyageurs ailés

À la paix des jours, – suggérant leurs belles heures.

 

76

Ne te plains jamais

D’avoir la lumière et l’eau –

Ce don de ta vie.

 

Dire ton avis

Et considère l’écot –

De pouvoir parler.

 

Libre de l’étau

D’un ego qui n’en peut mais –

Le réel suffit.

 

Sans rien dépasser

De ce que raison prescrit –

Le sens ni le mot.

 

77

Grâce au ferme alliage de la fleur et de l’alcool, j’offre un absolu. Soit par ce mariage, l’essence prend son envol. Rare est le tissu. Comme un coloriage de fleurs recouvrant le sol, la vie s’accentue. À croire un halage, le parfum me tient du sol. Puis gagne la nue.

78

Certes romanesque, par trames inconfortables. Ainsi soit Florence. On la dit amante de la vertu et des dômes, actant par la pierre. À elle seule fresque et bibliothèque immense, elle est née des tables. On le sait par Dante qui porte haut sa lumière. Nombreux sont ses tomes. Aux gens vénérables, elle narre tout ou presque, des lois, de l’instance. Nombreux sont les tomes que l’on écrit, que l’on chante, dans l’Europe entière. Ainsi soit Florence, cité telle une arabesque dont s’ornent les fables. Sans peur ni chimère car de fait intransigeante, elle instruit par sommes.

 

79

La digue va contre

Où un océan s’agite –

L’air fraîchit au phare.

 

80

Le chat est dans l’arbre

Sur quelque branche endormi –

Un merle sautille.

 

81

Un mur végétal

Où les fleurs côtoient les plantes –

J’entre aux villes vertes.

 

82

Le temps est au beau fixe en cette période,

Du bleu du ciel à la lumière du jour ;

L’été est presque devenu à la mode

Avant l’heure – le printemps a toujours cours.

Mais les circonstances font la saison chaude

Et l’air est un air estival chaque jour

Depuis quelque temps, chacun s’en accommode

Comme il peut – l’air est pesant et l’air est lourd.

Aussi je cherche la fraîcheur végétale

Sous les arbres de mon jardin permanent,

Cultivant les plantes, fleurissant les murs.

Seul juge en ma demeure où rien ne s’installe

Ni la peur, ni le doute – je suis confiant

Dans l’excellence de l’eau et de l’air purs.

 

83

L’oiseau est au ciel

Ce que le tigre est aux jungles –

J’aime notre Terre.

 

84

Le thé au jasmin

Ajoute aux fragrances d’or –

On est face au Sphinx.

85

Attendu sa masse

L’air octroie des mouvements –

Un avion décolle.

 

86

Un climat comme épaissi par mainte force

Que les choses ont ordonnée strictement

Se concrétise en nuages et amorce

Des pluies suivies d’orages assez souvent.

Il est des éclats bleus que le blanc renforce,

Celui de la condensation d’eau donnant

Au ciel ses reliefs et qui font sa force

Dès lors que l’eau vient nourrir la terre à temps.

Nous sommes, je suis, soit de fait habitons

Sur la Terre, ou bien en cela nous est chère ;

Car la Terre est belle, celle où nous vivons.

Quant au ciel, il est l’air que nous respirons.

C’est sans procès, juste un constat sans chimère. –

Le temps décide et le temps a ses raisons.

 

87

She notes the time

Could not be better, royal flush. –

The dealer concludes.

88

La porte est soudée

À la paroi granitique. –

Langue du glacier.

 

89

Les senteurs de menthe

Au seringat s’associent. –

Je gagne l’étude.

 

90

La magie de l’été se voit à la nue

Toujours claire et bleue ou au désir des mers ;

Il suffit pour ça de marcher dans la rue, –

Je sens dès lors monter en moi de doux airs.

Qu’il m’est doux en effet d’augmenter ma vue

Par la raison d’être comme dans les airs

En flânant avec la lenteur d’une grue

Dans la cité, où se jouent des rythmes chers.

Oui l’été est musicien et l’été joue

De ses belles couleurs sur l’eau ou sur terre,

Ravissant mes regards en sa joie constante.

Oui l’été est beau, soit digne qu’on le loue

Dans un poème, un hymne ou une prière

Et à la Muse je dédie cet andante.

 

91

Se devoir à nous. Soit je me dois à vous.

 

92

Nulle rêverie

Mue, fort du regard tranchant. –

Il peint des histoires.

 

93

L’arbre vert et le ciel bleu me font un cadre

Accueillant pour les rêveries de l’été ;

Je les regarde et un poème s’encadre

Derrière la vitre par eux inspiré.

Et chacun des mots que la Muse recadre

S’assortit à notre ensemble ainsi rythmé

Dont l’arbre vert et le ciel bleu sont le cadre –

Ce poème, dont l’air ressemble à l’été.

On pense à la mer, on pense à la montagne

Et je rêve de ces moments idéaux

Où peur, tristesse, ni dégoût ne me gagne.

De fait tout passe quand verdoie la campagne –

On gratifie la belle saison de mots

Suffisant pour que la joie nous accompagne.

 

94

Vous êtes un miracle Madame et je ne vaux rien.

 

95

En ce royaume où de rien on ne s’offusque

Réside la rythmique sourde du granite, –

Seul lieu connu qu’avec raison fonde un mythe

Tel le cyan, dont en rien la lumière n’est brusque.

 

96

L’innocence a toujours raison.

 

97

Innocence n’est pas ignorance.

98

Je bois aux sources de l’été tranquillement,

À son ciel bleu, à ses plages paradisiaques ;

Tout va et la fraîcheur me vient en y pensant,

Un soda à la main au souvenir des flaques.

 

Lors oui, je vais par les rues où l’été s’entend

Comme la belle saison qui vient après Pâques,

Heureux de vivre au Soleil et aux mers tout cyan

Que le récit honore au moins depuis les Gracques.

 

99

J’apprécie les beaux paysages des toiles

Dont les grands maîtres nous ont tous honorés ;

Je pense à leurs mers parcourues par des voiles

Dans maint endroit où ces tableaux sont fixés.

Ainsi je m’efface et m’oublie et leurs toiles

Me sont une source de textes rimés.

Parfois même je remarque des étoiles

Siégeant sur un banc de sable ou des rochers.

Donc je plonge dedans les marines sises

Là devant tel le baigneur aimant l’été

Et sais gré aux musées de nous les offrir.

Tout est peint, plus que je ne puis, jusqu’aux brises. –

Car l’artiste a su nous faire partager

Sa vision d’un lieu qu’on tarde à découvrir.

100

Je ne sais rien que les fleurs et les prairies

Qu’on parcourt au Soleil sans but simplement,

Le regard plein des rythmes de mélodies

Illustres que l’aède fit en son temps.

 

Aussi vais-je par les fleurs toujours ravies

Aux lumières des étés ou des printemps

Sentir éclore ces douces harmonies

Comme des parfums en allés sous les vents.

 

101

Un spectateur. Pas un voyeur.

 

102

Notre Terre est belle

Comme est belle la nature. –

Je chante la vie.

 

103

La confiance s’acte

Sans besoin de confidence. –

Rien à justifier.

 

104

La vie va ainsi

Et les climats se succèdent. –

J’arrose mes plantes.

 

105

Des gênes sévissent quand on leur donne un accès ; lors je me concentre. C’est la face nord où se concentrent mes sens. À rien je ne pense. L’erreur ni le doute ne sont possibles ici. Rien ne doit gêner. À même la pierre je fusionne avec, sans doute ; le regard dessus. Tout est naturel, du mouvement au repos. La paroi me parle. Je ne sais rien d’autre que ce que paroi propose ; un texte à savoir. Elle me fait Signe gravissant ses reliefs. Moi-même relief. J’irai au sommet. Pour l’instant me dois gravir. La main et le roc. J’irai au sommet. L’escalade est une joie. Sans elle ne puis. Je vais là-haut, sur ce support vertical. Le pied et le roc. Mon regard se fixe, l’air m'est totale présence. J’inspire et respire. J’irai au sommet et m’y suis déjà assis. Qu’importe le temps. L’aigle est mon ami et le condor l’est aussi. Avec eux je vais. Je ne gravis pas, je vole et le roc me porte ; il prend tout l’espace. J’irai au sommet mais je suis sourd au sommet. Seule la paroi. Face nord. Que ça. Elle est mon pari, je tiens. Soit très loin de moi.

 

Discomfort runs rampant when given access; so I concentrate. It is the north face where my senses are concentrated. I don't think of anything. Error and doubt are not possible here. Nothing should get in the way. Even the stone I merge with, no doubt ; gaze on it. Everything is natural, from movement to rest. The wall speaks to me. I don't know anything other than what wall offers ; a text namely. She beckons me climbing her reliefs. Relief myself. I will go to the top. For now I have to climb. The hand and the rock. I will go to the top. Climbing is a joy. Without it can not. I go up there, on this vertical support. The foot and the rock. My gaze is fixed, the air is total presence to me. I inhale and breathe. I will go to the top and have already sat there. Whatever the weather. The eagle is my friend and so is the condor. With them I go. I don't climb, I fly and the rock carries me; it takes up all the space. I'll go to the top but I'm deaf at the top. Only the wall. North face. Only that. She is my bet, I want. Be very far from me.

 

 

106

On ne gravit pas l’Olympe. On le craint.

 

107

On patiente à la surface des eaux calmes d’une immense bibliothèque et la vie est brève, m’évoqua un sage. Chaque instant est précieux.

 

108

We are sure of ourselves

When everything is favorable. –

I’m going to swim !

 

109

La grève d’encens

Longe un océan de myrrhe. –

Dans l’air vit l’iris.

 

Respect au Soleil

À Qui nous devons ces jardins. –

Et nos murs sont d’or.

 

The incense shore

Skirts an ocean of myrrh. –

In the air lives the iris.

 

Respect to the Sun

To Whom we owe these gardens. –

And our walls are of gold.

 

110

There cannot be the slightest imperfection. Humanity is beautiful in all its differences of peoples and cultures.

 

111

The alphabet, by extension the signs, of which we are. Either writing as a pledge of fraternity.

112

Les champs de l’azur

Jouxtent ces plaines en or. –

Ô bonté du soir !

 

113

Les forêts sont belles

Car le Soleil s’y repose. –

Chaque feuille est gemme.

114

On ne lutte ni contre soi, ni contre les mots. La réalité demeure, au-delà.

 

115

Savoir vivre avec son temps est une sentence applicable à chaque époque, peut-on croire.

 

116

La vie privée des gens ne regarde personne. Les gens se suffisent par leurs actes.

117

La liberté de l’être humain se respecte

Sur les plans physique et moral, il se doit

En acte de ne faire rien qui l’affecte

Physiquement, moralement, dit le droit.

La personne est un statut que tout excepte,

Sa vie d’abord, puis le moindre de ses choix

Dans la mesure où chacun d’eux se respecte

Légalement, sans s’écarter de la loi.

Cette femme, cet homme, payent l’impôt

Par exemple ; ils sont deux citoyens en outre,

Ayant un rôle social, même un travail.

Qui veut contraindre cela sinon l’ego

D’elle ou lui à la justice passant outre ? –

De sorte qu’à la fin on soit sans travail.

 

118

L’écriture apporte sa part de bien-être

Et au-delà, des textes reconnaissants

Qui, lorsqu’on les lit, accompagnent notre être

Dans le domaine des bons comportements.

Ce qu’il faut savoir de l’être et du paraître

Demeure toujours en substance non sans

Que l’auteur dresse un portrait, fasse apparaître

Quelque époque et transmue nos bons sentiments

En une prise de conscience des choses

De la réalité, soit des aléas

Certes à bien distinguer de la fiction.

Tout est écrit comme on fait un lit de roses

Et moi lecteur m’y transporte jamais las

De sentir son essence sous la diction.

 

119

 Non certain du tout

De voir le jour à nouveau. –

Je n’entends que nous.

 

120

Vraiment le ciel est si beau par ces journées

Estivales ; on va à pied, à vélo

Par les routes de la campagne bordées

De champs pleins de couleurs, – foin du moindre écho

 

Au sentiment de nos grandes enjambées,

Presque volant, sans plus éprouver l’air chaud

Du tout, soit tels qu’à l’abri sous les ramées. –

Sensation que procurent bois et ruisseau.

 

121

La lourdeur du temps dont je prends la mesure

Ne nous affecte en rien, nous sommes en mer

Et le vaisseau avance de façon sûre,

Malgré le peu de vent ou le défaut d’air.

Aussi je me jette à l’eau tout à fait pure,

Fraîche – c’est bon d’y être ! Puis chante un air

Tout en suivant des yeux de constante allure

Cette ancre qui choit avec sa chaîne en fer. –

Ô bonheur de l’été ! qui nous vient toujours

Selon le rythme régulier des saisons

Comme le refrain d’une chanson connue

Que nous aimons tous, refrain de nos amours

Et de mainte ballade lors des moissons,

Allons à l’eau et à la lumière accrue !

 

122

Inspirant les rythmes d’un air toujours nouveau, jamais ne me noie. Y compris à l’ancre la felouque ne repose. Des forces la bercent. Et lorsque je plonge, l’eau est ma respiration. Un rythme s’écrit. Puis allant aux isthmes, on reste maître du bateau. Rien ne me dévoie. La mer d’un bleu d’encre m’inspire alors quelque prose, où les idées percent. J’écris et je songe à mainte constellation. Lors ma page luit. Mots au fil de l’eau s’organisent tels les hymnes. Le foc se déploie. De même la prose, où le littoral s’échancre. Des rêves traversent. Nuits d’inspiration, quand la journée se prolonge. Une mouette crie. Nul ne s’apitoie jamais, on rit toujours tôt. – Départ pour les isthmes ! Les rires transpercent et je dormais sur ma prose. – Bouge ! On lève l’ancre ! Un mousse me prie fort de me mettre en action. Je range mon songe.

 

Inspiring the rhythms of an ever new air, never drown me. Including at anchor the felucca does not rest. Forces rock her. And when I dive, the water is my breath. A rhythm is written. Then going to the isthmuses, we remain in control of the boat. Nothing distracts me. The sea of ​​an inky blue inspires me then some prose, where the ideas pierce. I write and think of many constellations. So, my page glows. Words over water are organized like hymns. The jib unfolds. Likewise the prose, where the coastline is indented. Dreams cross. Inspirational nights, when the day is prolonged. A seagull screams. No one ever feels sorry, we always laugh early. – Departure for the isthmuses! The laughter pierces through and I slept on my prose. – Move! We weigh anchor! A ship's boy strongly begs me to get into action. I put away my dream.

 

123

L’Afrique et l’Asie. Deux soeurs aimées du Soleil.

 

124

Saw the rocky peak,

Every face is harmonious. –

Rite of the Rampart.

 

125

Le ciel s’est couvert de nuages très pâles

Qui flottent comme moutonne l’océan,

Soit par vagues successives et les pales

Des moulins tournent vite au souffle du vent.

Je passe sans m’émouvoir de leurs cavales

À l’horizon plus bleu, juste en y pensant, –

Bien en ma demeure où je plaçai les dalles,

Toujours satisfait des aléas du temps.

Et rien n’est maussade et rien ne me rend triste

Car tout change selon le temps ou les heures,

De telle sorte que leur motif inspire.

Des rythmes sont proposés à maint artiste, –

Observer le ciel par exemple, à ses heures,

Permet de trouver un sujet pour écrire.

 

126

D’un degré à l’autre,

Considérant l’escalier. –

Peut s’en trouver dix.

 

127

Ciel d’un bleu immense,

Où quelque nuage flotte. –

L’été nous sourit.

 

128

Toute idée qu’offre la Muse m’est précieuse,

Idée certes d’un poème en la saison,

Celle en l’occurrence d’été, si radieuse. –

Et que l’on traite le ciel avec raison !

 

Objet ces jours-ci de source lumineuse,

Ravissant le quotidien à la maison

Pour l’établir sur quelque côte fameuse,

Le ciel est un motif pareil à un pont

 

Qui nous conduit, sous les ordres de la Muse,

Vers les rythmes puissants des régions solaires. –

Implacables sur la question du respect !

 

Où nous allons toujours siègera la Muse

Et tout art lui doit ses règles exemplaires. –

L’été ici doit être un chant bleu d’aspect !

 

129

Muted sounds

Run through the coppery night. –

Pacific air.

 

130

Gris bleu où disparaissent les toits la nue

À l’épaisseur comme d’un mur de granit,

Tout semble se perdre en elle – nous transmue

En rêveurs de palais que l’idée ravit.

On y entre non par quelque idée reçue

Mais bien au sentiment qu’elle nous fournit –

De bâtir d’après sa rythmique perçue,

Car le ciel est un rythme qui nous unit.

Et à tous les arts où les Muses président,

Ainsi qu’aux saisons de l’Olympe les dieux –

Quelque poème en hommage à leurs bienfaits.

Afin que Bien et Beauté toujours résident,

Beauté ni Justice ne passe aux adieux ; –

Outre la tournure, m’en tenant aux faits.

                             Jean-Michel TARTAYRE

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