

PROPOS SUR LA PERSÉCUTION ET LE HARCÈLEMENT
Le mot persécution vient de l’étymon latin persequor, verbe déponent signifiant je poursuis. Le mot harcèlement provient du terme herser, un terme d’ancien français qui signifie soumettre sans répit à de petites attaques, malmener.
D’après ces définitions d’ordre étymologique empruntées au dictionnaire, on constate que la persécution et le harcèlement s’inscrivent dans la répétition, un fait associé malheureusement à l’intention violente, agressive.
De fait, la persécution, le harcèlement, sont ou ne sont pas.
S'ils existent, s'ils ont lieu, ils peuvent être totalement discrets ou bien être publics, de dimension nationaliste ou fanatique, comme ce fut, comme c'est, le cas à plusieurs moments de l'Histoire.
S’il s’agit d’un sentiment, il s’agit d’un sentiment corrompu mais qui est toujours provoqué.
Quelqu’un qui se trouve affecté par ce sentiment est certainement victime.
Les mots, les bruits, la voix, la gestuelle, certaines mimiques, le regard posé sur autrui, des images propagandistes, les agressions physiques, les voies de fait, la drogue, peuvent être des facteurs de persécution, de harcèlement. Le téléphone, Internet, certains appareils de diffusion tels qu'une caméra, un appareil de photographie, le courrier, lorsqu'ils sont utilisés dans la clandestinité ou au mépris des règles d'ordre éthique, peuvent également être des voies d'accès faciles.
Le problème qui se pose dans les phénomènes de persécution, de harcèlement, est, je pense, la répétition, préalablement évoquée, car il s’agit bien là d’actes malveillants. Répétition, harcèlement et persécution sont sur ce plan de la malveillance tragiquement indissociables. L’antisémitisme, le racisme, l'homophobie, la misogynie, peuvent être autant de causes à cela. Plus simplement la colère, la jalousie, etc. envers une ou plusieurs personnes.
Plusieurs grands artistes, par exemple, on le dit, furent victimes d’un délire de persécution. La question est de savoir quelle en est la cause. Car il y a toujours une cause, c’est-à-dire un élément perturbateur. De même, le harcèlement moral, le sentiment du harcèlement, est provoqué.
Il appert que le persécuteur et le harceleur veulent susciter des émotions négatives ou excessives – et la peur en est une particulièrement visée, chez leur victime, leurs victimes.
Ainsi, la paix de l’esprit, la quiétude, est transformée, à des degrés divers, en inquiétude. La personne persécutée, harcelée, va devenir absente aux autres, aux choses de la réalité et donc se réfugier en soi. La persécution et le harcèlement doivent donc s'entendre comme manœuvres d'intimidation, de vexation, d’isolement involontaire, de délogement – étant donné que la personne qui en est victime perd progressivement et presque insensiblement ses attaches avec le monde. Néanmoins, la cause de cette perturbation est toujours extérieure. Originellement, cette perturbation demeure impossible étant donné que l’âme est intacte et ne peut être changée ; ainsi, l’Enfance – qu'il nous est ordonné de défendre et ce, de façon absolue.
Jean-Michel TARTAYRE