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PUBLICATIONS L

Poèmes

Wide Cinematic shot of Conductor Directing Symphony Orchestra with Performers Playing Viol

JEAN-MICHEL TARTAYRE

 

 

 

 

LES POÈMES D’ART JUNGLE

Prose ouvrant sur un Haïku

 

 

 

 

Poésie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

              Chambre. Sans écho. Quand résonne le la, je m’en tiens au diapason, à la dynamique impulsée dès lors, établissant la constante d’une marche, soit la rythmique. Comme placés contre telle structure acoustique, les mots se forment naturellement et donnent le sens de la marche. – Une ballade. Il n’est de mouvements que du point de vue extérieur, ceux dont la plume est l’autrice. La note appelant le mot, la plume en toute logique créa le lien, à titre d’appendice où cristallisent rythmes et courants. À l’écoute, je suis aux ordres de la musique du jour. N’imaginant rien, que la thématique dictée par la raison, je propose des voies honnêtes où la plume s’engagea. Confidente du Chœur des Muses, dont le Palais de la Montagne-qui-parle est le siège, la plume assume en outre la fonction de messagère. Amie de l’air, des vents et des nuages, elle se déplace avec bonheur dans les lieux de la parole, transcrit le paysage des valeurs humaines, souvent sous la forme d’un poème. Je ne m’écoute pas, je ne me regarde pas dire ou écrire les rythmes qu’on lui dicta, mais je veille au bon déroulement du procès syntaxique, afin que la prosodie se réalise.

            Raison. Elle me concerne, au premier chef. Oui, la raison seule dicte. La liberté ne peut se concevoir sans cette puissance fondamentale qui m’oblige naturellement. Je vais vers les lieux du poème, au gré de la plume dont la ballade entendue ce jour induit les mouvements. Je me tiens sur le seuil, par respect et ne sais rien. J’ai le souvenir d’une mission qui m’apparaît dans le cadre de cette ballade que la plume transcrit selon la prosodie. Nous partions en bateau dans la zone nord où se trouve le littoral océanique. C’était tôt le matin. Nous arrivâmes à destination une heure après le départ, 9 AM. L’intervention d’urgence s’accomplit en quinze minutes. À 10 AM, nous repartions sans dommage, avec la satisfaction d’avoir protégé les citoyens. Le rythme, intense s’il en est, nous transmuait d'abord en figures de silence, celles que l’on n’entend pas car chacune participe de la composition en étayant la note, que la hauteur caractérise et qui la précède ou lui succède. Devenus notes, nous devions nous situer ensuite dans l’espace du temps faible – andante – avant de passer au temps fort – prestissimo. « On monte au créneau. » Dès l’ordre de la mesure transmis, en effet nous passions alors à une nouvelle étape, la durée du son. De signes écrits sur la portée entre les limites de l’espace tu, nous devenions signes formant fréquence et produisions la sensation auditive soudaine, la présence manifeste. Tandis que je donne par métaphore cet exemple de logique propre à mon expérience de soldat, la ballade, dont ma Dame est en l’occurrence l’interprète, s’avère significative de maint passage identique – le contre-temps – mainte phase transitoire entre temps faible et temps fort, conférant à la plume un tempo tout en relief qui me renvoie à la nécessité d’être à l’écoute du motif, de ses variations, lorsque se réalise l’action généreuse, offrant au naturel de la plume des parcours grammaticaux établis sur l’aire exclusive du champ de la raison ; attendu enfin que je me dois à la logique de l’existence et à la considération essentielle de la personne.

 

            Catharsis. L’écriture est une opération de la pensée qui permet aussi d’exploiter les ressources d’ordre émotionnel. Associant lesdites ressources à la dynamique musicale, le poème se conçoit et participe de l’équilibre psychique du sujet auteur ou lecteur. Le mot ne doit pas heurter, à titre d’unité sonore inscrite dans l’ensemble architectonique. Le mot, par là même, a la valeur, mieux la nature, de la note, et sa présence nécessaire doit passer comme inaperçue au profit du sens ; en d’autres termes, il ne peut être un écho assourdissant pour le sujet mais l’étai qui produira la satisfaction purement intellectuelle chez ce même sujet. La musique a cela d’extraordinaire qu’elle élève l’âme au degré optimal de la perception, raison pour laquelle sans doute la prosodie ne dissocie pas la phrase de la dimension musicale, bien au contraire elle les unit. L’harmonie est ainsi l’une des fins premières du poème. Quand ma Dame interprète à son piano la ballade qui rayonne partout au sein de notre foyer, la plume mue par le phénomène vibratoire de telles harmoniques, de tels chromatismes, transcrit les rythmes en identifiant le mot à la note, situe les fréquences en lieu et place des périodes de la phrase. Il en résulte naturellement une organisation significative, celle de la prosodie. La plume compose selon les lois de l’instant. Pour ma part, je demeure sujet sis dans ses propres limites et n’interviens jamais dans le processus créatif, de peur de le troubler en commettant une fausse note. De raison, je me tiens au bord du poème, au pied de ma Dame interprétant à son piano la ballade qui inspira ces vers :

 

                                                      La voix du Grand Fleuve

                                                      Fait écho à la Forêt. –

                                                      Elle en dit les signes.

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