
PUBLICATIONS IV
Poèmes

Miles Davis and John Coltrane, in Round Midnight. Un document Facebook.


L’ÉCOLIÈRE
Se proposer de regarder le ciel
Car aujourd’hui il est ensoleillé –
Demeure une affaire de vacancier,
Ici – en croquant ma tartine au miel.
Les vacances annihilent le fiel
Et la mauvaise humeur où j’ai buté.
En vacance, il fait toujours beau de fait –
Ou, quand il pleut – on attend l’arc-en-ciel.
On a le temps, on écrit un courriel.
On joue, on apprend aussi à compter,
À écrire – on révise l’alphabet.
Et mes mots là ont fait un gratte-ciel.
Jean-Michel TARTAYRE

THE SHIELD
Be yourself ; everyone else is already taken.
Oscar Wilde
We are and that
Since a long time
We are
For a long time
Here on earth
That is to say
Under the rainbow
Look at this bird man
Flying in the air above us
It’s not laughing or crying
No it’s flying
Like someone who feels good
Just like that –
Yes flying and feeling good
Just under the rainbow
After the storm
Like an arrow and protected by
The rainbow –
Against any form of anger
Of the weather
It’s a true offspring of our mother
Mother nature
Loyal and pure –
Who designed the rainbow
Jean-Michel TARTAYRE

POLICE II
L'ordre étant donné
S'ensuit vive la réponse –
Non sans pragmatisme.
Soit en l'occurrence
Forte d'une volonté –
Que la raison tient.
Jean-Michel TARTAYRE

LA BRIGADE
Dans les rues bleues de Paris
À la lueur des étoiles
Marchant comme sous des voiles –
Ils progressent sans soucis.
Vers leur but ultime ils vont
Quelques notes à la main
Munis d’une arme de poing –
Aux ordres du grand patron.
Ils vont sur les lieux du crime
Formant réseau adéquat
À l’arrêt des scélérats –
Qui contre la vie s’escriment.
Ils vont dans un grand mystère
Animés par la justice
Et quêtant le moindre indice –
D’après témoins ou par terre.
Jean-Michel TARTAYRE

REMERCIER LA VIE
Ainsi va la vie
Et toujours se méritant –
Par ses dons multiples.
La moindre des choses
Est d’en suivre le courant –
Qui jamais ne cesse.
On ne l’éteint pas
Ni jamais on ne l’arrête –
Présence éternelle.
Oui la vie est belle
Soit par décret et instances –
Nous devons l’aimer.
Aimer par nature
Et selon le cadre strict –
Des lois de la vie.
Telle la montagne
Érigée dans l’air du ciel –
La vie nous élève.
Terrestre et cosmique
Elle nous considéra –
En un jour béni.
Suivant le chemin
Qu’elle nous fait emprunter –
Il est toujours bon.
Il est toujours don
Ce chemin que nous suivons –
Pur et lumineux.
Et notre intention
Se doit d’être véritable –
Dans la gratitude.
Jean-Michel TARTAYRE

TEST
– Bonjour.
– Bonjour mon Capitaine.
– Asseyez-vous.
L'homme s'assoit. Le Capitaine poursuit :
– Vous désirez intégrer l'équipe, c'est ça ?
– C'est mon intention.
– Vous êtes sobre ? jamais eu de problèmes d'alcool ?
– Non, mon Capitaine.
– Ou autre ?
– Ou autre mon Capitaine ?
– Alcool ou autre, j'entends.
– Non mon Capitaine.
– Des tics ? des tocs ?
– Non.
Silence.
– Vous vous grattez l'oreille.
– Excusez-moi.
– Médicaments ? Est-ce que vous suivez un traitement ?
– Non mon Capitaine.
– Bien, tenez ce QCM. Vous avez dix minutes. Allez vous asseoir à cette table.
Dix minutes s'écoulent. L'homme pose son stylo. Le Capitaine prend la copie et dit :
– Merci. On vous recontactera. Vous pouvez disposer.
L'homme sort après avoir salué son supérieur, qui le rappelle.
– Sergent ?
– Mon Capitaine ?
Silence. Le Capitaine répond :
– Vous vous grattez l'oreille.
– Excusez-moi.
Silence.
– Mon Capitaine.
– Mon Capitaine. Excusez-moi, mon Capitaine.
– Sergent ?
– Oui mon Capitaine ?
Silence.
– Vous pouvez disposer.
Jean-Michel TARTAYRE

EN MOUVEMENT
Le plaisir d’écrire avant toute chose
Qui viendrait uniquement de soi-même
Mais bien comme un mouvement que l’on sème –
Du fait des signes que nature impose.
Ainsi qu’il n’y a d’effet sans sa cause
L’écriture est fruit de ce que l’on aime
Soit ensemble les idées et les schèmes –
Que tous les arts organisent et disposent.
Jean-Michel TARTAYRE

LIEN D’ENFANCE
Jamais il ne se plaint jamais ne pleure
Il va où la vie le mène en chantant
Et fidèle à son idéal d’enfant –
Voyant dans le livre un jardin de fleurs.
Il porte la lumière et le bonheur
Partout où il va et puis les répand
Aux personnes tristes aux indigents –
D’un regard d’un rien d’un signe du cœur.
Avec lui vont ses frères et ses sœurs
Comme lui par enthousiasme gaiement
Porter la lumière à tous les enfants –
Qui d’eux-mêmes s’allieront à leur chœur.
Jean-Michel TARTAYRE

CE QU’ELLE DIT
Par sang-froid déconcertante
Elle face à moi – ma belle amante –
Savoure un thé à la menthe.
Elle renie le ton faux
Soit les discours avec trop de mots –
Ne laissant voir que l’ego.
Ce qui est écrit la tente
Seulement quand le rythme l’enchante –
Elle aime à lire l’andante.
Pense ainsi à un morceau
Après le thé et va au piano –
Jouer un air vraiment beau.
Jean-Michel TARTAYRE

JARDIN D’ÉTÉ
En rien ne pouvant
La modifier par nature –
Ou ordre des choses.
Une elle s’entend
De raison ou de structure –
La chanson des roses.
Jean-Michel TARTAYRE


L’ENFANT POÈTE
Ici par ordonnance
Réalisant qui je suis
J’entends dans l’ignorance
À savoir rien – c’est ainsi.
Parmi les gens de France
Parce que né dans ce pays
Et garant des instances –
Qu’apprend la psychologie.
Jamais je ne balance
Entre moi-même et autrui
Car amour est immense –
Aussi mourrai-je pour lui.
Au-delà de la France
Il y a d’autres pays
Et sans mentir je pense –
Que nous sommes tous amis.
J’ai avec moi l’enfance
Qui rejette les soucis
Et me donne confiance –
Pour bien agir dans la vie.
J’écris aussi des stances
Quand se fait sentir l’envie
Soit donc par obligeance –
Sachant que rien n’est acquis.
Jean-Michel TARTAYRE

UN MARBRE AU SOLEIL
Support réfléchissant
Au soleil d’été toscan –
Très grave là devant.
C’est un grand personnage
Très froid et qui n’a pas d’âge –
De la raison le gage.
Son visage émacié
Ne dit rien que l’amitié –
Le reste est sous son pied.
Écrasant tous les vices
D’un coup qui n’est pas factice –
Il quête les indices.
Jean-Michel TARTAYRE

VAHINÉ JUIN
Regardant le ciel de juin ce jour
J’ai comme l’oiseau un désir d’envol
Tel qu’au-dessus des toits l’oiseau survole –
La cité et la plaine verte autour.
Juin – je suis amoureux des beaux jours –
Elle à mes côtés disant des mots drôles
Qui tel l’oiseau précisément s’envolent –
Sur les rythmes des mélodies d’amour.
Elle chante et anime nos amours
Par sa voix douce et d’or qui me cajole
Et juin se transmue en un atoll –
Qu’une orchidée sur le cœur je parcours.
Jean-Michel TARTAYRE

BREST
De la piscine à la mer
Il n’est qu’une ligne
Ligne d’eau comme frontière –
Et d’un camaïeu digne.
Ici passant du turquoise
De l’eau de la piscine
Au bleu de la mer d’Iroise –
Je vais de bonne mine
Lui écrire quelques vers
Tandis qu’elle au Soleil
Sur son beau transat bleu vert –
A trouvé le sommeil.
Je lui laisserai ces mots
Mon poème achevé
Puis sortie de son dodo –
Nous irons nous baigner.
Nous serons dans le tableau
Comme deux personnages
Fondus dans le bleu de l’eau –
Turquoise et sans visage.
Fondus dans le camaïeu
Aux variations bleu vert
Nous nous aimerons au mieux –
En rimes et en vers.
Dans les senteurs des forêts
De jasmin et de roses
Oui nous irons nous baigner –
Causant des belles choses.
Jean-Michel TARTAYRE

SCÈNE ESTIVALE
La lumière réfléchit sur les toits
Des couleurs de tuiles très nuancées
Dans la gamme de l’ocre à l’oranger –
Et qui contrastent avec le ciel bleu roi.
L’ombre autour s’imprime en un bleu très froid
Soit suggérant de la fraîcheur l’idée.
L’ensemble se situe en plein été –
Sous le grand Soleil mais qu’on ne voit pas.
Jean-Michel TARTAYRE

JAZZ SUR LA PLAGE
In memoriam Josephine Baker
Elle qui est toujours de bonne humeur
Dit les chansons et les rires d’enfants
Celles et ceux qui enchantent les gens –
Des rythmes fraternels à la faveur.
Elle est une longue étreinte des cœurs
Animant le quotidien des amants
Par les rues par les monts et par les champs –
Et tous ses airs sont des lieux de bonheur.
Ici par exemple sur cette plage
Je l’écoute avec respect et amour
Chantant un scat précis et plein d’humour –
Qui dit l’instant et la parole sage.
Baboudiway / dance / happy / on this stage
Baboudiway etc. C’est pour
Dire la vie à tous les gens autour –
Aux enfants à qui elle rend hommage.
Jean-Michel TARTAYRE

PLAISIR DE LIRE
Et poursuivant ma route par ce livre en or –
Je dis or en raison des essences qu’il livre,
J’avoue n’être pas utile mais seul le livre
Par sa nécessité m’est raison et point fort.
Ainsi chaque instant m’oblige et je marche encore
Par les lignes typographiées qui me délivrent –
Ô Enfance des jours tranquilles sachant vivre,
Je refais et reconnais tes chemins d’aurore.
Demain j’aurai un nouveau livre à lire encore –
De même il aura les senteurs du savoir-vivre
Soit des parfums subtils dont l’écrit souvent rend ivre
Et je grandirai avec lui, aimant mon sort.
Car tout livre est la bénédiction d’un corps
D’encre, de papier, de nombres, que raison livre ;
Page après page je vais vers l’horizon libre –
Libre ou loin de tout jugement nommé discord.
Jean-Michel TARTAYRE

CHANSON POUR ERATO
La musique s’envole au gré des mots –
Dans cette chanson d’amour et de joie ;
Et les mots voguent au-dessus des toits,
Portés par leur rythme tel un bateau.
Ils vont et viennent les mots dans la joie
Sans jamais se heurter à mon ego.
Oui la musique est là tout contre moi,
Oui je suis seule à entendre ses mots
Qui disent la rose et les chants d’oiseaux
Et n’expriment rien – qu’un très faible émoi.
Ils vont et viennent les mots dans la joie
Sans jamais se heurter à mon ego.
Euterpe et Melpomène ont par le droit
Obtenues ma gratitude très tôt
Afin que toutes trois tissions les mots
Comme nous l’entendons – ici chez moi.
Ils vont et viennent les mots dans la joie
Sans jamais se heurter à mon ego.
Car mes beaux enfants, c’est moi, Erato
Qui vous invite d’abord à la joie
Avant que d’entretenir votre foi –
Aussi résistante que les métaux.
Ils vont et viennent les mots dans la joie
Sans jamais se heurter à mon ego.
Jean-Michel TARTAYRE

UN TERRE-PLEIN
Bloc émergé en mer la plateforme
S’observe du ciel pareille à une île
Que l’on aurait taillée selon des normes –
Propres aux structures des grandes villes.
Elle adopte grâce aux remblais la forme
Rectiligne des figures subtiles
Que révèlent des angles multiformes –
Et par l’idée associable aux presqu’îles.
Jean- Michel TARTAYRE

PACIFIQUE
Nous ne sortons jamais sans nos parfums et bagues
Mais ce qui importe d’abord c’est le poème
Que nous composons tels les mouvements des vagues –
Et par ce rythme imitant la nature même.
Car la nature est mère de ce que l’on aime
Ou pour ce faire nous instruit et nous élague –
Entendons par là qu’elle actualise le thème
Essentiel de l’amour afin qu’on ne divague
Comme des arbres qui se perdraient en feuillée
Étouffant les autres et ne leur laissant plus d’air
Pour grandir selon les lois de la chose innée
Qui oblige et nous commande – d’agir en frères.
Ainsi ce poème qui s’inspire des mers
Et de leur mouvement par les Grâces rythmé
Que nous composons après avoir quitté la terre
Ferme – et voguant ce jour au large de Papeete.
Jean-Michel TARTAYRE

VERSUS
Ce qui dans les termes
Vers le soleil est tourné –
Soit l'orientation.
Ou par la métrique
Nourrissant des tensions fortes –
Facteurs des envols.
Jean-Michel TARTAYRE

LES MOTS ET LES JOURS
Le rythme des jours s'harmonise à la musique
De telle sorte qu'il n'est pas de différence
Entre les accords multiples de la rythmique –
Et des heures en leur régulière fréquence.
J'écoute et j'entends de fait le cycle des stances
Qui s'organise par la structure acoustique
Et mes mots passent en composant une danse –
Ou me suggérant quelque ordre chorégraphique.
Jean-Michel TARTAYRE

VILLÉGIATURE
Par les ruelles et les avenues on va,
Traversant ou s’arrêtant devant les vitrines,
Flâner au grand soleil d’été, par-ci par-là ;
D’un lieu à l’autre avec gaieté – de belle mine.
Comblés en la vacance et toujours d’un bon pas,
De la ville bleue qui sur la mer se dessine,
Quelque jour d’accoster le quai on décida ;
Dans ses murs maintenant – autour d’une chopine.
Jean-Michel TARTAYRE

PROPOS SUR L’ARBITRAGE
Le terme arbitre provient de l’étymon latin arbiter signifiant spectateur, témoin ou bien juge, ou bien encore juge suprême, ce d’après le dictionnaire. La notion d’arbitrage renvoie à l’idée de témoignage ou de jugement, si l’on se réfère à cet ensemble d’acceptions.
Arbitrer est par conséquent une action qui consiste dans le règlement d’un différend, par témoignage ou par jugement.
Plus communément, ce vocable a pour référent la personne, femme ou homme, qui participe à un jeu, dans le cadre d’une activité sportive. L’arbitre est à la fois spectateur et acteur durant le match qui se déroule dans un stade, un gymnase ou sur le ring. Mais il en demeure d'abord l’instance suprême. Sa présence est nécessaire car elle acte et restaure au besoin les limites dudit jeu grâce à la connaissance qu'il a des règles. L'arbitre n’interprète pas, il acte par les ressources d’une caméra ou de preuves. Plus exactement, il ne peut interpréter par excès ni par défaut. Il agit et réagit dans l’instant et ne peut s’étendre en commentaires ; nemo ludex in causa sua, soit nul ne peut être à la fois juge et partie. Sa décision généralement s’avère incontestable. On l’admet parce qu’il était présent sur les lieux de l’erreur ou de la faute, présent physiquement. À lui seul, à eux seuls, s’ils sont plusieurs, il(s) incarne(nt) le règlement, de même qu’un gendarme incarne l’ordre social et, pour cette raison, demeure digne du plus grand respect.
Au-delà de la personne qui arbitre, chaque personne qui s’inscrit parmi les acteurs de la partie, du match, se doit d’être son propre arbitre, de reconnaître son erreur ou sa faute, quand elle est signalée par la personne qui en assume la fonction officielle.
De fait, l’arbitrage se révèle comme une valeur indispensable à la société dans la mesure où sa fonction est rassurante et fédératrice. L’arbitrage tient à la nécessité d’adopter un bon comportement envers autrui, donc envers soi-même.
Au demeurant, le fait d’arbitrer se situe dans tous les corps de métier et dans l'ordre de la diplomatie, à l'échelle des nations. Il sert la demande ou l'arrêt de résolution d’un différend, d’un litige ou d'un conflit. Pour ce faire, la personne, physique ou morale, arbitrant a l’obligation d’utiliser les preuves que lui fournit toute situation, tout cas, à l’égard de quoi elle doit statuer et surtout de mobiliser ses connaissances, ou ses institutions s'il s'agit d'un ou de plusieurs États mis en cause, relatives aux lois, aux règles, celles qui vont lui permettre, en l’occurrence, de prononcer son jugement, de raison, exclusivement de raison. Sa nature et sa fonction sont judiciaires.
Jean-Michel TARTAYRE

À POLYMNIE TENANT LA PAGE
La page blanche est posée là devant ;
C’est une surface où rien n’est écrit
Mais qui parle d’elle-même et m’apprend
Que les mots ne viennent qu’avec l’envie.
Et de fait tout était écrit avant
Sauf que sans volonté rien ne se dit ;
Aussi dois-je me montrer résilient
Ou m’ouvrir à ce qui doit être écrit.
Certes il ne me faut pas faire semblant
Sinon la page d’un coup me bannit ;
Alors, c’est en sa puissance confiant
Que je prends la plume et enfin m’oublie.
Un poème se fixe maintenant
Où j’écris ce que la page me dit
Et ma plume est devenue aimant –
Des mots et du rythme qu’elle prescrit.
Jean-Michel TARTAYRE

LE CARTOGRAPHE
Au sabre des nombres
Et par royale ordonnance –
Explorant les mers.
Dans l’horizon sombre
Très loin des côtes de France –
Il parcourt la Terre.
En agent de l’ombre
Et fidèle à ses instances –
Il trace à l’équerre
De lumière et d’ombres
La carte d’un monde immense –
Réduit à son aire
Qui dit et dénombre
À l’échelle du bon sens –
Les mers et les terres.
Jean-Michel TARTAYRE

POÈME MAURE
Elles portent la danse
Et la grâce sur la Terre ;
Leur verbe tout de pierres –
Ne révèle que silence.
J’entends avec bon sens
Ces signes que rien n’altère
Gardant mes yeux ouverts –
Sur les rythmes qu’ils dispensent ;
Bleus et d’un bleu intense
Qui raconte le désert,
Ses langues de lumière –
Et le chant du ciel immense.
Elles en sont l’instance
Et les gradations de fer,
Ainsi cette prière –
Pour invoquer leur confiance.
Jean-Michel TARTAYRE

L'AGENT
Il va son chemin
Travaillant par allégeance –
Et contre le crime.
À l'économie
Soit ne déviant jamais –
De sa direction.
THE OFFICER
He goes his way
Working by allegiance –
And against crime.
With thriftiness
Namely never deviating –
Of his direction.
Jean-Michel TARTAYRE

FRACTION D’ÉTÉ
Des nuages passent au-dessus de la ville
Et font comme des sculptures libres qui volent ;
Des sculptures qui se meuvent et nous survolent –
Ainsi les grands oiseaux de leurs ailes agiles
Suivant leur trajectoire aérienne et multiple
Vont, viennent, s’éloignent pour revenir peut-être,
Toujours planant, toujours inspirant le bien-être –
Ainsi ces beaux nuages de formes multiples
Passent dans l’air d’été et devant ma fenêtre
Avec des mouvements lents qui me font renaître
À la belle saison des ciels bleus et des mers.
Et ma fenêtre est devenue un vrai poème
Dont l’air, de sa main, compose seul tous les vers –
Joints à la mélodie que la lumière sème.
Jean-Michel TARTAYRE

TROIS MOUVEMENTS AUTOUR D’UN MUR
I
Je regarde par-delà moi-même, toujours – afin de ne jamais commettre d’erreurs. Ici, ce pan de mur sous le ciel limpide et ensoleillé. La forme est anguleuse et révèle la densité de la masse, tel un socle. Ici, posant le regard, soit dessus me reposant – sous le ciel limpide et ensoleillé. Sans doute ni jugement, si ce n’est de raison, ce simple regard.
II
Par-delà moi-même, toujours – afin de ne pas connaître le malheur. Ici, saisissant un motif mural aux environs de midi, quand le ciel est très lumineux, en été. Marqué par le contraste de l’air coloré et l’épaisseur du mur gris sur lequel le hasard d’une pause m’orienta. Sans doute ni jugement, je pose mes yeux dessus et me repose, heureux de cet appui.
III
Par-delà moi-même toujours regardant ce que le hasard de la vie propose dans l’instant. Et sans autre motif que ce pan de mur de béton au premier plan, comme fixé sous le ciel, ou sans autre motif que celui d’être présent aux choses qui m’entourent et de les considérer telles que hasard me les propose, je veux dire sans jugement ni doute. Ainsi demeurant présent aux choses et leur accordant l’importance que l’instant ordonne, sous l’extrême vigilance des Muses, dont le ciel est l’image et le mur le socle où elles se tiennent.
Jean-Michel TARTAYRE

Patrick Bruel, Place des grands hommes (Audio). Un document YouTube et VEVO.
BELLA VITA
Combien la vie est belle
Cela ne fait aucun doute
Il suffit qu’on l’écoute –
Nous murmurer qu’elle est telle
Dans un livre qui l’aime
Ou toute écriture ad hoc
Quand les signes font bloc –
Pour que la vie s’y essaime
En étoiles d’argent
En planètes tout en or
Aux yeux des grands stentors –
À l’esprit des résistants.
Oui c’est dans le silence
Qu’elle apparaît sous son voile
Comme sur une toile –
Nous invitant à la danse.
Elle s’orne de khôl
Et dit à l’encre de Chine
Nos belles origines –
À la faveur des envols.
Jean-Michel TARTAYRE

D’APRÈS ANALYSES MÉTÉOROLOGIQUES ET DIAGNOSTICS SÉRIEUX
Notre planète est un joyau à respecter
Absolument et ce d’après les statistiques –
Où l’eau, les arbres, l’oxygène et la santé
Si ce n’est ici ? Indéniable en sa logique.
Notre ici est bien sur Terre, la vérité
Simple, par un raisonnement mathématique
Comme un plus un font deux, n’est plus à vérifier. –
Est vrai aussi que la Terre est ce bien Unique.
Car belle est la nature, elle qui nous a fait ;
Soit frères et sœurs sommes-nous, là est l’éthique.
Aussi, instamment devons-nous la conserver –
Tout autre argument relève du fantastique.
Aimer donc, aimer la vie, les atolls, l’été,
La pluie, le soleil, les monts, les champs magnétiques
Qui, tel l’arc-en-ciel, forgent notre bouclier –
D’un amour grave n’attendant pas le tragique.
Jean-Michel TARTAYRE

CE QUE M’ONT DIT LES FLEURS
Par la vitre au hasard
Observant les belles fleurs
Qui font comme un miroir –
De l’âme pour les rêveurs.
Le matin ou le soir
On voit leurs belles couleurs
Sous le ciel sans histoire –
De l’enfance et du bonheur.
Vrais motifs d’écritoire
Elles offrent à nos cœurs
Un objet de regard –
Qui peut inspirer l’auteur.
Libre est-on de les voir
Et d’en sentir la faveur
Qui nous permet d’asseoir –
Un poème en leur honneur.
Jean-Michel TARTAYRE

SKYLINE
Dans l’horizon bleu délimitant ciel et mer
Naît le poème consacré à la déesse –
Inspiré peut-être du silence qui laisse
Place aux plages métriques que permet le vers.
Je vois se déplacer par mouvements divers
La surface de l’eau vers quoi le ciel se baisse
Et tel l’imitant dans sa lente caresse
De reflets bleus argentés – par le jeu de l’air.
Je vois et j’écris du coup de mon coin de terre
Leur grand ballet chromatique et vous l’adresse
Muse – dans ses variations en forme de tresses
Sur les rythmes qu’Alexandre grava naguère.
Jean-Michel TARTAYRE

LES JOIES SOLAIRES
De par leur présence
Transmettant la gravité –
D’or ou de lumière.
S’entend les essences
Qui font leur ipséité –
Gaie et printanière.
Soit avec aisance
Toujours rythmant nos journées –
Au bord de la mer.
Quant à la confiance
Inaltérable et innée –
Là est leur affaire.
Jean-Michel TARTAYRE

DES NOTES ET DES MOTS
Par la volonté
Disparaître dans les airs –
Des musiques belles.
Où la vraie beauté
Ne nous est plus un mystère –
Mais la vie réelle.
Tout est en allé
Des ennuis et des chimères –
Et rien ne chancelle.
Ainsi soit l’idée
De ce rythmique univers –
Qui nous mène à elle.
Jean-Michel TARTAYRE

PROFILER
Selon mainte information vu les documents,
Il ressort que l’abnégation est nécessaire ;
De fait suis-je partie en toute cette affaire –
Néanmoins, sans me départir du jugement.
Cette enquête, oui, demande des arguments ;
Aussi, chaque indice, fût-il grain de poussière,
Contribue à résoudre, ou mettre en lumière –
Tous les faits rapportés dans lesdits documents.
Certes tus en l’occurrence, sauf les lisant,
Il convient de voir Monsieur le commissaire
Pour que je puisse, sous son égide, parfaire –
D’un tel suspect le profil dont tout dit qu’il ment.
Le doute, qui m’ordonne d’être en soi prudent,
Me tient lieu d’impulsion, mais sans me satisfaire
Dans ma démarche s’il en est très terre à terre –
Grâce à quoi je sais déjà qui, au demeurant.
Jean-Michel TARTAYRE

LA CONVERSATION DE POKER
L’affaire est entendue, rien ne vaut la santé ;
Ce peut être un axiome dans la mesure où
Corps et esprit s’entendent pour le justifier. –
Mais en quoi consiste justement tel va-tout ?
Sans doute d’abord en ma propre honnêteté
Impliquant qu’avec moi-même jamais je ne joue
Et que si mon physique par hasard blessé
M’handicape, j’ai par l’esprit dessus sur tout.
De joie sereine et constante constitué,
Je m’engage à être heureux presque à tous les coups
Sauf contrainte majeure par le sort donnée ;
Qu’importe je l’accepte et ne perds pas un sou.
Car confiant dans l’ordre des probabilités,
J’aurai prévu mainte contingence, du coup,
Pouvant m’échoir et sachant que la Sûreté
Sera mon dernier recours, ça je vous l’avoue.
Ayant les cartes en main, là, je vais miser
Et personne, oh non personne, ne sait l’atout
Gagnant qu’en cette partie je vais avancer ;
Je pose, ma main est royale. – Comment, vous ?
Jean-Michel TARTAYRE

PLAIDOYER POUR LA TERRE
Voir le ciel bleu d’été et dire que c’est beau
Comme est belle notre planète au quotidien
Pour peu que l’on sache apprécier l’air et l’eau,
Les biens nécessaires, – créant en nous des liens.
Voir le bleu du ciel et le dire avec des mots
Qui ne sont rien que des mots, mais que l’on pense bien
Et, partant, dans le respect de soi, sans ego –
Du fait d’un équilibre asymptotique ancien
Mais que Nature réactualise au plus beau
Chaque instant et sans que l’on n’imagine rien
Ou juste en suivant ce qu’Elle dit à propos –
Toujours à propos – à savoir que tout est bien ;
Que pour chacun de nous, nonobstant les échos
Narcissiques – la Terre est notre plus grand bien.
Non, par Aphrodite et Uranie, rien n’est faux ! –
En ceci que leur esprit est la loi d’airain ;
À l’égard desquelles déesses, il ne faut
Jamais d’un iota s’éloigner de leur dessein
Sous peine de mal ou craindre qu’un tel défaut –
Nous prive de voir la Terre comme un jardin.
Jean-Michel TARTAYRE

INSTANCE
A. – Certes vive et par réaction telle la foudre
Vous oblige, ainsi l’ordre donné qu’on ne peut
Discuter quand l’intuition vous dit non, par Dieu.
Elle règne en tout point, il faut vous y résoudre.
B. – J’avais tenté en l’occurrence d’en découdre ;
Néanmoins par le ressort inconnu d’un jeu
Que je ne maîtrise guère, Elle ne veut
Rien laisser passer et me jette alors la poudre
Sur les yeux.
A. – Pour vous éclairer ou vous absoudre,
S’agissant de cet acte qui dépasse un peu
Les limites de ce cadre de vie à deux.
C. – Voyez les moulins ! Vous avez du grain à moudre.
A. – Vous entendez ? C’est sa voix.
B. – Il faut m’y résoudre.
J’entends et selon l’esprit d’un mariage à deux.
A. – Bien, dites-lui donc sous la forme d’un aveu.
B. – Dame, s’il vous plaît, à vos pieds me veux dissoudre !
(Silence)
Jean-Michel TARTAYRE

SONNET POUR MA MIE
Quelques mots pour vous le dire, ainsi que Mani
L’évoque en sa philosophie et lettres d’or,
Je ne suis pas bon mais en vous est mon trésor
Ou, par là même, suis-je mon propre ennemi.
C’est sans doute un constat de toutes les manies
Dont je peux être porteur, qui me feraient tort ;
Aussi, c’est sans ambages que je vous adore
En me tenant fermement à ce que je dis,
À savoir, pour être plus précis, votre amant.
Non point un rôle que je jouerai en parlant,
Non, bien au contraire, un pacte entre vous et moi
Que j’entends honorer libre d’incertitude,
Ici même ! quand j’écris en sorte d’étude –
Les pensées que j’ai à votre égard et ma foi.
Jean-Michel TARTAYRE

CONVERSATION AMOUREUSE
LUI
C’est face à un plat en sauce très bien dressé
Que notre amour culmine, je le vois ainsi ;
La table est régalienne, le couvert est mis,
D’or et de cristal ; ainsi je nous vois mariés.
La salle a les senteurs d’épices vanillées,
Celles évoquées dans Les Mille et Une Nuits,
Et autour les grands jardins, où trônent les fruits,
Embaument le chèvrefeuille et les orchidées.
Nous entrons aux palais ! et c’est jour de mariage.
Lors, je sens rayonner votre gracieux visage ;
Main dans la main, nous asseyons ; je suis votre hôte.
L’eau et le vin rare sont commodément sis,
À portée du goût, même celui des plus rassis.
ELLE
Finissez mon cher ! pour ma part, c’est l’entrecôte.
Jean-Michel TARTAYRE

LES GRUES
Pour tels bâtiments et ce dans la perspective
Inscrites, elles trônent au-dessus des toits
Que bien sûr la vue, sans accommoder, perçoit
Par nature – il suffit qu’elle soit réactive
Ou sensible à la vie des cités ; – où qu’on vive,
On a coutume de les savoir au-delà
De nos soucis quotidiens, car elles sont là,
Prégnantes dans le paysage et nous captivent.
Elles ont ce potentiel tout au moins et telles
Peuvent inspirer le passant qui sent en elles
Le lieu d’un équilibre des masses parfait
Soit, du fait de sa forte adéquation à l’air,
Un objet complexe pouvant lever de terre
Les charges les plus lourdes – sans plier jamais.
Jean-Michel TARTAYRE

Ci-dessus, un document Facebook.
POÈME DU VIN
In memoriam François Rabelais,
aux gastronomes
Puisque nous savons que nature excelle en tout
Et bien au-delà de ce que l’on imagine,
J’ai l’honneur de vous offrir un de ces bijoux
Dont elle conçut l’idée nommément divine ;
Ce vin en l’occurrence, fait pour le bon goût,
Avec parcimonie se boit ou se devine
Tel le nectar que dans l’Olympe les dieux louent,
J’entends sur les tables où la raison culmine.
Il est l’or des nuits interdisant qu’on en joue,
En cela qu’il ordonne la joie cristalline
D’un repas de fête consacré aux époux,
Joie grave ainsi que le veut le chef de cuisine.
Nous sommes à table et l’on vous sert d’abord vous,
Madame, par Dieu, ces mets que le vin affine
Et transmue en ambroisie ; lors, je vous dévoue
Mon chant et ces nuits que votre grâce illumine.
Jean-Michel TARTAYRE